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RACE BLANCHE OU CAUCASIQUE.

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Table des matières

Cette race, à laquelle nous appartenons, et qui comprend aussi les descendants des anciens Hébreux, les Arabes, les Druses, les Maures, les Marocains, les Abyssins, les Indous en deçà du Gange, les habitants du Bengale, de la côte du Coromandel, du Grand-Mogol, les Malabares, les Persans, les Arméniens, les Géorgiens, les Grecs, les Espagnols, les Anglais, les Allemands, les Italiens, les Russes, les Suédois, les Danois, les Hollandais, les Turcs, etc., se fait remarquer par la beauté de la forme et des proportions de la tête. Tous les individus qui la composent ont la peau plus ou moins blanche, les joues rosées, le visage ovale ou presque ovale dans le sens vertical, le nez long, arqué et mince, le front non rejeté en arrière, bombé, saillant, les lèvres petites, le menton plein et arrondi, les dents droites et non inclinées. Ce n’est que chez eux aussi qu’on trouve des cheveux blonds ou châtains et des yeux bleus.

Minerve antique

( le plus beau type de la Race caucasique).


Tète de Persan

( bas-relief antique de Persépolis).


La race blanche, originaire du Caucase, d’où elle s’est répandue sur toutes les parties de la terre, a pour caractères spéciaux: visage ovale, nez long et saillant; peau blanche, pouvant se nuancer depuis le blanc rosé jusqu’au brun très foncé, et rougir et pâlir accidentellement sous l’influence des impressions morales; cheveux longs, flexibles, unis, variant du blond au noir; sourcils arqués; paupières minces, front ouvert, pommettes un peu saillantes, lèvre supérieure un peu raccourcie; barbe touffue; yeux bien ouverts et horizontaux; taille généralement au-dessus de quinze cents millimètres, démarche assurée. Cette race occupe un espace mesuré par un arc du méridien d’environ cinquante à soixante degrés, depuis le cercle polaire arctique jusqu’au delà du tropique du Cancer. Elle a une incontestable prééminence physique et morale sur les autres races.

Elle se partage en quatre rameaux: l’européen, le scythique, l’indo-persique et l’araméen.

Le rameau européen, contenant 254,000,000 d’individus, développé originairement au nord-ouest du Caucase. Ces peuples ont généralement le teint blanc; les cheveux varient du blond au noir, les yeux du bleu au noir. Concentrés en Europe jusqu’au seizième siècle, ils ont étendu depuis leurs relations en Amérique, en Asie, en Océanie. Les langues parlées par les familles de ce rameau ont des rapports généraux avec le sanscrit.

Il se partage en six familles:

La famille teutone, comprenant 78,500,000 individus. Yeux bleus, cheveux blonds très fins, peau d’un blanc mat ou rosé ; taille moyenne; corps replet, robuste. Ses différents peuples sont les Scandinaves, les Germains et les Anglais.

La famille celtique, comprenant 10,000,000 d’individus. Haute stature, yeux bruns, peau pâle, cheveux épais.

La famille basque, comprenant 400,000 individus. Mêmes caractères que les Celtes; langue différente des autres langues connues; peuple actif et courageux.

Tchèkhes ( rameau Européen).


La famille latine, comprenant 53,500,000 individus. Taille moyenne, cheveux et yeux noirs; teint qui peut être bruni par le soleil. Ses peuples sont les Français, les Hispaniens, les Italiens et les Valaques.

Français (rameau européen).


La famille grecque, comprenant 5,500,000 individus. Originaire des Pélasges, elle a porté très loin la civilisation; mais elle a rétrogradé depuis, et ne forme plus qu’une population peu nombreuse. Ses différents peuples sont les Grecs et les Albanais.

La famille slave, comprenant 76,000,000 d’individus. Constitution robuste, cheveux châtains, yeux bruns, visage arrondi. Ces peuples, originaires des pays situés entre la mer Noire et la Baltique, s’étendent maintenant dans tout le Sud-Est de l’Europe. Ses différents peuples sont les Russes, les Serbes, les Carniens, les Wendes, les Tchèkhes, les Polonais et les Lithuaniens.

Les Européens ont généralement les yeux noirs ou bleus, les cheveux noirs ou blonds. Durant des siècles, les six familles qui appartiennent à ce rameau sont restées en Europe, mais elles ont fini par se répandre sur toute la terre. Les familles teutonne, latine et slave dominent aujourd’hui en Europe. La famille teutonne reproduit plus fidèlement le beau type de la race; elle se distingue par l’éclat de son teint, ses beaux yeux, sa taille élégante, et le calme de son caractère. Placée au centre et au Nord de l’Europe, elle se compose des Suédois, riches de leurs minerais; des Norvégiens, célèbres par leur longévité, des Danois, des Germains, des Allemands, des Prussiens et des Néerlandais, guerriers et travailleurs sous un ciel chargé d’orages; enfin, des Anglais, riches d’industrie et de savoir, pour assurer leur bien-être personnel; nation sérieuse, n’aimant rien qu’elle-même, et n’estimant les autres hommes et les autres nations qu’en raison de ce qu’ils peuvent lui rapporter.

Les caractères physiques de la famille latine, établie dans l’Ouest, au Sud et dans le Sud-Ouest du continent européen, sont moins tranchés, parce qu’elle a plus souvent subi des influences étrangères. Les Français appartiennent à cette famille; la Providence a prodigué ses trésors sur le sol que cette nation habite. Les Espagnols, les Portugais, les Italiens ne sont pas moins bien partagés; l’Italie surtout jouit des plus beaux paysages sous le plus beau ciel de l’Europe.

La famille slave s’étend depuis le Volga jusqu’à la mer Noire, sur toute la partie orientale de l’Europe, éprouvant, dans un aussi vaste espace, les vicissitudes des climats extrêmes, au milieu de plaines immenses, couvertes de forêts et coupées d’innombrables canaux naturels. Les Russes, les Polonais, les Serbes appartiennent à la famille slave.

Les trois autres familles du rameau européen, celtique, basque et grecque, sont aujourd’hui sans importance, et la sympathie de souvenir qu’elles inspirent s’est affaiblie par les mélanges de peuples qui ont subi une longue et douloureuse oppression.

Nul doute qu’à une époque antérieure à l’histoire écrite, les Celtes n’aient occupé presque toute l’Europe, où les divers groupes contemporains les ont remplacés. On les retrouve encore, avec des yeux et des cheveux noirs, dans notre basse Bretagne.

L’intérêt qui s’attache aux habitants primitifs de la Gaule est signalé dans toutes les histoires de France. On connaît mieux que jamais, aujourd’hui, les vicissitudes sans nombre que la race gauloise a eu à subir; et ce qui, par-dessus tout, a excité l’étonnement des historiens, c’est de voir qu’à toutes les époques, cette race s’est montrée à la hauteur des événements contre lesquels elle avait à lutter.

La famille basque est moins nombreuse que la celtique; confinés à la jonction des monts Cantabres et des Pyrénées, moitié en Espagne, moitié en France, actifs, courageux, parlant une langue dite escuara, qui ne ressemble à aucune de celles qu’on connaît, leurs traits extérieurs rappellent ceux des Celtes. Sont-ils les restes d’une branche particulière, ou une division de la famille celtique? On ne saurait l’affirmer.

Quant à la famille grecque ou pélasgique, en dépit même d’un reste de beauté, on n’y trouve que difficilement le type de ce peuple civilisateur dont les citoyens servaient de modèles à ses artistes pour créer l’image des dieux.

Les Grecs habitent l’ancienne Attique et quelques autres cantons voisins de l’Archipel; ils y parlent encore la langue d’Homère; mais le divin poëte la trouverait sans doute cruellement modifiée.

RAMEAU SCYTHIQUE.

La situation géographique rapproche ce rameau du rameau européen; mais il en diffère déjà beaucoup, dans un grand nombre de ses branches, par ses caractères physiques.

Le rameau scythique comprend 21,000,000 d’individus; il s’est développé à l’est et au nord du Caucase. Conquis ou refoulés par des Mongols et des Européens, les Scythes ont éprouvé des mélanges qui ont altéré leurs traits originels; ils présentent des passages insensibles avec la race jaune.

Ce rameau se partage en trois familles:

La famille finnoise, comprenant 7,300,000 individus. — Cheveux blond roussâtre, barbe peu fournie, teint tacheté, yeux bleus, pommettes saillantes, joues enfoncées, occiput large.

Ses différents peuples sont les Finnois proprement dits, les Permiens, les Tchouvaches, les Magiars et les Vogouls.

La famille turque, comprenant 12,500,000 individus. — Taille élevée, corps robuste, charnu; ovale régulier; yeux noirs; cheveux bouclés, noirs; barbe longue; peau jaunâtre, velue; physionomie noble.

Ses différents peuples sont les Iakoutes, les Touraniens, les Bachkirs, les Nogaïs, les Koumikes, les Kirghiz, les Usbecks, les Turcomans, les Basians et les Osmanlis.

La famille circassienne, comprend 1,200,000 individus. — Régularité et noblesse des traits; fraîcheur et éclat de la peau; cheveux noirs et luisants; taille élevée.

Ses différents peuples sont les Tcherkesses, les Tchetschiuzes et les Lesghiens.

Ces trois familles ont été groupées originairement au sommet et dans les environs du Caucase, où toutes trois sembleraient avoir du s’empreindre du type de beauté caractéristique de la race blanche, dont on ne trouve néanmoins les traits que dans les deux dernières, et encore dans un petit nombre de leurs embranchements.

La famille finnoise s’étend de la Hongrie à l’Oby. Cette famille a un physique peu agréable: les êtres qui la composent ont les cheveux rares et laids de couleur, les joues creuses et les pommettes saillantes, de petits yeux, une taille allongée et mal proportionnée. Cependant, au delà de la Baltique, les Finnois proprement dits ont mieux conservé le type primitif. Parmi eux, les Finlandais se font remarquer: ils occupent des plaines coupées de grands lacs ombragés par d’immenses forêts de bouleaux. Plus à l’est, les Permiens ou Komis, jadis commerçants, qui s’étendent jusqu’aux monts Ourals; au sud de ces derniers, sur les rives du Volga, les Tchouvaches, récemment devenus agriculteurs; puis, à l’est de l’Oural, les Vogouls, rapprochés de la race jaune; et, sur les rives de l’Oby, les Ostiakes, auxquels ce fleuve donne son nom. Notons enfin, comme paraissant descendre de ces deux dernières tribus, les Magiars, devenus, dès le neuvième siècle, la population principale des contrées européennes que la géographie politique appelle Hongrie et Transylvanie; les Magiars qui, avec leur chevelure noire, ne sont plus des Finnois, et que leur taille, relativement moins avantageuse, ne permet pas de regarder comme des Slaves.

La famille turque, désignée souvent par le nom de Tartares ou Tatars, qu’il faut effacer aujourd’hui du vocabulaire scientifique. Ses caractères la font partager en deux sections. Dans la première, les Turcs proprement dits, établis au sud du Caucase (ancienne Asie Mineure), présentent les formes de la race blanche. Dans la seconde section, on range les Turcs habitant le nord du Caucase, au nord et à l’est de la mer Caspienne, ayant les caractères de la race mongolique; les uns nomades, les autres sédentaires; tous fractionnés en tribus, parmi lesquelles nous devons distinguer: les Turcomans ou Troukmènes, errants dans les steppes du Turkestan, à l’orient de la mer Caspienne, de la Perse, de l’Anatolie; cultivateurs le long des rivières et partout pillards; quelques-uns à la face aplatie, aux pommettes saillantes, à la barbe rare, signes infaillibles d’un mélange avec le sang des Mogols; les Ousbecks, moins grossiers, au sud du Turkestan; les Kirghiz, nomades, au nord-ouest de la même contrée, sur les rives septentrionales du lac Aral et au sud-ouest de la Sibérie; les Nogaïs, au nord de la mer Noire, ceux-ci errants, ceux-là cultivateurs; les Bachkirs, au sud de l’Oural, livrés particulièrement à la culture des chevaux; les Iakoutes ou Socholars, dans le bassin de la Léna, chasseurs, et, par leurs traits, plutôt Mongols que Scythes, s’étendant fort loin dans l’est, au sud de la Sibérie orientale.

Les nations turques forment un groupe considérable. La plus grande partie occupe l’Asie centrale, commence, il l’orient, au plateau du Gobi-d’Hami, embrasse les contrées autour du lac Lop, et s’étend à l’ouest dans le Turkestan; on les nomme Turcs orientaux. A l’ouest, dans les plaines entourant le lac Aral, ils reçoivent le nom de Turkomans, et, dans l’Asie Mineure et la Turquie d’Europe, on les nomme Turcs ou Osmanlis. Ces nations peuvent être considérées comme le tronc de cette grande division dont les branches s’étendent au nord et au sud, où elles se mêlent à d’autres nations d’origine persane ou mongole.

La famille circassienne, dite aussi caucasienne, parce qu’elle se concentre dans les montagnes du Caucase, placée ainsi au berceau de la race blanche, en représente les types les plus délicats, et se distingue de toutes les familles scythiques par l’extrême beauté de ses formes. Les trois branches entre lesquelles se partage cette famille sont séparées par leur position géographique beaucoup plus que par leurs traits: les Circassiens proprement dits, ou Tcherkesses, au nord-ouest du Caucase; les Tchetschiuzes, au centre du versant septentrional de ces monts; les Lesghiens, au sud-ouest. C’est dans cette famille que se pratiquait depuis des siècles l’inoculation de la petite vérole, destinée à prévenir ou à maîtriser les effets de cette terrible maladie. Ce procédé thérapeutique, importé en Europe par lady Montagu, y a régné jusqu’à l’invention de la vaccine.

RAMEAU HINDO-PERSIQUE.

Développé originairement au sud-est du Caucase, ce rameau se rapproche du rameau européen par ses langues, qui, ainsi que celles de l’Europe, semblent avoir une grande analogie avec le sanscrit, langue sacrée des Hindous.

Le rameau hindo-persique comprend 148,000,000 d’individus. Développé au sud-est du Caucase. Ces peuples, très anciennement civilisés, ont rétrogradé depuis, et ont été soumis à diverses époques par les Scythes, les Mongols et les Européens. Leurs langues ont plus ou moins de rapports avec le sanscrit.

Ce rameau se partage en trois familles.

La famille géorgienne comprend 500,000 individus. Formes belles. Aptes à la civilisation, mais peu belliqueux.

Ses peuples sont les Géorgiens, les Mingréliens et les Lazes.

La famille persane comprend 24,000,000 d’individus. Bien faits; barbe noire et très fournie; gais, spirituels, actifs; leur langue est remarquable par son style fleuri.

Ses peuples sont les Arméniens, les Ossètes, les Malabars, les Tadjiks et les Afghans.

La famille hindoue comprend 124,000,000 d’individus. La plus anciennement civilisée; bien faits; mains et pieds petits; front élevé ; yeux noirs; sourcils arqués; cheveux fins, très noirs.

Ses peuples sont les Hindous et les Malabars.

Les familles géorgienne et persane ont assez de rapport avec quelques familles européennes; cependant les Hindous se distinguent des Européens par la teinte brune très prononcée de leur teint.

La famille géorgienne est remarquable par sa beauté.

Les Géorgiens habitent l’isthme du Caucase, entre le Caucase et la rivière Kur; les Mingréliens, issus de cette famille, habitent le rivage oriental de la mer Noire.

La famille persane compte quatre tribus. Ces peuples habitent les contrées situées entre la mer Caspienne et le golfe Persique. Les Persans sont bien faits, gais, actifs, entreprenants. Ils ont dans le caractère des affinités avec les Français; aussi les a-t-on nommés les Français de l’Asie. Les Arméniens ou Haïkans sont agriculteurs, commerçants. De leur plateau natal les nations arméniennes se sont dispersées dans les contrées centrales et méridionales de l’Asie, jusqu’à la Chine. On trouve aussi des Arméniens en Europe, et cette famille semble avoir émigré aussi loin que les Arabes, quoique dans une autre direction.

La famille hindoue se renferme entre les neiges de l’Himalaya au nord, les flots de l’océan Indien à l’est, au sud et à l’ouest, sous un soleil brûlant, sur un sol humide, mais doté de toutes les richesses de la nature. Les Hindous sont bien faits, leur chevelure est d’un noir foncé ; la couleur de leur peau est plus ou moins brune, quelquefois presque noire. Leurs mains et leurs pieds sont plus petits que ceux des tribus européennes.

On est certain aujourd’hui que les langues parlées par les aborigènes des contrées qui avoisinent le Gange, l’indus, la péninsule en deçà du Gange et de la Perse ont une grande ressemblance avec les langues d’origine slave ou germaine. A ce groupe appartiennent les habitants de l’Inde qui parlent les nombreux dialectes dérivés du sanscrit, tels que les Kourdes, les Béloutchis, les Bohémiens.

Persan (rameau hindo-persique ).


RAMEAU ARAMÉEN.

Le rameau araméen comprend 33,000,000 d’individus. Il s’est développé dans le Sud-Ouest de l’Asie et le Nord de l’Afrique. Ces peuples ont subi une décadence; ils sont portés à l’exagération et au style figuré. On le partage en deux familles.

La famille sémitique comprend 24,500,000 individus. — Yeux et cheveux d’un noir foncé ; barbe bien fournie; teint bruni par le soleil, taille moyenne; corps bien fait, souple, maigre.

Ses peuples sont les Arabes, les Juifs et les Syriens.

La famille atlantique comprend 8,500,000 individus. — Peau variant du brun clair au bronzé foncé, cheveux longs, demi-laineux; barbe rare, taille élevée. Ses peuples sont les Berbères, les Barabras, les Coptes et les Abyssiniens.

Cette famille est représentée par les Arabes qui sur le continent asiatique peuplent l’Arabie, la Perse, l’Arménie, l’Hindoustan; en Afrique l’Égypte, la Nubie, la Barbarie, de la mer Rouge à l’Atlantique, de l’est à l’ouest, du nord au sud, des rives de la Méditerranée jusqu’au Sénégal: les uns, en petit nombre, sédentaires, agriculteurs ou commerçants; les autres, en immense majorité, nomades sous le nom de Bédouins, dominant par la force depuis les rives atlantiques jusqu’aux bords de l’Indus. Tous se rapprochent par leur extérieur des familles grecque et latine.

Leurs tribus sont innombrables.

Mentionnons aussi la petite tribu des Juifs ou Israélites, qui a conservé son type, quoique arrachée depuis dix-huit siècles à sa résidence première, la Syrie.

La famille sémitique possède encore les Druses et les Maronites du Liban, que distingue l’originalité de leurs mœurs.

Dans la famille atlantique, on place les Coptes, restes des anciens Égyptiens, puis les Berbères, qui occupent les parties centrales du Sahara. La plupart des tribus de ces peuples sont adonnées au pillage. On doit mentionner aussi les Barabras de la Nubie.

Avant de passer à la race jaune, nous dirons un mot de cette partie du monde, l’Europe, à laquelle appartiennent les familles et les rameaux des familles que nous venons de décrire.

L’Europe, par sa superficie, est la plus petite des cinq parties du monde; mais elle est la plus peuplée, la plus riche et la plus puissante de toutes. Ses bornes sont: au nord, la mer Glaciale; à l’ouest, l’Atlantique; au sud, la Méditerranée; à l’est, le fleuve Kara. La terre y est généralement productive et bien cultivée. On trouve en Europe des mines d’or, d’argent, de cuivre, d’étain, de platine, de fer surtout en abondance, ainsi que la pierre à bâtir, le marbre, la houille, etc. Avec toutes ces richesses de la nature, l’Europe possède une population de plus de 250,000,000 d’individus, intelligente, laborieuse, faite pour vaincre les obstacles en toutes choses. Aussi le commerce et l’industrie, les beaux-arts et les sciences, ont-ils atteint en Europe un degré de développement qui a assuré aux Européens une puissance et une supériorité incontestables sur les peuples des autres parties du monde. L’Europe resta pourtant plongée dans la barbarie un temps assez long; mais les Grecs sortirent les premiers de leur engourdissement, et la Grèce s’éleva bientôt au plus haut degré de civilisation. Les autres peuples suivirent l’exemple de la Grèce, puis ils devinrent ses rivaux et ses vainqueurs.

Les langues se perfectionnèrent, les travaux de l’esprit se multiplièrent, les arts se répandirent, les peintres, les sculpteurs ornèrent les palais et les temples que les architectes élevèrent de toute part. Mais ce pays fut souvent le théâtre de guerres étrangères et intestines qui retardèrent sur quelques points sa marche ascensionnelle et portèrent la civilisation sur quelques autres.

La religion dominante en Europe est le christianisme, qui se divise en plusieurs Églises. — Catholique romaine: Italie, France, Espagne, Portugal, Autriche, Irlande et Belgique; — luthérienne réformée ou calviniste: Allemagne, Suisse, Suède, Norvège, Écosse. La Russie et la Grèce sont de l’Église grecque. — Le judaïsme est pratiqué par les Juifs; — l’islamisme par les Turcs. Ces différentes religions, dont le principe est d’adorer un seul Dieu, ont été pourtant le prétexte d’affreux déchirements entre les peuples européens, dont la sagesse n’est pas toujours au niveau de l’esprit. Les Européens sont tous doués de précieuses qualités; ces peuples, en général, sont grands par la pensée, le courage, la valeur et l’intelligence. Mais, il faut le reconnaître, ils sont passionnés, et se laissent égarer souvent par ces passions mêmes qui, bien dirigées, donneraient de prodigieux résultats. Ainsi l’amour du christianisme qui anime le cœur d’un père de l’Église allant, au delà des mers, chez les peuples sauvages y porter la parole du Christ et la lumière de l’Évangile, est une passion divine et précieuse qui ne s’adresse aux hommes que pour les rendre meilleurs et plus heureux; qui veut, après leur avoir adouci l’existence sur la terre, leur montrer le ciel et les y conduire au moment de la mort. Mais cette passion du christianisme qui arme les nations contre les nations, le frère contre le frère, qui entraîne au carnage et donne l’exemple du crime, cette passion-là eût été désapprouvée par Jésus-Christ lui-même, qui disait. «Aimez-vous les uns les autres, ne pas faites à autrui ce que vous ne voudriez pas qui vous fût fait,» et qui ajoutait: ainsi le royaume du ciel sera pour vous.»

Si les Européens savaient diriger leurs passions, s’ils écoutaient leur raison en toutes choses, ils seraient non-seulement les maîtres du monde entier, mais les régénérateurs de l’espèce humaine.

Histoire naturelle racontée à la jeunesse

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