Читать книгу La cornue vivante et ses mystères - Auguste 1802-1890 Debay - Страница 26

RÈGLES HYGIÉNIQUES CONCERNANT LA INGESTION

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La tempérance, dans le boire et le manger, a été de tout temps, considérée comme le moyen le plus naturel et le plus efficace pour conserver la santé. Une vie régulière et sobre est un brevet de longévité. Parlant de ce principe, le nombre des repas, la quantité d’aliments et de boissons doit se régler sur l’âge, l’appétit et la force digestive de l’estomac. — L’être qui croît et se développe mange plus souvent quel’homme fait; — le campagnard actif, que le citadin oisif et sédentaire. Dans tous les cas, il doit s’établir un équilibre proportionnel entre les aliments qui entrent dans le corps et les excrétions qui en sortent.

La première recommandation à faire est la mastication complète des aliments; plus ils sont mâchés et pénétrés de salive, plus il est facile à l’estomac d’en opérer la digestion.

Manger insuffisamment pour réparer les pertes, ou trop manger, sont deux extrêmes qu’il faut éviter. Dans le premier cas, l’organisme souffre et languit; dans le second cas, l’estomac surchargé fonctionne péniblement. Si, au contraire, il digère bien, quoique surchargé, la quantité de sang augmente et la pléthore est à craindre.

On ne doit manger que pour satisfaire son appétit et jamais au delà ; mieux vaut sortir de table avec une légère appétence, que d’en sortir tout à fait rassasié. — On distingue deux sortes d’appétit: l’appétit de la bouche et celui de l’estomac. Le premier est le plus souvent trompeur; la langue et le palais en sont le siège: le fumet d’une viande préférée, les odeurs de certaines préparations culinaires, chatouillent les nerfs de l’odorat, excitent les glandes salivaires et font naître le désir d’en manger, même quand l’estomac est plein. Cet appétit, parfois despotique, entraîne le gourmet et lui fait enfreindre la loi de tempérance; cette infraction, souvent renouvelée, pourra lui coûter cher un jour. — L’appétit de l’estomac, au contraire, est un avertissement que le corps a besoin de réparer ses pertes; on doit l’écouter. — Deux ou trois repas, en vingt-quatre heures, suffisent à l’homme fait et bien portant.

Les mets les plus simples et les moins assaisonnés, sont les plus favorables au maintien de la santé. Quoique la variété des aliments soit préconisée comme nourriture la plus convenable, on a cependant remarqué que les aliments auxquels on est depuis longtemps habitué, se digèrent plus facilement que les aliments nouveaux.

Il est dangereux de changer brusquement de régime alimentaire. La personne habituée au régime animal, ne doit point l’abandonner tout à coup pour passer au régime végétal, et vice versa.

Un repas trop copieux qui a causé une digestion longue et pénible, exige qu’on s’abstienne du repas suivant, ou pour le moins qu’on le réduise à fort peu de chose. C’est le moyen le plus rationnel de reposer l’estomac et d’en éloigner les causes morbides.

Ne faire usage que d’aliments de bonne qualité, frais et de digestion facile; rejeter ceux qui ont subi un commencement d’altération.

Régler, autant que possible, les heures des repas. Attendre que les aliments qu’on a pris soient entièrement digérés, avant de commencer le repas suivant. Il est facile de comprendre que la digestion des aliments restés dans l’estomac serait retardée par la présence des nouveaux.

Il est imprudent de se mettre à table à la suite de grandes fatigues physiques ou morales, produites par des travaux soutenus du corps ou de l’esprit; même observation pour les passions tristes, les accès de colère, les violents chagrins, les émotions de l’amour-propre, de la vanité blessée, etc... Il y a nécessité : d’attendre que le calme se soit un peu rétabli dans le système nerveux vivement impressionné.

On évitera de se livrer au travail de la pensée aussitôt après le repas, ni aux violents exercices du corps, par la raison que l’estomac réclame toutes ses forces nerveuses et musculaires pour opérer la digestion, et que celle-ci en serait privée et languirait si ces forces étaient portées ailleurs. Il est donc d’une sage prudence de laisser un intervalle de 3/4 à une heure entre le repas et la reprise du travail. — La promenade, les distractions agréables, les conversations amusantes, et tout ce qui peut égayer l’esprit, sont des plus favorables à la digestion.

Le repas solitaire, je veux dire pris seul, n’est pas. aussi favorable à la fonction digestive que les déjeuners et dîners de famille ou de société d’amis. Ces repas sont généralement semés d’entretiens intimes, de propos gais, de nouvelles intéressantes. — Entre les mets ingérés et ceux à venir, il existe des intervalles où l’on cause, où la gaieté prend son essor; pendant ces moments, la digestion continue sans qu’on s’en aperçoive. De telle sorte, qu’au dessert, lorsqu’on n’a ni trop bu, ni trop mangé, la digestion est presque à sa fin; bientôt elle s’achève, soit au salon, par des conversations variées, soit dans une promenade, lorsque la saison et le temps le permettent.

Conclusion. L’estomac, les intestins et leurs dépendances sont des organes qu’il importe de soigner; car, fatigués ou malades, ils fonctionnent mal, et, hors les bonnes digestions, on ne doit espérer ni plaisir ni doux repos dans la vie. Soignez-les donc, d’une manière intelligente, donnez-leur des aliments de bonne qualité en quantité suffisante, jamais en trop; soyez sobres! et rappelez-vous que les excès ruinent la santé et abrègent la vie.

La cornue vivante et ses mystères

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