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§ 4. Les hémi-spéos de Nubie.

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A côté des spéos, ou temples complètement souterrains, il est d’autres temples égyptiens dont une partie seulement est creusée dans le rocher et dont l’autre est construite en pierres taillées; on appelle ceux-là des hémi-spéos.

De tous les hémi-spéos que l’on peut admirer en Nubie, le plus remarquable est celui de Girché (ou Ghirsché, ou même, suivant quelques voyageurs, Gerf-Hussein). Girché est un petit village, situé sur la rive gauche du Nil, dans la basse Nubie, et sur l’emplacement même d’une ancienne ville, nommée Ptaheï ou Typthah, dont il ne reste rien aujourd’hui que ce temple.

La partie la plus ancienne de l’hémi-spéos de Girché, et qui était en même temps la plus nécessaire au culte, est creusée dans un rocher calcaire qui s’élève à pic à trois cents pas du rivage. La partie la plus moderne, comprenant l’area et les propylées, est bâtie en grès; cette dernière partie est à demi détruite: il ne reste guère debout que quatre piliers qui servaient à joindre la colonnade des propylées au spéos proprement dit; ces quatre piliers sont ornés de statues colossales coiffées du pschent et portant dans leurs mains croisées sur leur poitrine l’aspersoir et la crosse, emblèmes ordinaires d’Osiris.

Le spéos proprement dit est divisé, comme les spéos que nous avons déjà vus, en pronaos, en naos et en sékos.

Le pronaos est une vaste salle soutenue par six énormes piliers dans lesquels on a creusé un nombre égal de colosses de six mètres de hauteur environ, et dont l’exécution barbare et informe offre un singulier contraste avec la perfection du travail des bas-reliefs qui ornent cette même salle. Sur les parois latérales, on voit huit niches carrées renfermant chacune trois personnages debout, grossièrement sculptés en plein relief et représentant les trois grandes divinités de ce temple, Phtah, sa compagne Hathor, et, au milieu d’eux, Rhamsès.

De cette vaste salle on passe dans le naos et de là dans le sékos, ou sanctuaire, au fond duquel on aperçoit quatre statues assises, plus grandes que nature, qui sont d’une assez bonne sculpture et représentent Phré, Rhamsès, Phtah et Hathor.

Ce spéos, qui mesure en tout soixante mètres de longueur, est surtout remarquable par la sévérité de son style et l’aspect imposant de son architecture; jadis ses murs et ses sculptures étaient rehaussés de couleurs qui ont complètement disparu sous une couche épaisse de suie ou de poussière. Ce qui ajoute encore à l’impression profonde que l’on ressent dans ce temple. c’est qu’il ne reçoit d’autre jour que celui de la porte d’entrée.

«L’aspect de ce temple, dit M. Gailhabaud, a quelque chose de primitif qui rappelle la sombre majesté du passé, quelque chose qui attriste le cœur en élevant la pensée. On est saisi d’étonnement en entrant dans ce mystérieux spéos et en contemplant les lourdes figures colossales.»

La belle exécution des bas-reliefs, à côté de la sculpture grossière des statues colossales qui, de l’entrée du spéos, se dessinent et frappent l’imagination par leurs proportions imposantes, mais qui, vues de près, ne paraissent plus que des masses informes, a fait penser à plusieurs voyageurs que le temple de Girché remontait tout à fait à l’enfance de l’architecture pharaonique, mais qu’il avait été restauré et orné de bas-reliefs par Rhamsès le Grand.

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