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Si nous pouvions oublier un instant que la courtoisie et la modération du langage la plus sévère impartialité, sont de devoir strict pour l’écrivain qui se respecte, nous nous le rappellerions en prenant la plume pour écrire la biographie de Pie IX au milieu des circonstance difficiles où la Papauté est placée. Ces circonstances ont été provoquées, il est vrai, par ceux-là même qui en souffrent le plus aujourd’hui; Pie IX a été entraîné, plus qu’il ne l’aurait voulu peut-être, dans une voie fatale, dans un système de résistances opiniâtres et aveugles; la cour de Rome enfin recueille aujourd’hui ce qu’elle a semé, mais ce n’est pas une raison pour que nous nous laissions, à notre tour, entraîner par une passion que nous voulons contenir au contraire.

Nous parlerons du Pape actuel comme si, depuis longtemps, la mort avait livré son nom à l’histoire, comme si les débats ardents, les irritations que le clergé entretient et envenime avec plus de zèle que de prudence, étaient déjà loin de nous, séparés par d’autres générations et d’autres événements.

Jean-Marie Mastaï-Ferrelti naquit à Sinigaglia, le 13 mai 1702. dans une famille dont la noblesse remonte au XIIIe siècle. Son père, le comte Jérôme Mastaï-Ferretti, était gonfalonnier de Sinigaglia. Son oncle, Andréa Mastaï, était évêque de Pesaro. La comtesse Mastaï, sa mère, une douce et pieuse femme, l’éleva chrétiennement et tendrement. Elle surveilla son instruction avec une sollicitude éclairée.

L’enfant grandit et entra au collége de Volterra, où ses idées, se développant, prirent une tournure libérale qui étonna fort ses maîtres. Ainsi, il admirait très-haut Savonarole, le moine éloquent et hardi qui fut un des plus ardents adversaires de la Papauté et qui mourut en martyr sur le bûcher de l’inquisition.

Il fit de bonnes études et sa vocation l’entraînait vers l’état militaire; il entra dans les gardes-nobles, mais la faiblesse de sa santé ne lui permit pas d’y rester; ou a prétendu qu’il avait été sujet à des attaques d’épilepsie et que ce motif le détourna de la carrière qu’il avait embrassée. Ce fut aussitôt après sa sortie des gardes-nobles qu’il suivit les cours de théologie à Rome, sous la direction de l’abbé Graziosi, pour se mettre en mesure d’embrasser la carrière ecclésiastique.

Il fut ordonné prêtre, et ce qui donnerait lieu de croire que l’église fit en sa faveur une exception; qu’il avait été sujet, sinon à des accès d’épilepsie, au moins à une maladie nerveuse assez grave, c’est qu’il ne fut autorisé à dire la messe d’abord qu’en particulier et avec un assistant. Ce fut en 1819 seulement, le jour de Pâques, qu’il célébra la messe en public; sa santé s’était améliorée et il ne fut plus sujet au mal nerveux, dont il était affligé, qu’à de longs intervalles.

Avant son ordination il avait prêché la mission à Sinigaglia avec Mgr Odescalchi, qui, depuis, a été élevé au cardinalat. Dès qu’il fut prêtre, il se voua aux soins, à l’instruction des orphelins pauvres. Il existe à Rome un hospice spécialement destiné à ces pauvres petits êtres, l’hospice du Tata Gioranni. Le jeune Mastaï y entra; il y introduisit quelques améliorations, il y développa renseignement professionnel. On montre aujourd’hui aux visiteurs l’humble cellule que, pendant sept ans, il a habitée, entouré de ses enfants d’adoption qui l’aimaient tendrement.

Sa famille était trop influente, il portait un trop grand nom et son mérite d’ailleurs était trop réel, pour qu’on ne se préoccupât point de son avenir et de sa position. Les obscures et apostoliques fonctions du Tata Giovanni ne pouvaient le conduire aux dignités ecclésiastiques. On lui offrit diverses missions; il refusa longtemps, puis il accepta celle qui lui paraissait la plus difficile et la plus périlleuse, il se rendit au Chili, en 1823, avec le titre de secrétaire de la Nonciature.

Il s’y fit remarquer par d’aimables qualités d’abord, puis par un dévouement sans bornes lorsque l’épidémie de la fièvre jaune s’y déclara avec une violence inouïe. Les fonctionnaires, les prêtres eux-mêmes fuyaient la capitale où le mal sévissait avec le plus de rigueur, donnant ainsi le déplorable exemple de cette scandaleuse lâcheté que le Cardinal-Archevêque de Lisbonne devait montrer plus tard en présence du choléra. Mastaï reste à son poste, consolant, évangélisant, secourant les malades.

Sa belle et courageuse conduit fut signalée, et en 1825 il fut nommé chanoine, chargé de la direction de l’hospice de Saint-Michel, puis admis dans la prélature.

Léon XII lui confia, en 1827, l’évêché de Spolète où il donna des preuves d’une piété éclairée: et tolérante. On raconte, que lors de l’insurrection des Romagnes, dans laquelle le frère de l’Empereur Napoléon III succomba bravement pour la cause de l’indépendance italienne, on lui porta une liste de personnes gravement compromises et qu’il la brûla sans la lire.

Il fut nommé archevêque d’Imola en 1832 et proclamé Cardinal dans le consistoire du 14 décembre 1839.

Les célébrités du jour : 1860-61

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