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ANTIQUITÉ HINDOUE.

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L’Egypte n’a pas eu seule le privilége de posséder des temples souterrains: on en voit encore de magnifiques vestiges dans l’Inde, où la religion était jadis le principe fondamental de l’organisation sociale.

Il était bien naturel d’ailleurs qu’en Inde, ainsi que partout où prédomina le culte de la nature, cette sombre religion, ennemie déclarée du soleil, qui a enfanté les sacrifices humains, les temples s’enfouissent dans les entrailles de la terre, et que leurs lugubres cérémonies fussent célébrées à la lueur des torches.

Les temples souterrains, que l’on rencontre en nombre considérable dans l’Inde, diffèrent essentiellement et à plusieurs points de vue des spéos que nous avons vus en Égypte; le plan et l’élévation sont tout à fait dissemblables: la division en pronaos, naos et sékos, que nous avons retrouvée partout en Egypte, n’existe nulle part dans l’Inde. En outre, les spéos indiens ont presque tous leur plafond taillé en berceau ogival, forme inconnue en Egypte. Puis, les colonnes indiennes ont toujours des piédestaux de même hauteur que leur fût, et toutes les figures sont représentées d’une façon bizarre, satanique; les colonnes égyptiennes au contraire n’ont jamais de piédestaux, et les statues qui les accompagnent ont toujours une pose tranquille et monumentale, une figure noble et gracieuse. Enfin, les excavations égyptiennes sont plus profondes et plus richement ornées; elles sont aussi d’une antiquité beaucoup plus reculée, car nous avons vu qu’elles remontaient pour la plupart au quatorzième ou au quinzième siècle avant Jésus-Christ, tandis que les plus anciennes des excavations indiennes ne remontent guère au delà de cinq cents ou six cents ans avant notre ère.

C’est au culte de Brahma et, en partie, à celui de Bouddha que sont consacrés les temples souterrains de l’Inde: les sculptures, qui les décorent, représentent toutes des sujets de la même mythologie.

Il n’y a pas fort longtemps que ces temples sont connus et visités.

Les voyageurs européens, disait M. de Schlegel en 1831 , n’ont visité avant le dix-huitième siècle qu’un petit nombre de temples et d’édifices de l’Inde ancienne, situés sur des îles, telles que celles de l’Éléphant et de Salcette, ou sur les côtes, comme à Mahavalipuram. La plupart des monuments de l’Inde, ajoute le même auteur, ne nous sont connus que depuis à peu près une cinquantaine d’années.

Depuis cette époque, les choses ont un peu changé. Si nous ne connaissons pas tous les temples indiens, nous connaissons certainement les plus remarquables et les plus importants, et nous pouvons dire dès aujourd’ hui que, de tous les monuments remarquables et gigantesques que nous a laissés l’antiquité, c’est l’Inde qui nous offre les plus extraordinaires et les plus étonnants. Un voyageur autorisé, Veltheim, est même d’avis que ces monuments surpassent de beaucoup les constructions égyptiennes tant par l’excellent goût de leur exécution que par la grandeur et la hardiesse de leur conception.

Les Brahmanes prêtent à ces temples une antiquité difficile à admettre; il est une chose certaine cependant, c’est qu’ils remontent au monde primitif de l’Inde, alors que le peuple indien était libre et indépendant, et, comme dit Veltheim, qu’ils ont dû être précédés par des siècles d’une civilisation fort avancée. En tout cas, leur conception colossale, grandiose, merveilleuse, ainsi que la finesse et la richesse de leurs détails, prouvent qu’ils sont l’œuvre d’un grand nombre de générations successives, poussées par l’inspiration religieuse.

Les temples souterrains de l’Inde sont tous compris dans une région de huit cents lieues environ, qui s’étend depuis la partie la plus septentrionale de l’Inde et même en deçà de l’Indus, à Bamiyan, jusqu’aux îles les plus méridionales.

Le plus ancien paraît être celui de l’île d’Éléphanta ou de l’Éléphant.

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