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FONCTIONS NUTRITIVES.

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Les fonctions nutritives servent à la nourriture de l’animal; les fonctions de relation mettent l’animal en rapport avec les êtres de la nature. A l’aide de ces fonctions, l’animal évite ou recherche son semblable suivant ses craintes et ses besoins. Il a reçu à cet effet un nombre assez considérable d’organes que l’on nomme sentants, qui lui servent à établir entre lui et le monde extérieur des relations aussi nombreuses que faciles. Ces organes lui servent à connaître les corps qui l’environnent.

Le travail nutritif, qui n’est autre chose qu’un mouvement continuel de composition et de décomposition, s’accomplit par trois ordres d’action bien distincts: la digestion, la respiration et la circulation.

La digestion a pour objet la transformation des aliments en un liquide nutritif particulier nommé chyle. Ce fluide, à la suite des diverses opérations de plusieurs organes, devient le sang, premier mobile de l’existence, réparateur indispensable pour tous les tissus qu’il parcourt, liqueur bienfaisante dont on ne peut déranger la marche sans compromettre la vie. Le sang est rouge chez les mammifères, les oiseaux, les reptiles et les poissons. Les autres animaux ont le sang blanc.

La circulation est une des fonctions importantes de l’être animé. Ce phénomène s’opère à l’aide de vaisseaux qui sont nommés veines et artères. Les artères sont des canaux dont la fonction est de porter le sang dans toutes les parties du corps. Elles forment comme autant de branches qui se développent et se ramifient à mesure qu’elles s’éloignent du cœur. Les veines, qui sont destinées à rapporter vers le cœur le sang qui a circulé dans les artères, sont très nombreuses et, après qu’elles se sont réunies entre elles, elles viennent se terminer au cœur.

Pour opérer le prodige de cette double circulation par le même fluide, la nature a formé d’autres petits vaisseaux, appelés vaisseaux capillaires, qui lient intimement les veines aux artères, et permettent ainsi le passage du sang des unes dans les autres. Ainsi le sang est tour à tour ramené vers le cœur par les veines, et reporté aux extrémités par les artères; le moteur de cette circulation est une pompe foulante et aspirante qu’on appelle le cœur.

Par la circulation, le sang pénètre dans les poumons. Les poumons sont les organes qui servent au phénomène de la respiration.

La respiration est caractérisée par l’entrée de l’air dans les poumons pour servir à la vivitication du sang.

L’air, pour arriver dans les poumons, passe dans les bronches, petits canaux qui sont une des divisions d’un conduit unique appelé trachée-artère. Le phénomène de la voix se passe dans la cavité d’un organe qui communique ave la trachée-artère, et qu’on appelle larynx; la voix est le produit des vibrations que l’air y reçoit. On désigne ces organes réunis par le mot de canal aérien. L’air arrive dans les poumons en s’introduisant par les fosses nasales, en parcourant le canal aérien, et en pénétrant jusque dans les cellules pulmonaires. Le sang, de son côté, y arrive introduit par des vaisseaux sanguins.

Or, avant qu’il ne soit en contact avec l’air atmosphérique, le sang est noir, épais; dès que l’air extérieur se mêle à lui, le sang s’enrichit de qualités nutritives et prend une couleur pourprée. En dépurant le sang, l’air pur s’est vicié ; ainsi, lorsque les poumons le rendent à l’extérieur par les mêmes organes qui l’y ont apporté, l’air a de moins les parties vivifiantes qu’il a laissées au sang.

C’est par suite des mouvements alternatifs d’inspiration et d’expiration que la vie de l’animal se régénère et se soutient. Les poumons sont logés dans une grande cavité appelée poitrine ou thorax, dont les parois mobiles se resserrent et se dilatent alternativement. Il est évident que c’est de l’état de la respiration que dépend le bien-être de l’animal; car, puisque la respiration doit révivifier le sang et que le sang est plus ou moins pur suivant l’air qu’on respire, les organes que le sang arrose sont nécessairement vivifiés ou viciés par la présence d’un sang plus ou moins pur. Le sang des mammifères, comme nous l’avons fait observer, est chaud; la chaleur du sang résulte de la formation d’une certaine quantité de gaz acide carbonique. Il y a tel animal dont la chaleur interne s’élève à trente-six ou quarante degrés, tandis que le sang d’autres animaux ne s’élève pas au-dessus de la chaleur atmosphérique.

Pour s’entretenir, se renouveler et servir à la conservation des organes comme mobile de l’existence animale, il faut au sang des substances réparatrices: ces substances sont le produit des aliments que l’animal introduit dans son corps. Ces aliments sont soumis à diverses opérations par les organes qui concourent au phénomène de la digestion; ces organes sont les organes de la préhension et de la mastication. La plupart des animaux sont obligés de prendre leurs aliments avec leur bouche. Cependant quelques animaux font autrement et les portent à leur bouche avec leurs pattes; les éléphants se servent de leur trompe; quelques insectes ont une petite pompe, les fourmis se servent de leur langue, etc., etc. En décrivant les mœurs de chaque animal, nous parlerons des modifications de la préhension,

Lorsque l’animal a introduit les aliments dans sa bouche, ils sont soumis à l’action qu’on appelle la mastication; elle s’exerce à l’aide des dents et d’un fluide nommé salive qui aide à introduire dans le pharynx les aliments réduits en une pâte molle; du pharynx, les aliments passent dans l’estomac par un canal nommé œsophage.

L’estomac est une espèce de poche dont une cornue peut donner l’idée; dans sa cavité se placent par couches les aliments broyés et préparés dans les opérations que je viens de décrire. Alors l’estomac entre en fonction, il presse à son tour l’aliment qui lui est confié ; aidé de sa chaleur naturelle et du suc qu’il renferme (nommé suc gastrique), il réduit cette première pâte en une pâte plus molle et plus légère à laquelle on donne le nom de chyme.

Cette élaboration faite, le chyme passe, par l’ouverture inférieure de l’estomac, nommée pylore, dans la cavité de l’organe le plus important à la digestion: cet organe se nomme duodénum. C’est là que le chyme se transforme en chyle, en se mêlant aux liquides que sécrètent deux glandes voisines de l’estomac, le foie et le pancréas. Ces deux glandes, ainsi que deux vases renfermant des liqueurs précieuses, ne s’ouvrent que comme derniers moyens pour transformer les aliments en un fluide régénérateur, le chyle.

Le chyle est enfin transporte du tube digestif dans les vaisseaux sanguins par le phénomène de l’absorption. Les canaux qui transportent le chyle dans les vaisseaux sanguins se nomment vaisseaux chylifères; le chyle est à son tour mêlé au sang et dirigé vers tous les organes. Les deux liqueurs renfermées dans les deux glandes dont J’ai parlé se nomment suc pancréatique et bile. C’est en traversant une poche nommée réservoir de Péquet et le canal thoracique que le chyle s’introduit dans les vaisseaux sanguins.

Ainsi, comme nous l’avons dit, la digestion, la respiration et la circulation, résumées sous la dénomination de fonctions nutritives, sont les trois opérations importantes de la vie animale.

Histoire naturelle racontée à la jeunesse

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