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1323 A 1329

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Troisième guerre contre le Dauphin. — Un château fort élevé près des Allinges par le baron de Faucigny, fut l’occasion pour Edouard devenu comte, de recommencer la guerre contre la maison delphinale.

Guigues VIII était Dauphin depuis 1321; la même année Humbert, son frère, avait succédé en Faucigny à Hugues, mort sans postérité. Ainsi ce fief, en dépit des partages, ne cessait de faire retour aux chefs de la maison. Edouard s’empare des Allinges, rase le vieux château, met garnison dans le neuf, se jette dans les Bauges, où Humbert vient de lui prendre le Châtelard, l’en déloge et porte la guerre dans ses Etats.

Des offensives diverses promenèrent le fer et le feu sur les bords du lac de Genève, par Genève, le Chablais et le pays de Vaud. En même temps le Comte attaquait le Dauphin dans les plaines du Grésivaudan. Au delà du Rhône d’autres engagements l’obligent à porter secours à la Bresse menacée. Contre Guigues il perd les batailles de Saint-Jean-le-Vieux (1325) et de Pont d’Ain (1326).

Révolte de la Maurienne. — En même temps que se heurtaient leurs armes, l’intrigue des deux maisons jouait une partie non moins importante en Maurienne, où, sous la suzeraineté de nos comtes, le temporel de l’évêque restait le pouvoir de fait.

Une première fois en 1304, puis en 1317, les paysans, soulevés au nom de leurs libertés, obligèrent cet évêque à demander du secours. Jean II, alors Dauphin, intervint et se déclara pour les paysans. C’était préparer au midi l’agrandissement d’une maison, déjà redoutable pour la Savoie au nord par la possession du Faucigny. Le comte de Savoie prit le parti de l’évêque, et réclama de nouveaux droits dans le pays.

Aussitôt Saint-Martin-d’Arc et Saint-Jean-d’Arve se soulèvent. D’abord vainqueurs, les paysans sont refoulés dans le Grésivaudan. Embarrassé de la guerre qu’il soutient, le Dauphin hésite à les défendre, et en 1325 un arbitrage des princes remet les villages en paix avec l’évêque. En 1327 l’insurrection recommence, avec une horrible violence. Au signal de Valloires et des deux Albiez, toute la rive gauche de l’Arc prend les armes. Saint-Jean fut assiégée et prise; l’évêque et les chanoines échappèrent par la fuite; tout ce qui tenait à eux fut massacré, les églises furent brûlées, leurs palais et leurs maisons pillées.

Enfermé dans Aiguebelle, l’évêque Aimon d’Hurtières redemande l’aide du comte Edouard, à qui la violence des événements permit cette fois d’entrer dans la province en maître. Déchu d’une partie de son temporel, Aimon dut reconnaître au Comte droit de juridiction civile et criminelle sur ses sujets.

Cependant l’agitation restait. L’évêque ne put rentrer aussitôt dans Saint-Jean, et le succès complet d’Edouard fut ajourné.

Edouard à la cour de France. — Il fut avec Philippe de Valois en Flandre, comme il y avait été avec Philippe le Bel, et participa à la victoire de Cassel en 1328. A l’assemblée d’Amiens, tenue l’année suivante, où le roi d’Angleterre Edouard III vint faire hommage au roi de France pour le Ponthieu, le Comte demanda l’arbitrage de sa querelle avec le Dauphin. On ne sait quels effets suivirent cette demande. Il est certain que les Dauphins négociaient de leur côté avec la France. Peut-être aussi la mort d’Edouard fut-elle cause que rien n’aboutit. Cette mort survint en 1329. Il était âgé de quarante-cinq ans, et n’en avait régné que six.

On doit à ce prince d’avoir fixé à Chambéry le Tribunal du Comte, qui auparavant se transportait dans les provinces, et de l’avoir astreint à des assises périodiques tenues en présence du souverain.

Histoire de Savoie, des origines à l'annexion

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