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CHAPITRE III

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Division des mouvements ; il na peut y avoir mouvement que dans trois catégories : la quantité, la qualité et le lieu. Élimination des autres catégories ; arguments divers. - Il ne peut y avoir mouvement de mouvement ; il faut un premier terme et un point de départ. - Il n’y a que trois espèces de mouvements, et trois catégories où le mouvement soit possible : accidentel, total ou partiel ; désignations spéciales des mouvements, selon les catégories où ils s’accomplissent.

Si donc les Catégories se divisent en substance, qualité, lieu, relation, quantité et action ou souffrance, il ne peut y avoir nécessairement que trois mouvements, à savoir celui de la quantité, celui de la qualité et celui du lieu.

Dans la substance, il n’y a pas de mouvement, parce qu’il n’y a rien parmi tout ce qui est qui puisse être contraire à la substance.

Il n’y a pas davantage de mouvement pour la relation ; car l’un des deux relatifs venant à changer. il peut être vrai encore que l’autre ne change nullement ; et, par conséquent, le mouvement des relatifs n’est qu’indirect et accidentel.

Il n’y a pas non plus besoin de mouvement pour l’agent et le patient, pas plus qu’il n’y eu a pour le moteur et le mobile, attendu qu’il ne peut pas y avoir mouvement de mouvement, ni génération de génération, ni en un mot changement de changement.

D’abord il peut y avoir deux manières d’entendre cette expression Mouvement de mouvement. Dans un premier sens, ce peut être en tant que mouvement d’un sujet ; comme, par exemple, on dit d’un homme qu’il est en mouvement, parce qu’il change du blanc au noir. Est-ce donc que, de cette manière aussi, le mouvement peut s’échauffer ou se refroidir, se déplacer, s’accroître, périr ? Mais il est évidemment impossible d’entendre ainsi la chose ; car le changement ne peut être considéré comme un sujet. Ou bien doit-on entendre le Mouvement de mouvement en ce sens qu’un autre sujet, en partant du changement qu’il viendrait à éprouver, changerait d’une forme à une autre, comme, par exemple, l’homme passe de la maladie à la santé ? Mais on ne peut pas dire non plus qu’il y ait là Mouvement de mouvement, si ce n’est d’une façon indirecte et accidentelle, puisque le mouvement, à proprement parler, n’est que le changement d’une forme dans une autre forme. La génération et la destruction sont dans le même cas aussi, sauf que la génération et la destruction vont à certains opposés, tandis que le mouvement ne va pas à ces mêmes opposés. L’être changerait donc en même temps et de la santé à la maladie, et, en outre, de ce même changement à un autre encore. Mais il est évident que dès qu’il aura été malade, c’est qu’il aura subi un changement d’une certaine espèce, puisqu’il peut rester dans cette souffrance ; mais il ne se peut pas que le malade subisse un changement quelconque indéfiniment et au hasard, et que de cette situation nouvelle venue d’une situation antérieure, il passe encore à quelqu’autre situation différente, de manière à ce que ce soit le changement opposé à la maladie, c’est-à-dire le retour à la santé. Mais, au fond, ce ne peut-être qu’un simple accident, comme lorsqu’on passe du souvenir à l’oubli, attendu que l’être qui subit le changement vient simplement à changer, en passant ici à la mémoire et là à la santé.

En second lien, ce serait tomber dans l’infini que de supposer qu’il y a changement de changement, génération de génération. On dit donc qu’il est nécessaire qu’il y ait eu un changement antérieur, pour qu’un changement postérieur soit possible, Par exemple, si à un certain moment une génération absolue était elle-même engendrée et si elle devenait, il faudrait bien aussi que l’être engendré devint à ce moment. Par conséquent l’être qui était alors engendré absolument, n’existait pas encore ; mais il était simplement quelque chose qui devenait ; et une fois devenu, il devenait encore, de telle manière que même quand il était déjà devenu, il n’était pas encore. Mais comme dans les choses infinies il n’y a pas de premier terme, le premier changement n’aura pas lieu, ni par conséquent le changement qui le suit. Donc il n’y aura plus dans cette hypothèse, ni génération, ni mouvement, ni changement possibles.

On sait encore que c’est la même chose qui a un certain mouvement, qui peut avoir le mouvement contraire et même le repos ; et encore la génération et la destruction. Par conséquent ce qui devient, au moment môme où il devient, périt aussi en devenant ; car ce n’est ni avant même qu’il ne devienne, qu’il peut périr, ni aussitôt après puisque ce qui périt doit préalablement exister.

Autre considération. Il faut qu’il y ait une matière substantielle et servant de support dans ce qui devient et dans ce qui change. Mais ici, quelle sera cette matière ? Et de même que ce qui s’altère est-on un corps ou une âme, de même ce qui devient ici serait-il on mouvement, ou génération ? Et puis, quel est ici le terme où aboutit le mouvement ? Car il faut bien que ce soit le mouvement et la génération de telle chose passant de tel état à tel autre état. Mais encore comment sera-ce possible ? En effet, la génération et l’acquisition de la science, ne sera pas de la science ; et par conséquent il n’y a ni génération de génération en général, ni telle génération spéciale de telle génération spéciale. De plus, comme il n’y a que trois espèces de mouvements, il faudrait que la nature substantielle et les termes où se passe le mouvement fussent quelqu’une de ces espèces ; et, par exemple, que la translation s’altérât ou se déplaçât indifféremment.

Mais puisque tout ce qui se meut ne peut se mouvoir que de trois façons, ou par accident, ou dans une de ses parties, ou en soi et dans sa totalité, ce ne serait qu’indirectement et par accident que le changeaient pourrait changer, comme, par exemple, si l’individu qui est guéri se met à courir ou à s’instruire. Mais nous avons déjà déclaré que nous ne nous occupons pas du mouvement accidentel.

Or, comme le mouvement ne peut s’appliquer ni à la substance, ni à la relation, ni à l’action et à la passion, il reste qu’il s’applique seulement, à la qualité, à la quantité et au lieu, parce qu’il est possible qu’il y ait des contraires dans ces trois catégories.

Le mouvement dans la qualité est ce qu’on peut appeler l’altération ; car c’est là le nom général qu’on lui donne dans toutes ses nuances. Mais quand je dis la qualité, je n’entends pas la qualité dans la substance, où la différence est aussi une qualité ; mais la qualité passive, d’après laquelle on dit qu’un être est ou passif ou impassible.

Le mouvement qui s’applique à la quantité n’a pas reçu de nom qui soit commun aux deux contraires ; d’une part, c’est l’accroissement, et d’autre part le dépérissement. Le mouvement qui tend à la dimension complète de la chose, est l’accroissement ; et le dépérissement est le mouvement qui déchoit de cette dimension complète.

Quant au mouvement qui se rapporte au lieu, il n’a dans le langage ordinaire, ni de nom commun, ni de nom particulier. Appelons-le, pour le nom commun, translation ; bien que ce mot de translation ne s’applique, à proprement parler, qu’aux choses qui, changeant de lieu, n’ont pas en elles-mêmes le principe qui les puisse arrêter, et à toutes les choses qui ne se meuvent point par elles-mêmes dans l’espace.

Le changement en plus ou en moins dans la même forme s’appelle aussi altération, parce que c’est le mouvement du contraire au contraire, ou absolu ou partiel. Si la chose va au moins, on dit qu’elle change en allant vers son contraire ; mais si elle va au plus, elle va en quelque sorte de sou contraire à elle-même. Du reste, il n’y a point ici de différence entre le changement absolu et le changement partiel, si ce n’est que dans ce dernier cas il n’y aura que des contraires partiels : Le plus et le moins dans une chose signifient seulement qu’il y a ou qu’il n’y a pas, plus ou moins du contraire dans cette chose.

Ainsi, en résumé, on voit par ce quoi précède qu’il n’y a que ces trois espèces de mouvements.

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