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§ 2. Le petit spéos d’Ebsamboul.

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Table des matières

Sur le flanc de la même colline dans laquelle est creusé le grand spéos d’Ebsamboul, mais plus près du Nil et parallèlement à lui, à une journée environ au-dessous d’Ibrim, l’ancienne Premmis, on voit se développer à plus de vingt-cinq pieds au-dessus des eaux une façade monumentale moins considérable, mais tout aussi remarquable par la perfection des sculptures, que celle du spéos de Phré. Elle est également entièrement taillée dans le roc et décorée de six statues colossales de douze mètres environ de hauteur qui se détachent en haut relief sur la masse compacte du rocher; sa longueur totale est de vingt-sept mètres et sa hauteur de douze mètres.

Ce petit spéos est connu sous le nom de petit temple d’Ebsamboul ou de spéos d’Hathor. Hathor est le nom de la divinité (la Venus égyptienne) à laquelle ce spéos a été dédié par la reine Nofré-Afri, femme de Sésostris.

Les six colosses de la façade forment deux groupes composés d’une figure de femme entre deux figures d’hommes et répétés symétriquement de chaque côté de la porte; ils représentent, dit-on, la reine Nofré-Afri entre deux figures de son royal époux. Contre les jambes de chaque colosse, on voit deux figures de moindre dimension, quoique cependant doubles encore de la stature humaine: ces figures représentent les fils et les filles du roi et de la reine avec leurs noms et leurs titres; les fils sont aux pieds de leur père, les filles à ceux de leur mère.

Toutes ces statues sont d’une sculpture excellente et très-finie: les corps de femme surtout ont toute la rondeur et tout le moelleux de la nature; les autres sont fort élégants aussi, quoique leur principal mérite soit leur style grave, noble et imposant.

L’intérieur de cet élégant spéos, pour être moins remarquable que la façade, n’est pas cependant sans intérêt: il est divisé, comme le grand temple, en plusieurs pièces, le pronaos, le naos ou cella, le sékos ou sanctuaire, et deux autres petites pièces de chaque côté de la cella; il mesure vingt-trois mètres de profondeur sur seize mètres de largeur. Le plafond du pronaos est supporté par six larges piliers carrés un peu massifs posant sur un large socle et couronnés par une tête de femme sculptée en relief.

Les parois de chacune des salles sont ornées de bas-reliefs peints d’un bon style et d’un travail excellent, ainsi que d’un grand nombre d’ornements sculptés et d’hiéroglyphes. Le plafond, peint en bleu, est encadré d’une bordure en trois couleurs. Tous ces ornements sont assez bien conservés, mais seulement un peu enfumés par les feux qu’allument les Kennous du voisinage, auxquels le spéos sert de refuge; il y a déjà longtemps, en effet, que les habitants de Beyllagy, village situé à une demi-lieue au sud, et ceux des villages voisins se réfugient avec leurs troupeaux dans ce temple pour échapper aux attaques des Bédouins du Gharb ou de la Libye.

Spéos d’Hathor, à Ebsamboul.


Le spéos d’Hathor est de la même époque que celui de Phré ; il remonte au siècle de Sésostris, le quatorzième siècle avant Jésus-Christ.

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