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CHAPITRE Ier.

Table des matières

NOTIONS GÉNÉRALES.

N° 51. — Nous consacrons ce chapitre à dire quelques mots sur l’origine, le gouvernement, l’indépendance, la population de cette paroisse.

ARTICLE 1er.

Origine de cette paroisse.

1° En 1700, le titre de l’érection de Manigod en paroisse fut recherché avec le plus grand soin par le sénat de Savoie et par le R. curé du lieu qui en avaient besoin pour terminer un procès important, dont nous parlerons ci-après ; malgré les recherches les plus minutieuses, on ne put découvrir ce titre; dès-lors il est permis de croire qu’il n’existe plus.

2° Néanmoins, on ne peut douter de l’existence, ni même de l’ancienneté de cette paroisse; car, depuis plusieurs siècles, elle a eu ses curés, dont nous traçons la série ci-après .

3° Avant la fin du xe siècle, l’état religieux, politique et civil de Manigod est enseveli dans la nuit des temps.

Mais comme nous l’avons démontré précédemment , dès le commencement du XIe siècle, les barons de Villette étaient seigneurs-souverains de Manigod; d’où l’on doit conclure que la religion catholique y régna avec cette noble famille, qui, au milieu du XIe siècle, donna un pape à l’Eglise , et qui plus tard a donné à la Tarentaise trois archevêques et enfin un évêque au diocèse d’Aoste.

D’ailleurs, quand on considère que, dès son origine, la noble maison de Villette a contracté diverses alliances, vécu dans des rapports d’amitié avec les illustres et antiques familles de saint Bernard de Menthon et de saint François de Sales, on est convaincu que la piété des seigneurs de Manigod leur aura fait prendre les moyens nécessaires pour y faire adorer le Seigneur des Seigneurs.

ARTICLE 2.

Son gouvernement spirituel.

1° La direction spirituelle de la paroisse a toujours été confiée à des prêtres nommés et institués par l’évêque diocésain. Donc le curé de Manigod ne fut jamais du nombre de ceux qui furent jadis institués, ou du moins nommés par le prieur de Talloires, ou par le vénérable Chapitre de Notre-Dame d’Annecy, etc.

En effet, dans l’ensemble des procès-verbaux des visites pastorales que Mgr de Bertrand, évêque de Genève, fit dans toute la vallée, l’an 1414, on voit que le curé de la Clusaz était institué par le prieur de Talloires, celui de Thônes était nommé par le dit prieur et institué par l’évêque; tandis que les autres curés ne relevaient que de l’évêque diocésain.

2° Les prêtres qui ont desservi, dirigé la paroisse, n’ont pas toujours porté le titre de curé, comme on le verra plus loin .

ARTICLE 3.

Son indépendance des Clefs.

1° Une certaine tradition populaire semble supposer que jadis Manigod fût une annexe, puis un démembrement de la paroisse des Clefs.

2° Or, tout nous porte à croire que cette prétendue tradition est une erreur: 1° le contrat dont il est parlé ci-dessus, n° 3 et note qui l’accompagne au bas de la page; 2° en 1580, M. Delétris, étant depuis peu curé de Manigod et des Clefs, Mgr de Granier lui ordonna de choisir l’un où l’autre bénéfice, et il choisit celui de Manigod. Donc, dès-lors, ces deux paroisses étaient parfaitement distinctes l’une de l’autre.

3° D’ailleurs, on peut encore s’en convaincre, en considérant ce que nous allons dire des registres et de la popupulation des deux paroisses.

ARTICLE 4.

Population de Manigod.

N° 32. — En 1580, Mgr de Granier, faisant sa visite pastorale à Manigod, y trouva trois cents feux (trecentos focos habet). D’après les registres de ce temps là, on voit que la moyenne des naissances et des décès s’élevait à environ quarante par an.

Or, tout cela indique une population d’environ 1,600 âmes. Comme alors il n’y avait pas ou presque pas d’émigrations, la conclusion est qu’à cette époque la population était à peu près ce qu’elle est aujourd’hui dans la paroisse.

Mais de 1635 à 1640, la moyenne des naissances et des décès n’était plus que de 50 par an; par conséquent alors la population n’était plus que de 1,200 âmes. La conclusion est que la peste, qui eut lieu en 1631 avait fait mourir environ 400 personnes.

En 1687, lors de la troisième visite pastorale de Mgr d’Arenthon-d’Alex, 56 ans après la peste de 1651, on voit que la population de la paroisse était toujours de 1,200 à 1,300 âmes; en 1766, elle était de 1,500 .

Aujourd’hui, y compris les divers émigrés en pays étrangers, la population totale est d’environ 2,000 habitants.

Nous prions le lecteur de remarquer qu’en 1617 la population des Clefs n’était que 700 âmes; tandis que celle de Manigod s’élevait depuis longtemps à plus de 1,600. La conclusion est que Manigod n’a pu être ni une annexe, ni un démembrement de la paroisse des Clefs.

ARTICLE 5.

Registres de la paroisse.

N° 33. — Les plus anciens registres connus de la paroisse de Manigod remontent à l’an 1567, c’est-à-dire à l’année de la naissance du grand saint François de Sales; tandis que les plus anciens registres des Clefs ne remontent qu’à l’an 1617, cinquante ans plus tard. Nouvelle preuve que la paroisse des Clefs n’a pas donné naissance à celle de Manigod.

De tous les anciens registres, ceux qui renferment le plus d’exactitude et de détails, sont ceux qui furent rédigés pendant l’épiscopat de saint François de Sales.

De tous les prêtres qui les rédigèrent alors, celui qui les rédigea avec le plus de clarté fut le R. Burgat, originaire de Manigod, dont il était vicaire, lorsque saint François de Sales y fit sa visite, en 1607.

Mémoire sur les antiquités religieuses, civiles, politiques de Manigot

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