Читать книгу La cornue vivante et ses mystères - Auguste 1802-1890 Debay - Страница 12

LE SUC OU FLUIDE GASTRIQUE

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Son rôle dans la digestion

§ 11

Le suc gastrique est sécrété par les glandules de l’estomac; quelques anatomistes ont prétendu que ces petites glandes étaient plus nombreuses au voisinage des orifices cardiaque et pylorique que dans les autres parties de l’estomac, chose fort peu importante. — Le suc gastrique est toujours mélangé de salive, de mucus et d’eau; une certaine quantité recueillie sur un animal à jeun et analysée, a donné les résultats suivants:

Azote, carbone, hydrogène, oxygène et soufre.

Chlorures de soude, de potasse et de fer.

Phosphate de chaux et de magnésie.

Acide tartrique.

Un chimiste contemporain a découvert, dans le sue gastrique, une substance azotée qui, selon lui, serait le principal agent de la digestion des viandes et de tontes les matières albuminoïdes. La digestion des matières albumineuses étant une des conditions essentielles de la formation du sang, le nom de Pepsine (du grec Pepteïn, digérer) lui a été justement donné.

§ 12

Le suc pancréatique

Le Pancréas (du grec Pan-Kréas, tout chair), est une glande, d’un aspect charnu, logée dans le ventre au niveau de la douzième vertèbre dorsale; elle est entourée par la courbure du duodénum. L’anatomiste divise cette glande en trois parties égales: le centre et deux extrémités, dont celle de droite est la tête; celle de gauche, la queue. De même que les glandes salivaires auxquelles il ressemble par sa composition, le pancréas sécrète un fluide (le suc pancréatique), dont le canal excréteur va s’ouvrir dans l’intestin duodenum, à deux endroits différents. Le canal qui lui donne passage se bifurque avant de pénétrer dans l’intestin. Sa branche supérieure se confond avec le canal kolédoque, venant du foie, et verse dans le duodénum le suc pancréatique mêlé à la bile; la branche inférieure s’ouvre à deux centimètres plus bas que la supérieure et fournit au duodénum le suc pancréatique dans toute sa pureté. — Le suc pancréatique est si riche en albumine qu’il se coagule, par la chaleur, aussi complètement que le blanc d’œuf.

De nombreuses expériences, faites sur le vif, ont donné la certitude que le suc pancréatique était strictement nécessaire à l’émulsionnement des matières grasses végétales et animales. Ces matières, qui ne sont solubles ni dans l’eau, ni dans la salive, ni dans le suc gastrique, sont facilement émulsionnées par le suc pancréatique. — L’émulsion n’est point une combinaison, ainsi que beaucoup de personnes le croient, c’est simplement une division des corps gras, mais si ténue que les globules graisseuses ou huileuses s’offrent aux yeux à l’état de poussière blanche, microscopique. Ce n’est que dans cet état d’extrême division qu’ils peuvent être absorbés et assimilés.

Le fluide pancréatique est, comme nous venons de le dire, très-riche en albumine; sa qualité alcaline en fait un puissant auxiliaire de la bile. Voici sa composition d’après diverses analyses:

Albumine — margarine — mucus.

Chlorures de soude et de potasse.

Sulfate de corbonates alcalins.

Chaux combinée aux acides carbonique et phosphorique.

§ 13

La bile

La bile est une humeur épaisse d’un jaune verdâtre, sécrétée par le foie. Sa saveur est à la fois amère, douceâtre et alcaline. L’écoulement naturel de la bile se fait par un petit canal (kolédoque) qui, du foie, s’ouvre dans l’intestin duodénum, aux heures de la digestion seulement. Ces heures écoulées, c’est-à-dire quand l’estomac ne contient plus d’aliments, la bile remonte, par un autre canal (cystique) et tombe goutte à goutte dans un réservoir nommé vésicule biliaire, en attendant les digestions subséquentes. Si, par hasard, la quantité de bile sécrétée dépassait la capacité du réservoir, la membrane contractile de ce réservoir agit pour en déverser le trop plein dans le canal kolédoque qui le transmet à l’intestin grèle. — L’exposé du simple mécanisme de cette fonction pourra détruire une erreur, assez généralement accréditée parmi les gens du monde, au sujet de la bile dans l’estomac. Ils sauront, qu’en état de santé, la bile ne monte jamais dans l’estomac; lorsqu’elle y pénètre, comme à la suite de coliques ou de médicaments vomitifs, c’est la violente contraction des muscles du ventre exercée sur le foie, qui la fait remonter de l’intestin à l’estomac. Donc, la présence de la bile dans l’estomac n’est point naturelle; elle annonce, au contraire, un état anormal ou l’action d’un agent qui a provoqué son ascension.

COMPOSITION DE LA BILE

Acide kolique et acide koléique, ce dernier diffère du précédent en ce qu’il contient du soufre.

Kolates et koléates.

Kolestérine — margarine — oléine et mucus.

Phosphate et carbonate alcalins — fer et silice, traces.

Eau 90 pour 100.

La bile est, à la fois, une tumeur récrémentitielle puisqu’elle concourt à la digestion, et excrémentitielle, puisque sa partie non utilisée est rejetée au dehors avec les excréments qu’elle a colorés en jaune.

La cornue vivante et ses mystères

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