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LE CHEVAL DE CHASSE.

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Table des matières

Trois qualités sont indispensables au cheval que l’on destine à suivre les chiens dans la chasse à courre: le courage, la docilité et surtout l’adresse. Cette dernière dépend uniquement de la conformation du cheval, et comme elle est d’une importance extrême, je parlerai avec détail des formes qu’il faut rechercher dans le choix d’un animal de ce genre.

Le pur sang et le demi-sang sont employés à la chasse; l’un et l’autre présentent certains inconvénients; à l’époque où l’on se servait exclusivement du second, les chiens étaient beaucoup moins rapides qu’ils ne le sont de nos jours, aussi me semble-t-il que le cheval de chasse parfait doit avoir beaucoup de sang sans être cependant de sang pur: un trois-quarts sang d’une bonne conformation réunira toutes les qualités désirables.

Il ne suffit pas que le cheval de chasse ait reçu de la nature les dons nécessaires au parfait accomplissement de ses travaux; il faut encore qu’il y ait été préparé et préparé avec intelligence. L’entraînement qu’il devra subir consiste comme pour le cheval de course à faire disparaître toute chair superflue, au moyen de médecines et d’exercices combinés. Je traiterai ce sujet avec détail dans un chapitre séparé.

Le cheval de chasse accomplit un travail extrêmement laborieux; plus que tout autre, il a besoin de repos. Après une journée de chasse, il lui faudra trois ou quatre jours de tranquillité durant lesquels il ne sortira qu’au pas de promenade pour se dégourdir et prendre l’air.

Le cheval partage l’enthousiasme du sportsman; il est capable de se laisser entraîner par son ardeur plus loin que ses forces ne le lui permettraient; c’est à son cavalier à se préoccuper de l’état de sa monture pour modérer son allure ou l’arrêter même si c’est nécessaire.

Il est arrivé maintes fois qu’un cheval de chasse ait continué ses efforts avec le même entrain jusqu’à ce que la nature épuisée, ne répondant plus à son courage, l’ai fait tomber et expirer de fatigue; mais le plus souvent, quand il est à bout de forces, il ralentit spontanément sa course, à moins que son maître impitoyable ne le force, à l’aide du fouet et de l’éperon, à courir jusqu’à ce qu’il meure.

Bien que ce soit un violent crèvecœur pour le sportsman enthousiaste de quitter la chasse commencée, il ne faut pas qu’il hésite un moment à sacrifier ses jouissances à la vie de sa monture aussitôt que celle-ci donne des signes de souffrance. Ces signes consistent dans le ralentissement de l’allure, la démarche mal assurée et chancelante, la tête qui appuie fortement sur la main, le flanc palpitant et le regard vague. En outre, on entend retentir dans la poitrine un son particulier qu’un homme inexpérimenté prendrait pour le battement du cœur: c’est le mouvement convulsif du diaphragme mis en action par les efforts que le cheval fait pour respirer, au moment où les poumons remplis de sang ne permettent plus à l’appareil de fonctionner. L’homme qui avance d’un seul pas après ces signes de détresse n’a jamais été digne de posséder un cheval.

Aussitôt que le cavalier s’aperçoit de l’état dans lequel est son cheval, il mettra pied à terre et ôtera immédiatement la selle; cela fait, et après une dizaine de minutes d’immobilité, si la respiration ne s’améliore pas et si le pouls ne se calme pas, une saignée sera indispensable sur le lieu même; si le cheval est mieux au bout d’un court délai, on peut le faire mener à l’écurie au petit pas, puis, après une abondante saignée, oh lui administrera une boulette de carbonate d’ammoniaque.

Le cheval de chasse doit avoir les épaules longues; sans cette condition, il ne peut être adroit. L’usage auquel on le destine le mettra constamment dans des positions difficiles; il faut qu’il puisse, avec sécurité pour son cavalier, gravir et descendre les montées les plus rapides, franchir les obstacles et parcourir les mauvais terrains; dans tous ces cas, une épaule courte est incompatible avec la sûreté. L’épaule doit être oblique, mais il n’est pas indispensable qu’elle soit fort mince; on a dit souvent qu’une épaule épaisse doit nécessairement être mauvaise, c’est une erreur; une épaule grossière, si elle est suffisamment oblique, peut être fort bonne.

D’excellents chevaux de chasse ont des épaules très-rondes qu’un sportsman inexpérimenté jugerait mauvaises, mais leur obliquité les empêche d’être telles. On peut voir un cheval avec les épaules épaisses poser fort bien le pied, et un autre avec de fort belles épaules faire précisément le contraire; je ferai remarquer ici qu’il importe peu de quelle manière le cheval soulève le pied, pourvu qu’il le pose à plat, et sans l’enfoncer dans la terre. Si vous voulez vous assurer si un cheval est sujet à broncher, montez-le, laissez flotter les rênes sur le cou, et faites-le partir tranquillement. S’il est broncheur il se trahira bientôt, surtout si le terrain n’est pas fort bon. Si cette épreuve n’est point concluante, soulevez ses pieds de devant et voyez si l’extrémité des fers est fortement usée.

La tête du cheval de chasse doit être bien posée. La longueur de l’encolure n’est pas aussi importante qu’on pourrait se l’imaginer, et même il n’y a pas grand mal à ce que la tête soit un peu épaisse: ce qui est indispensable, c’est que l’encolure et la tête soient bien proportionnées, et comme je l’ai déjà fait observer, cette dernière bien posée: c’est de là que dépend le plus ou moins d’agrément que l’on aura à monter le cheval; c’est de plus nécessaire à cause de la respiration. Si la tête de son cheval n’est pas convenablement placée, le cavalier ne pourra lui faire franchir aisément les obstacles, et il sera dangereux à monter.

Quoique la longueur de l’encolure ne soit pas aussi importante que quelques personnes l’imaginent, le développement suffisant des muscles est indispensable.

Je ne crois pas que la longueur de l’encolure ou la pesanteur de la tête seront toujours cause que le cheval pèsera lourdement sur la main. On a vu des chevaux de chasse dont l’encolure était fort courte et qui cependant pesaient sur la main, parce qu’à cause de la petitesse de leur encolure, leur tête n’était pas convenablement placée.

Les articulations des jambes seront aussi soigneusement examinées; elles doivent être musculaires et longues, de sorte que le cheval puisse étendre aisément les jambes de devant; c’est une qualité essentielle au. cheval de chasse, et même à tous les chevaux dont on exige de la rapidité. Le genou doit avoir de la largeur et de la profondeur, un petit genou est un défaut chez tous les chevaux et particulièrement chez le cheval de chasse. La partie du canon située immédiatement sous le genou doit être courte et la jambe plate en cet endroit; si elle est ronde elle ne pourra résister au travail.

Les chevaux qui enfoncent profondément les pieds dans le sol ont, lorsqu’ils travaillent beaucoup, une démarche vacillante et penchée en avant. De rusés marchands les font ferrer peu de temps avant de les offrir en vente; ce défaut est alors moins visible, mais un connaisseur le découvrira aussitôt qu’il verra l’animal en mouvement. Une jument (je n’ajouterai pas un étalon, car je ne puis supposer personne assez insensé pour en prendre un atteint d’une telle défectuosité) transmettra sans aucun doute ce défaut à son poulain.

Le boulet du cheval de chasse doit être fort, les paturons pas trop courts, quoique beaucoup moins longs que ceux du cheval de course; il faut éviter l’un ou l’autre excès, mais s’il fallait choisir je pencherais plutôt pour un long parce qu’il est doué de plus d’élasticité et que conséquemment le pied ne se fatigue pas aussi vite. Un cheval à paturons courts ne supporte pas les terrains lourds et est toujours incommode à monter; il est difficile de lui faire porter un certain poids ou de le mettre à un travail régulier.

Il est indispensable que le pied du cheval de chasse soit parfait. Le cheval dont le pied est mauvais ou étroit est tout à fait incapable de suivre une chasse. Supposons-nous dans les champs, avec un poids élevé sur le dos et une jambe de bois, nous serons à peu près dans la position d’un cheval dont le pied est étroit. Cependant si le pied du cheval de chasse ne peut être étroit, il ne faut pas non plus qu’il soit trop large, ou sa rapidité s’en ressentira. Un beau pied rond, bien ouvert et bien proportionné à la grandeur du cheval, est ce qu’il faut chercher. La plupart des chevaux naissent avec de bons pieds; beaucoup sont gâtés par la maladresse des maréchaux. Sur neuf maréchaux de village il ne s’en trouve pas un qui puisse ferrer convenablement, et comme la plupart des jeunes chevaux leur sont confiés, le mal qu’ils font est incalculable. Leur système est de faire prendre au pied la forme du fer, au lieu de modifier le fer selon la forme du pied.

Un sabot solide est de la plus grande importance pour le cheval de chasse; les anciens le savaient car ils faisaient de fréquentes allusions au sabot. Pour eux c’était une considération de la plus grande importance, car il n’était pas d’usage alors de ferrer les chevaux, et un sabot dur était absolument nécessaire pour qu’ils pussent en tirer parti. Le talon ne doit pas être trop bas, de crainte que la fourchette ne touche le sol, et occasionne une chute. Le pied doit être large au talon, la fourchette solide et grande et les quartiers bien distincts. J’ajouterai comme remarque concluante sur le pied que le vieux dicton «Pas de pieds, pas de cheval» ne devrait jamais être oublié des acheteurs ou des éleveurs de chevaux. Quiconque en achète un avec de mauvais pieds se repentira bientôt de son marché, et quiconque choisit pour la reproduction une jument ou un étalon atteint de cette défectuosité, n’obtiendra que de mauvais produits.

L’haleine est un point des plus importants pour les chevaux de chasse. Avant de choisir un étalon ou d’acheter un cheval assurons-nous qu’il a de la profondeur dans les quartiers de devant; car de là et de la forme de la poitrine dépendent la rapidité et les qualités de fonds de l’animal; sans place suffisante pour les poumons il ne pourra supporter une longue course. Une poitrine spacieuse permet le rapide passage du sang que l’action des muscles envoie dans les veines. Les chevaux à poitrine étroite ne supportent que peu de fatigue; ceux à poitrine ronde sont, comme nous le voyons chez le cheval de charrette, ordinairement lents et facilement hors d’haleine. C’est une poitrine profonde qu’il nous faut rechercher si nous avons besoin de rapidité et de fonds; quelle que soit sa largeur, si elle n’a point de profondeur, l’animal ne pourra courir comme l’exige le travail du cheval de chasse. Un cheval sans haleine, c’est une machine sans eau. Un grand nombre de chevaux, rangés sous la dénomination de chevaux à jambes courtes ne le sont pas en réalité, mais une grande profondeur de poitrine leur donne cette apparence; de tels chevaux sont ordinairement de bons sauteurs.

Le dos du cheval de chasse doit être modérément long; quand il est trop court les mouvements sont gênés.

Il faut éviter ce qu’on appelle des chevaux ensellés, dont le dos est affaissé.

De bons reins sont indispensables au cheval de chasse; ils ne sauraient être ni trop larges, ni trop musculeux. S’il y a inégalité à la jonction du dos et des reins, c’est une imperfection et un signe de faiblesse.

Les jambes de derrière doivent être bien agencées et les cuisses fortes. Les jambes de derrière droites sont très-désavantageuses au cheval de chasse. La cuisse longue et musculaire, et la jambe descendant perpendiculairement vers le sol, sans inclinaison dans aucun sens, est la forme que nous devons rechercher. La rapidité du cheval dépend surtout de la forme et de la position des jambes de derrière; nous devons donc les examiner attentivement avant de choisir un cheval de chasse. Le jarret est sujet à des maladies qui sont héréditaires; nous devons donc lorsque nous avons l’intention d’acheter un cheval, le soumettre à un examen attentif.

La queue doit être gracieusement posée, et ne pas être placée trop bas ce qui a une laide apparence et indique la faiblesse.

Nous savons qu’Éclipse avait l’avant-main assez bas: cette conformation qui ne nuit pas au cheval de course serait très-préjudiciable au cheval de chasse auquel un avant-main élevé est indispensable.

En terminant, nous engageons les sportsmen qui ont à choisir un cheval de chasse à apporter l’attention la plus méticuleuse à l’examen des yeux. Le cavalier qui monterait un cheval dont la vue est très-mauvaise, ne doit pas se dissimuler qu’il met à chaque instant son existence en péril.

Chevaux de selle de chasse de course et d'attelage

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