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CHAPITRE XVIII.

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QUELQUE Auteur a dit, que Perspective&Peinture étoient la même chose, parce qu’il n’y avoit point de Peinture sans Perspective. Quoy que la proposition soit fausse, absolument parlant, d’autant que le corps qui ne peut être sans ombre, n’est pas pour cela la même chose que l’ombre; néanmoins elle est véritable dans ce sens, que le Peintre ne peut se passer de Perspective dans toutes les opérations,&qu’il ne tire pas une Ligne,&ne donne pas un coup de Pinceau qu’elle n’y ait part, du moins habituellement. Elle régle la mesure des formes&la dégradation des Couleurs en quelque lieu du Tableau qu’elles se rencontrent. Le Peintre est forcé d’en connoître la nécessité,&quoy qu’il en ait, comme il doit, une habitude consommée, il s’exposera souvent à faire de grandes fautes contre cette sience, s’il est paresseux de la consulter de nouveau, du moins dans les endroits plus visibles, &de prendre la Régle&le Compas pour ne rien hazarder,&ne point s’exposer à la censure.

Michelange a été blâmé pour avoir négligé la perspective,&les plus grans Peintres d’Italie ont été tellement persuadez que sans elle on ne pouvoit rendre une Composition réguliére, qu’ils l’ont voulu savoir à fond. On voit même dans quelques Desseins de Raphaël, une Echelle de dégradation, tant il étoit régulier sur ce Point.

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