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IX

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Le Milanais semble disposé tout exprès pour la guerre de partisans. Le côté nord de Milan est fermé par des collines qui forment comme le premier degré de l’immense amphithéâtre de montagnes qui s’élève au nord de l’Italie. Parsemées de villas, de jardins, de bois, coupées par des fleuves, des rivières, des ruisseaux, des lacs de toutes les dimensions, ces collines, depuis Milan jusqu’à la Valteline, offrent le plus admirable champ d’opérations qu’un chef de partisans intelligent et audacieux puisse souhaiter. Garibaldi ne se trompa point en le choisissant, et en prenant Varèse comme point de départ de ses opérations. De là en effet, il menaçait l’ennemi, tendait la main à l’insurrection milanaise, et tenait dans un état de fermentation perpétuelle le Comasque et la Valteline. Outre les avantages dont nous venons de parler, l’occupation de Varèse lui permettait encore d’interrompre les communications entre l’armée autrichienne et le Voralberg par la chaussée de Sondrio et du Splugen; maître de cette vallée, il pouvait la remonter, passer dans la vallée de l’Adige, et de là, inquiéter cette communication principale des grandes places fortes de l’Autriche avec le Tyrol.

D’autres raconteront la retraite de Sesto-Calende, la prise de Côme, le combat de Camerlata, où, loin de leur point de départ, attaqués par des forces trois fois plus nombreuses, s’attendant à chaque instant à voir paraître sur leurs derrières un corps ennemi qui pouvait leur couper la retraite, les chasseurs des Alpes combattirent avec le plus admirable courage. Combien d’autres glorieux faits d’armes pourraient encore être ajoutés à ceux-ci. Nous n’avons pas la prétention d’écrire l’histoire complète de Garibaldi, mais de la résumer en donnant le portrait de cet homme extraordinaire. Un officier français qui suivait de très-près ses opérations en Italie, s’exprime ainsi sur son compte: «Les

«personnes qui ne connaissent pas Garibaldi, ne peuvent que très-difficilement

«s’en faire une idée. Garibaldi n’est ni grossier ni bavard. Il a la voix mâle mais

«douce, le regard rêveur et fier, une taille moyenne, assez forte, mais pas trop

«carrée, une grande barbe et des cheveux grisonnants assez longs, qui lui donnent

« un air qui n’est rien moins que farouche. Il a l’esprit aussi entreprenant

«que prudent, plus prudent même qu’entreprenant. Le rôle qu’il joue exige une

«grande audace, mais ce n’est en lui ni instinct ni passion, mais seulement

«réflexion. Il comprend la nécessité de s’aventurer, mais il a soin de se ménager

«une multitude de ressources. Aussi, tandis qu’il semblait se jeter tête baissée au

«milieu des Autrichiens, il savait choisir un point si favorable, y manœuvrer avec

«tant de prudence qu’après avoir pénétré jusqu’à Côme, il put se retirer jusqu’aux

« bords du lac Majeur sans être entamé, sans essuyer de pertes graves; au

«moment où on le croit vaincu, il songe à reprendre l’offensive et ses

«plus hardis coups de main sont tentés alors qu’on le suppose sur le point de

«tomber au pouvoir de l’ennemi.»

Les célébrités du jour : 1860-61

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