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CHAPITRE X.

Table des matières

Elargissement du Conseil communal.

N° 22. — La question des franchises de la commune avait été résolue favorablement; mais, si la signature du roi était gratuite, l’entérinement de la Chambre des comptes ne l’était pas; car il fallait 200 livres pour frais d’enregistrement.

Or, notre cher Claudy ne s’était pas enrichi en faisant antichambre à la porte des grands. D’un autre côté, l’autorité communale étant prisonnière ne pouvait aviser aux moyens de lui envoyer la dite somme de 200 livres. Dans cette pénible extrémité, Claudy sous-délégua sa procuration à messire Félix Bertholozon, comte d’Arrachés (Faucigny); après quoi il repassa les monts avec le billet royal pour l’élargissement du Conseil.

N° 23. — A son arrivée à Chambéry, Claudy écrivit aux femmes des conseillers d’amener à Annecy sept juments. Aussitôt les femmes ou filles des dits conseillers partirent de Manigod avec leurs sept juments. En traversant la ville de Thônes, cette cavalcade singulière intrigua tellement le notaire Missilier, qu’il crut devoir la suivre de près à Annecy, où l’attendait un désappointement bien désagréable pour lui, accablant pour son amour-propre.

En effet, lorsque nos chers conseillers, tout joyeux de leur élargissement, gaillardement montés sur leurs sept juments, accompagnés de leurs femmes ou de leurs filles, se trouvèrent réunis au Pasquier, ils aperçurent le notaire Missilier, qui arrivait à la ville par la route de Thônes... Ils se dirent entre eux: «Nous allons lui rendre les honneurs que Claudy lui rendra.»

Or, Claudy était trop fier des avantages obtenus à Turin, pour consentir à abaisser sa tête devant ce petit tyran, qu’il venait de terrasser... Tous passèrent donc hardiment à côté de cet ex-seigneur de Manigod, sans lui donner la moindre marque de respect.

N° 24. — Quand ils approchèrent du chef-lieu de Manigod, le curé Terrier fit sonner la grande cloche; c’était un véritable jour de fête pour toute la commune: aussi le peuple arriva-t-il en foule vers l’église. La même place sur laquelle, au mois de janvier précédent, s’était produit un acte public de charité vraiment chrétienne, quoique un peu trop bruyante pour la forme, fut témoin des plus tendres embrassements et fut arrosée des larmes que la joie et le bonheur faisaient répandre.

Mémoire sur les antiquités religieuses, civiles, politiques de Manigot

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