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ORGANISATION.
ОглавлениеL’ORGANISATION de la garde a subi des changemens continuels, occasionés par la rapidité avec laquelle se sont succédés les événemens militaires; il était difficile de présenter un tableau exact de ces variations; Bonaparte voulut toujours éviter de découvrir aux étrangers les ressorts dont il se servait pour s’attacher les hommes, et leur donner cet esprit de corps qui régnait dans sa garde. Rien ne fut imprimé sur ce sujet; et cette politique, non démentie, a offert de grandes difficultés dans le travail que nous avons entrepris; les recherches qu’il a fallu faire pour les vaincre, nous ont elles-mêmes éclairés sur une foule d’objets intéressans; et nous l’avons établi sur des documens authentiques.
Un tableau, placé à la fin de chaque année, présente la composition de la garde, le nom des chefs des différens corps, et la force de chaque régiment, d’après son complet d’organisation, qu’il ne faut pas confondre avec son effectif; par exemple, au mois de janvier 1814, elle n’avait sous les armes que 17,498 hommes, et sa force devait être de 81,006.
Garde de la convention nationale et du directoire.
En septembre 1792, les gendarmes de la prévôté de l’hôtel furent appelés à la garde de la convention, et prirent le nom de grenadiers-gendarmes près la représentation nationale. Ce corps, formant un bataillon composé de quatre compagnies, fut dès ce moment recruté par des hommes de choix, tirés des divers régimens de l’armée.
Le 6 brumaire an IV (28 octobre 1795), il prit le titre de garde du corps législatif.
L’article 166 de la constitution de l’an III porte que le directoire aura sa garde habituelle, soldée aux frais de la république; que «cette garde sera composée de cent vingt hommes à pied, et de cent vingt hommes à cheval.
» Le directoire est accompagné de sa garde dans les cérémonies et marches publiques, où il a toujours le premier rang.
» Chaque membre du directoire se fait accompagner, au dehors, de deux gardes.»
Un arrêté du 13 vendémiaire an v (4 octobre 1796) donne à ce corps l’organisation suivante:
et composa ainsi ces quatre compagnies:
GRENADIERS.
GARDES A CHEVAL.
RÉCAPITULATION.
Un arrêté du 24 vendémiaire (15 octobre) de la même année fixe ainsi les conditions d’admission dans cette garde.
ART. 1. Pour les officiers, une taille de 5 pieds 3 pouces au moins, et au moins vingt-cinq ans d’âge; pour les sous-officiers et gardes tant à pied qu’à cheval, une taille de 5 pieds 6 pouces au moins, et même âge que les officiers.
Les uns et les autres devront avoir fait au moins deux campagnes de la guerre de la liberté , avoir essuyé le feu de l’ennemi, et savoir lire et écrire correctement.
Ceux des candidats dont les titres de service présenteront, avec une conduite régulière, des actions d’éclat dans les diverses armées de la république, seront toujours préférés, pourvu d’ailleurs qu’ils réunissent toutes les autres qualités requises pour leur admission.
ART. 2. Pour la première formation, les militaires de tout grade composant aujourd’hui la garde provisoire du directoire exécutif, et y ayant au moins six mois révolus de service, pourront être compris dans celle constitutionnelle, à vingt-deux ans d’âge seulement. Les officiers et sous-officiers de cette garde provisoire seront d’ailleurs seuls tenus, pour y être admis, de savoir lire et écrire.
ART. 3. Le général commandant en chef ladite garde, fera tenir registre de tous les candidats qui, ayant les qualités ci-dessus prescrites, se présenteront pour en faire partie, et indiquera ceux sur lesquels il croira le plus convenable de fixer son choix; mais aucun d’eux ne pourra être admis dans quelque grade que ce soit, que par un arrêté formel du directoire exécutif; il ne pourra de même en être réformé ou renvoyé que par un semblable arrêté , ou par un jugement légal.
ART. 4. Chaque officier, sous-officier et garde, soit à pied, soit à cheval, sera tenu de produire au général commandant en chef, en se présentant, ou dans le délai d’un mois de son admission au plus tard, toutes les pièces légalisées, nécessaires pour faire connaître l’état de ses parens, quel a été le sien jusqu’au moment de sa présentation ou de son admission dans la garde, son âge, le lieu de sa naissance, et quelles sont les fonctions civiles, publiques ou militaires qu’il a remplies. Il devra y joindre les certificats de bonne conduite qu’il pourra avoir obtenus en conséquence à diverses époques.
Le général commandant remettra un sommaire de tous ces renseignemens au directoire, et lui rendra compte par écrit, le premier décadi de chaque trimestre, de la conduite de chacun d’eux, en lui remettant le contrôle nominatif de la garde.
ART. 5. Les brevets des officiers de la garde du directoire seront délivrés par le ministre de la guerre, comme à tous les autres officiers de l’armée, dans laquelle ils tiendront rang, suivant leurs grades et ancienneté.
ART. 6. Cette garde entrera en activité de service le 11 brumaire prochain, anniversaire de l’installation du directoire exécutif.
Le 13 brumaire (3 novembre 1796), un arrêté règle le mode de service et les relations du commandant en chef de la garde avec le président du directoire, et détermine l’ordre des préséances dans les cérémonies.
Le 28 brumaire, il est créé un adjudant-sous-officier, chef des sous-officiers des deux armes.
Le maître-éperonnier est supprimé ; cette fonction est remplie par le maître armurier.
Le 8 frimaire an v (28 novembre 1796), le directoire exécutif arrête la nomination des membres de la garde constitutionnelle. Nous traçons ici les noms de ces braves, qui furent le noyau de la garde impériale. Nous avons dit qu’ils étaient composés d’hommes de choix, et jamais choix ne fut à la fois plus équitable et plus sévère. Il fallait réunir toutes les qualités dont la nation a depuis admiré l’héroïsme, et que nous détaillerons dans le cours de cet ouvrage.
Krieg, général de division, commandant en chef.
Jubé, général de brigade, commandant en second.
Lefebvre, Dumoustier, aides-de-camp.
Fuzy, Bérenger, Velker, adjudans.
Moreau, quartier-maître-trésorier.
Dudonjon, chirurgien-major.
Gardes à pied.
Dubois (Antoine), chef de bataillon.
Lemarrois (Réné), porte-drapeau.
Première compagnie de grenadiers.
Magnié, capitaine.
Chevallard, lieutenant.
Castille, sous-lieutenant.
Deuxième compagnie.
Humbert, capitaine.
Audouin, lieutenant.
Grimbert, sous-lieutenant.
GARDE A CHEVAL.
Aubineau-Duplessis, chef de bataillon.
Terrand (Bernard), porte-étendard.
Première compagnie.
Dulac (Joseph), capitaine.
Guillotin, lieutenant.
Bourdon, sous-lieutenant.
Deuxième compagnie.
Augé, capitaine.
Payen, lieutenant.
Collin, sous-lieutenant.
Sous-officiers et ouvriers de l’état-major.
Gambet ( Jean-Joseph ), adjudant-sous-officier.
Bonner ( Martin ), tambour-major.
Hanchard, tailleur.
Bonival, cordonnier-bottier.
Lermigné fils, armurier-éperonnier.
Lacour ( François ), sellier.
NOMINATION DES GARDES.
Grenadiers.
Anciaux, Joseph; Raubardy, Pierre; — sergens-majors.
Caulier, Louis; Tournier, Louis-Octave; Collot, Étienne; Munschy, Joseph; — sergens.
Boyart, François; Leriche, Georges; — fourriers.
Desseignes, François; Malraison, Jean; Delauri, Louis-Joseph; Beaulieux, Christophe; Lambert, François; Tellier, François; Aubert, Pierre; Aubry, François; — caporaux.
Lemaire, Louis; Senet, Philippe; Robillard, François; Laurent, François; — tambours.
Carrière, Constant.
Merlin, Pierre.
Dunouviou, Jean-Baptiste.
Dufour, Etienne.
Gautier, François.
Buire, Louis.
Herlet, Pierre.
Barbedienne, Jacques.
Lecerq, Baptiste.
Duseillier, Jacques.
Chrétien, Jacques.
Baudry Rallhasul.
Leclerc, Louis.
Bausseur, Martin.
Raimond, Joseph.
Buzot, Medand.
Monteau, Jean.
Pesteau, Julien.
Cheval, Charles.
Mosa, Vincent.
Voyer, Arnoud
Laisant, Charles.
Lasalle, François.
Dubanton, Pierre-Joseph.
Lessure, François.
Botté , Pierre.
Morelle, Germain.
Laurie, Claude.
Montay, Jean.
Courtein, Jean.
Gueriat, Joseph.
Roy, Benoit.
Davial, Jean-Louis.
Liébaut, Pierre.
Vaudin, Jean.
Baudry, Guillaume.
François, Claude.
Drigny, Louis.
Rousseau, Pierre.
Banceron, Martin.
Montalan, Guillaume.
Meunier, Pierre.
Gerard, Jean.
Lambourg, Louis.
Gaudein, Théodore.
Thousein, Amable.
Lyonnay, Louis.
Fozay, Louis.
Cornette, Étienne.
Defiennes, Simon.
Beridy, Joseph.
Giblin, Philippe.
Deboul, Bernard.
Boheim, Jean.
Delatre, Jean-Baptiste.
Olié, Claude-François.
Gauchet, Gilles.
Denise, Nicolas.
Maison-Neuve, Jean.
Traite, Pierre.
Joannes, Gabrielle.
Bodereau, Silvain.
Reboul, Louis.
Fleury, Pierre.
Queuval, François.
Champagne, Victor.
Lefelle, Martin.
Barbier, Adrien.
Legay, Charles.
Demourant, Jean.
Baudin, Pierre.
Laforge, Étienne.
Bailleul, Toussain.
Poisson, Joseph.
CAVALERIE.
Parrassol, Jérôme; Lablanchi, Antoine; — maréchaux-de-logis-chefs.
Coquillon-Antoine; Rusidant, Jacques; Fait; Glachaut, Pierre-Laurent; — maréchaux-de-logis.
Laboudry; Rigade, Pierre-Joseph; — fourriers.
Leroy, Alexandre; Lucas; Brelion, Valentin-Joseph; Latille; Bernard, Pierre-François; Liétard, Séraphin; Denoncin, Jean-Baptiste; Perrin; — brigadiers.
Cavaliers.
Rayé, Louis.
Sergent, Joseph.
Huyot, Michel.
Carron, Pierre.
Hardy, Philippe.
Vassogne, Jean.
Bigot, Antoine.
Distin, Laurent.
Milhomme, François.
Legrand, Nicolas.
Laurent, François.
Frencaux, Jean-Baptiste.
Montvoisin, Michel.
Babœure, Benjamin.
Raidmond, Louis.
Sombret, Isidoer.
Classe, Procosse.
Thirette, Henry.
Boguillon, Joseph.
Cottard, Louis.
Plichon, Jean-Baptiste.
Dupuis.
Simon.
Billon.
Verry.
Leroy, Pierre.
Sartelay, Étienne.
Savard, Jean-Charles.
Longchamps, Charles-Fran-
çois.
Brugasse, Jean-Claude.
Henriot, Étienne.
Cavalier.
Joannes, Jean-Sylvestre.
Grenier, Claude.
Lacroix, Jean-François.
Cariche, Jean.
Paturel.
Boquet.
Joachim.
Dommage, Louis.
Brocq, Louis.
Soyer, Nicolas.
Chalmeau.
Decant.
Breton.
Vamont.
Lapierre.
Gendarme.
Rouget.
Lotiquet.
Kinelin.
Miquelet, Germain.
Hossenec, Jean-Baptiste.
Kermasson, François.
Dubuisson, Louis.
Seenne, Pierre-François.
Lacroix, Jean-Baptiste.
Verlet, Pierre..
Joly, Laurent.
Patin, Georges.
Tangny, François-Joseph.
Lefevre, Alexandre.
Courouble, Arnoud.
Boquillon, Jean-Baptiste.
Martin, Alexis.
Barbier, Pierre-Joseph.
Flamant, François
Mourez.
Delambre.
Goze.
Malfusoz.
Michel.
Bomet.
Duverchy.
Moisy.
Bassinet.
Gerrard, Joseph,
Le conseil d’administration de la garde constitutionnelle était composé ainsi qu’il suit:
Le général commandant en chef, président.
Le commandant en second; l’adjudant du grade le plus élevé ; le chef de bataillon; le chef d’escadron; le plus ancien capitaine de chaque arme, membres.
Le quartier-maître, secrétaire-greffier.
Chaque membre absent du corps était rem placé dans le conseil par le plus ancien après lui, du même grade ou du grade immédiatement inférieur.
Les séances ordinaires du conseil étaient fixées au nonodi de chaque décade chez le général.
A la dernière séance de chaque mois, les capitaines ou commandans des compagnies, rendaient compte au conseil d’administration de la comptabilité de leurs compagnies, ainsi que le quartier-maître-trésorier.
Le commandant de la garde pouvait convoquer extraordinairement le conseil, chaque fois que l’intérêt et le bien du service le lui dictaient. Le commissaire des guerres chargé de la police de la garde, avait son entrée au conseil toutes les fois qu’il était nécessaire pour arrêter la comptabilité, ou pour communiquer quelques objets relatifs au bien du service.
Il n’y avait pas voix délibérative; il pouvait seulement faire des observations.
Toutes les lois relatives aux conseils d’administration des divers corps militaires restèrent communes au conseil de la garde, en tout ce qui pouvait lui être applicable.
Par un arrêté du 6 nivôse an v (26 décembre 1796), le nombre des musiciens de la ci-devant légion de police, provisoirement conservé par arrêt du 14 thermidor dernier, fut réduit à seize, y compris le chef; les seize musiciens furent portés sur les revues des commissaires des guerres comme attachés à la garde.
Le 13 ventôse an V (2 janvier 1797), le nombre de ces musiciens fut porté à vingt-sept, y compris le chef.
Le 24 du même mois, furent nommés:
Fairu-Guiardel (Joseph-Charles), première clarinette, chef.
Barley (Joseph), première clarinette.
François aîné (Louis), idem.
Nieu ( Pierre), idem.
Chocuel (Charles), idem.
François cadet (Pierre), deuxième clarinette.
Charier ( François-Xavier), deuxième clarinette
Sponheimer ( Gottile ), idem.
Garreau (Jean-Baptiste), idem.
Michel ( Joseph ), idem.
Kretly ( Louis ), première petite flûte
Letellier (Jacques), deuxième idem.
Bannes ( Mathieu ), trombonne.
Bannes (Nicolas ), trompette.
Linchard ( Jean), premier cor.
Blet ( Pierre ), idem.
Bannes cadet (Pierre), deuxième cor.
Legros (Pierre), idem.
Bannes aîné ( François), premier basson.
Schminch ( Adam), idem.
Bacon-Destouches, idem.
Legros ( Nicolas), deuxième basson.
Vandenberg ( Joseph ), idem.
Miné ( Laurent), serpent.
Drapeau (Jean-Baptiste), cymbalier
Nicard ( Étienne ), idem.
Suret (Honoré), grosse-caisse.
Le 26 nivôse de la même année, furent nommés trompettes dans la garde constitutionnelle
Adelin, Georges-Valentin.
Bergeret, Christophe.
Louis, François.
Tissot, Marie-François.
Le 9 ventôse, la garde à pied prit la dénomination de grenadiers à pied, et la cavalerie celle de grenadiers à cheval.
Le 10 germinal ( 30 mars 1797 ), il fut créé un emploi d’artiste vétérinaire dans la garde, pour les chevaux des officiers et des grenadiers. Il prit rang parmi les maréchaux-de-logis-chefs.
Le 25 germinal, il fut nommé un instructeur pour les grenadiers à cheval. On lui donna le rang de brigadier.
Le 14 pluviôse an VI (2 février 1798), le directoire exécutif arrêta que la garde constitutionnelle garderait son organisation, et présenterait un effectif de 240 hommes.
Elle est restée dans cet état jusqu’à la mémorable journée du 18 brumaire an 8 (9 novembre 1799). Alors elle fut réunie à celle du corps législatif, et forma trois bataillons, dont deux de grenadiers et un de chasseurs: chaque bataillon fut composé de huit compagnies.