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RACE BRUNE OU MALAISE.

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Touï ( rameau tabouen).


On place dans cette race, dont les peuples ressemblent assez aux nègres africains, les habitants des îles de Sumatra, Java, Bornéo. de Célèbes et des îles environnantes, des îles Moluques, des îles Philippines, de l’archipel des Larrons, des Mariannes et des îles Carolines; les habitants de la Nouvelle-Hollande, de la terre de Van-Diémen, de la Nouvelle-Guinée, de la Nouvelle-Zélande, et de toutes les îles de l’océan Pacifique. L’esprit entreprenant de ces peuples les a poussés à faire de nombreuses émigrations: mais on ne sait pas au juste si c’est à eux que toutes ces îles doivent leur population.

Naturel de Manévaï ( rameau tabouen ).


Les Océaniens occupent des îles séparées les unes des autres au milieu de l’Océan, et ils conservent une grande analogie dans leurs habitudes. C’est à ces tribus qu’appartiennent les îles Marquises, conquises en 1843 par le contre-amiral Dupetit-Thouars. Si l’on porte son attention sur les habitudes de ces peuples, leurs lois, leurs mœurs, leurs arts, leur poésie et leur religion, on est convaincu d’une origine commune à ces peuplades dispersées, par l’analogie presque identique qu’elles ont entre elles. Les habitants des îles Marquises ont en grand usage le tatouage en relief et des ornements passés dans les narines: ils les portent jusqu’à six pouces de longueur; ils se colorent les cheveux et la figure. Et qu’on dise à présent que le fard est un produit de la civilisation!... Quelques-uns s’arrachent une dent, d’autres se coupent les doigts. Ces peuples ont de l’industrie: ils fabriquent des étoffes fines et très jolies, des poteries assez curieuses; les poteries les plus belles sont fabriquées par des femmes. Ces peuples aiment la musique: ils possèdent le tam-tam, la flûte et l’épinette. Les chefs ont seuls le droit de porter le tipouta, vêtement analogue au poncho des Araucanos de l’Amérique du Sud: on a trouvé cet ajustement chez tous les cavaliers. On voit dans le tableau de ces mœurs, presque identiques à de grandes distances, la preuve d’une origine et d’une souche communes.

La race brune est partagée en trois rameaux: le tabouen, le micronésien et le malais.

RAMEAU TABOUEN.

Le rameau tabouen, comprenant 1,000,000 d’individus, habite toute la partie orientale de l’Océanie. Les peuples de ce rameau ont les plus grands rapports entre eux; tous sont soumis à la superstition du tabou, sorte de veto mystique et redoutable qui impose une obéissance passive; ils ont des dispositions avancées pour les arts et la civilisation. Leur teint est clair, leur langue est la même dans toute l’étendue qu’ils occupent. Ses peuples sont les Néozélandais, les Tongas, les Bougainvillois, les Cookiens, les Taïtiens, les Pomotouens, les Marquésans et les Sandwikois.

Aux îles Marquises, les hommes sont grands et beaux; le tatouage brunit leur peau, mais les femmes sont blanches; leurs cheveux sont de différentes nuances.

Le rameau tabouen réunit les populations océaniennes qui pratiquent le tabou. Ce tabou est une puissance mystérieuse et bienfaisante. En Europe on a, pour se garantir des voleurs, des portes et des verrous, et l’on est volé. Le tabou rend inviolable tout ce qu’il touche. Les Marquésans tabouent leurs maisons, leurs temples, leurs prophètes; ils tabouent jusqu’aux plantes et aux aliments; tout ce qui est taboué est sacré. Le violateur du tabou est désigné par le mot kikino, c’est-à-dire destiné à être sacrifié et mangé tôt ou tard. Voilà un fait qui rend ces soi-disant sauvages bien autrement honorables et sérieux à tenir leurs serments que certaines nations civilisées très sujettes à oublier les leurs.

C’est dans ce rameau que se groupent les habitants des îles orientales de l’Océanie. On a constaté qu’il y a beaucoup de rapports entre toutes ces tribus, qui ont le teint plus clair que celui des autres tribus de la race. C’est dans la Nouvelle-Zélande que se rencontrent les plus beaux individus de la race brune. Sa latitude, qui la soumet aux variations atmosphériques des contrées tempérées de l’Europe, donne à ses habitants le développement physique et la vigueur qui les caractérisent, et il en résulte une grande énergie morale, qui fait des Néozélandais le peuple le plus remarquable de toute la mer du Sud. Ils sont grands et robustes, d’une physionomie agréable; leurs cheveux, longs et lisses, sont noirs ainsi que leur barbe. Le caractère de leur physionomie est aussi varié qu’en Europe; «et, pour tout dire en un mot, ajoutent les savants navigateurs de l’Astrolabe, nous trouvâmes chez les insulaires des ressemblances remarquables avec les bustes de Socrate, de Brutus, etc.

Naturel de Taïti (rameau tabouen ).


RAMEAU MICRONÉSIEN.

Le rameau micronésien, comprenant 100,000 individus. — Habite les petites îles du nord-ouest de l’Océanie. Teint un peu foncé, visage effilé, yeux peu fendus, formes sveltes. Leurs langues varient d’un archipel à l’autre. Leurs mœurs sont généralement douces.

Oüalan (rameau micronésien ).


Ses peuples sont les Mariannais, les Caroliniens, les Mulgraviens.

Suivant M. Gaymard, les Caroliniens, qui appartiennent à la race jaune de la mer du Sud, ont la peau tirant sur le brun. «Mais cette nuance, dit-il, qui ne suffit pas pour en faire une branche particulière, tient manifestement aux latitudes qu’ils habitent, au peu d’élévation du sol au-dessus du niveau de la mer, à l’habitude qu’ils ont d’être sans cesse exposés à un soleil ardent. La race noire vit ici (à la Nouvelle-Irlande) dans son état le plus naturel, loin du contact des peuples un peu civilisés... Ces hommes, peu industrieux, sont entièrement nus et paraissent fort misérables. Quoique habitant sous une belle latitude, ils ne savent point tirer parti, pour leur bien-être, de l’admirable végétation qui les environne. Ils paraîtraient, au contraire, en recevoir une influence funeste pour leur développement, et se ressentir de l’atmosphère humide dans laquelle ils sont fréquemment plongés.»

L’une des nations de cette race, les Mariannais, est belle; ils ont les cheveux noirs et lisses, la largeur des pommettes, l’obliquité de l’angle interne de l’œil, un peu de grosseur dans les lèvres, et les ailes du nez de leur ancien type. Leurs membres sont robustes; les inférieurs sont d’une grosseur remarquable, et un peu courts proportionnellement au torse. Ils sont exposés à une hideuse maladie, la lèpre.

Naturel de Vanikoro ( rameau malais).


RAMEAU MALAIS.

Le rameau malais comprend 16,000,000 d’individus. — Il habite les îles du Sud-Est de l’Asie et la presqu’île de Malaca; il se compose d’un grand nombre de peuples, dont les caractères tiennent des Hindous, des Hindo-Chinois et même de la race noire. Teint brun, taille moyenne, corps souple et agile, yeux bridés, cheveux plats, barbe rare; ils sont assez civilisés et ont fondé des États réguliers.

Ses différents peuples sont les Tagales, les Bissayos, les Dayaks, les Turajas, les Bujis, les Macassars, les Javanais, les Battas, les Malais et les Ovas.

Les plus septentrionaux de ces peuples sont les Tagales et les Bissagos, qui habitent l’archipel des Philippines. La plupart sont soumis aux Espagnols, et ont embrassé le christianisme.

Les Dayaks habitent l’île de Bornéo. Leur physionomie, leurs traits, leurs usages, leurs croyances religieuses offrent d’intimes rapports avec les traits physiques et moraux des peuples qui habitent les Philippines et la Polynésie.

Les Macassars ont été, au dix-septième siècle, la première puissance maritime de la Malaisie. Ce peuple possède une littérature nationale, mais moins belle que celles des Bujis. Ces derniers peuples sont maintenant la nation la plus puissante de l’île Célèbes.

Les Javanais composent la nation maritime la plus nombreuse du monde maritime connu. Les habitants de la Malaisie appartiennent à cette race; ils ont une assez grande analogie avec les habitants de l’intérieur de Célèbes, les Alfourous.

«Quel a été mon étonnement, dit d’Urville, de voir des individus dont le teint, les formes, les traits et la physionomie me rappelaient les figures observées à Taïti, à Tonga, à la Nouvelle-Zélande!»

Nous arrivons à la race noire ou éthiopique, cette race qui couvre la terre de 50,000,000 d’individus et mérite si puissamment l’intérêt que l’on veut bien enfin porter à ses malheurs.

Histoire naturelle racontée à la jeunesse

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