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CHAPITRE II.

Table des matières

Eglise paroissiale.

I.

Son emplacement.

N° 34. — Il paraît certain que l’église paroissiale de Manigod fut toujours placée là où nous la voyons maintenant; tout le prouve et rien ne permet d’en douter le moins du monde.

N° 35. — Le projet de rebâtir l’église paroissiale, qui existe aujourd’hui, fut arrêté le 9 juin 1687, jour où Mgr d’Arenthon-d’Alex faisait sa troisième visite pastorale à Manigod .

Le 14 mars suivant (1688), la bénédiction de la pierre fondamentale fut faite par le R. Fichet, curé de Manigod, à ce dûment autorisé .

Le plan en fut donné par Aimé Riondet, de Samoëns, qui en fut l’entrepreneur et y travailla de ses propres mains à la tête des maçons.

Lorsqu’il fut question d’en fixer l’emplacement, il s’éleva une grande contestation: la majorité du Conseil, de toute la paroisse , ayant à sa tête le R. curé Fichet et le notaire Maniglier, voulait absolument qu’on la plaçat au lieu dit le Crèt; mais la minorité forma une opposition si grande, que, pour un bien de paix, la majorité crut devoir céder. Ce ne fut donc pas sans réflexion, sans raison que nos pieux ancêtres placèrent notre église sur une espèce de précipice, où nous la voyons et où elle est dérobée à la plus grande partie de la paroisse. Il est à présumer que l’inconvénient de déplacer le cimetière aura puissamment contribué à cette détermination.

II.

Sa construction.

36. — Quoiqu’il en soit, la majorité céda de bonne grace; les matériaux de construction furent rassemblés avec tant d’activité, pendant l’automne de 1687 et l’hiver suivant, que le 14 mars 1688 on bénit la pierre fondamentale, comme nous venons de le dire.

Il paraît que l’on consacra environ deux ans à la construction de cette église; de sorte qu’elle fut achevée l’an 1690.

Les personnes de l’art pensent que, parmi les églises paroissiales de la campagne, il y en avait alors bien peu qui fussent plus belles que celle de Manigod.

III.

Sa consécration.

N° 37 — Elle fut consacrée par Mgr Michel-Gabriel de Roussillon, de Bernex, faisant sa visite pastorale, le 4 août de l’an 1703, c’est-à-dire environ treize ans après sa construction; comme on le voit dans le procès-verbal de cette visite pastorale, que nous rapportons ci-après :

IV.

Construction du premier rétable,

N° 38. — Cette construction eut lieu en 1718. Il y avait vingt-huit ans qu’on célébrait la sainte messe au maître-autel, lorsqu’il fut possible aux paroissiens de faire les sacrifices à ce nécessaires; tant ils avaient été épuisés par les grandes dépenses que leur avait occasionnées la construction de l’église.

L’entreprise en fut donnée à Marin, de Faverges, par le Rd Fichet, curé , le Rd J.-F. Bernard de la Chenale , le spectable C. Burgat, notaire, et le sieur Maurice Veyrat, de Joux , agissant tant en leur nom, qu’au nom de tous les autres paroissiens. La somme qui fut stipulée s’élevait à 1,200 florins ; pour y faire face, on ouvrit, dans la paroisse, une souscription dont le produit fut de quinze vaches, six génisses, deux bœufs, un veau, douze chèvres et vingt-huit moutons ou brebis.

Aujourd’hui la valeur de ces divers animaux formerait un capital assez considérable; mais alors, probablement, elle équivalait à peine aux 1,200 florins promis à l’entrepreneur.

Quoi qu’il en soit, l’entrepreneur se trouvant en perte, on fit dans la paroisse une collecte, à l’effet de le dédommager; cette cueillette produisit 404 florins, auxquels M. le curé en ajouta 34 , en tout 438 florins .

V.

Construction du rétable actuel.

N° 39. — L’an 1804, l’ancien rétable tombant en ruines, le maire, Aimé Cohendet, et son adjoint voulurent le remplacer par un autre; à cette fin, ils se transportèrent chez M. Bétemps, curé de St-Nicolas-de-la-Chapelle, et là, donnèrent à J.-B. Gilardy l’entreprise de construire celui qui existe maintenant , moyennant la somme de 3,000 fr.

Pour aviser aux moyens de solder cette somme, M. l’abbé Gurcel, vicaire de Manigod, fit dans la paroisse une collecte qui produisit 400 livres. Cet excellent maire trouva bien dans la commune quelques opposants à ces pieuses dépenses; mais sa noble fermeté, sagement inspirée, dirigée par sa foi chrétienne, sut vaincre tous les obstacles: les 2,600 livres qui manquaient furent trouvées; le rétable payé, Aimé Cohendet, qui venait de se couvrir de gloire par l’habileté avec laquelle il avait traité avec quelques généraux français, demeura complètement vainqueur de l’opposition, que quelques-uns de ses administrés crurent devoir lui faire en cette circonstance.

VI.

Clocher. — Cloches.

N° 40. — Avant la révolution de 1793, la paroisse de Manigod possédait trois cloches; de plus, chacune de nos chapelles rurales possédait la sienne. Connaissant l’existence de ces huit cloches, les terroristes sacrilèges ordonnèrent, sous des menaces terribles, de les transporter à Annecy.

Le maire, Aimé Cohendet, avait caché chez lui la plus petite des trois, qui existent aujourd’hui dans notre clocher; cependant il fallait absolument en envoyer huit à Annecy. Que faire? pour tirer d’embarras ce bon maire, le hameau de Joux se détermina à sacrifier généreusement ses propres intérêts à ceux de la commune.

La chapelle de Joux possédait deux Cloches, dont une seule était connue des Jacobins; celle qui était inconnue fut livrée pour sauver celle de l’église paroissiale. D’un autre côté, notre grande cloche ayant été brisée, une partie des fragments fut cachée par M. Cohendet et l’autre fut envoyée à Annecy.

Dans tout le bien qu’il faisait dans la commune, M. Cohendet était puissamment secondé par M. son adjoint, Pierre-Marie Veyrat de la Grange. En 1803, ces deux administrateurs donnèrent l’entreprise de fondre deux cloches pour la paroisse; en fournissant le métal dont nous venons de parler, la dépense qu’on fit pour cet objet s’éleva à la somme de 2,208 francs.

VII.

Clocher de l’Eglise.

N° 41. — Les terroristes sacrilèges de 1793 ne se contentèrent pas d’abattre et de voler nos cloches; mais, dans leur frénésie vraiment satanique, ils causèrent de grands dommages au clocher.

Il y a environ une vingtaine d’années, la commune fit élever d’un étage la tour actuelle du clocher et y fit placer la flèche que nous y voyons maintenant. Cette dépense coûta environ 3,000 francs.

VIII.

Endroit où l’on célébra les divins offices pendant la construction de l’église actuelle.

N° 43. — Pendant que l’on construisait l’église actuelle, on célébrait les divins offices dans une chapelle en bois, qu’on avait construite devant la cure. Nous le savons par une note écrite par le notaire C. Burgat. La voici textuellement.

«En 1688, le soir de la nuit de Noël, il y a fait une grande inondation avec des vents furieux, sans discontinuer toute la nuit, qui ont causé un grand dommage tant aux arbres qu’aux couvertures des bâtiments. C’était alors qu’on bâtissait l’église et que l’on avait fait une petite chapelle devant la cure. Encore qu’elle fût bien mal attachée, elle n’a point bougé du tout; grace à Dieu.

Mémoire sur les antiquités religieuses, civiles, politiques de Manigot

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