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LE SANG

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Dénommé chair coulante par les anciens anatomistes, le sang est le fluide qui, de la naissance à la mort, fait circuler la vie dans le corps des animaux. Son rôle est de porter, dans les organes, les éléments nécessaires à leur développement, pendant la période de croissance; puis, à réparer les pertes incessantes produites par la nutrition et les excrétions: c’est-à-dire à entretenir la vie. — Les excrétions telles que transpiration, urines, matières fécales, etc., étant de véritables scories, leur séjour dans le corps deviendrait bientôt une cause de maladie. — Or, pour réparer les pertes du corps, le sang doit contenir les divers éléments qui constituent nos organes, et ces éléments sont puisés dans les aliments transformés en chyle par la digestion.

Le sang est composé d’albumine, de fibrine, de graisse, de sucre, de plusieurs sels et de 9/10e d’eau. Les physiologistes divisent le sang en deux parties: le PLASMA ou sérum, partie aqueuse, et les GLOBULES.

Le plasma, ou l’eau du sang, tient en dissolution la fibrine, matière incolore se figeant au contact de l’air, en quantité minime, 2 ou 3 pour 1,000.

Une quantité plus considérable d’albumine, se coagulant à la manière du blanc d’œuf, est également tenue en dissolution dans le sang. — Le Plasma contient, en outre, des matières grasses et plusieurs sels, comme on le verra plus bas. Les dernières analyses y ont découvert trois sortes de gaz: l’oxygène, l’hydrogène et l’acide carbonique. Ces gaz s’y trouvent dissous à la manière de l’air atmosphérique dans l’eau.

L’autre partie du sang se compose de globules, les uns rouges, les autres blancs. — Les globules rouges, ayant la forme de disque, offrent un renflement à leur circonférence; leur couleur rouge est due à une petite quantité de fer qu’on a nommé hématosine. — Les globules blancs n’ont point de fer et sont à peu près semblables aux globules de la lymphe et du chyle. Ces deux sortes de globules nagent dans le plasma et sont entraînés avec lui dans le torrent de la circulation.

COMPOSITION DU SANG, D’APRÈS UNE RÉCENTE ANALYSE.


Nota. — Nous pensons que le chiffre des sels n’est point exact. En effet, si l’on tient compte du nombre et de la variété des sels qu’on trouve dans le sang: les chlorures, — les carbonates de soude et de potasse, — les phosphates de chaux, de fer et de magnésie, qui doivent être largement distribués à tous les organes et tissus de notre économie, le chiffre 7,5 nous paraît bien minime?

Ainsi qu’on vient de le lire au tableau précédent, le sang contient 789 millièmes d’eau, toutes les parties de notre corps sont, par conséquent, imprégnées d’eau, et quelques-unes en très-grande abondance. — L’eau du sang ne transsude jamais à travers les vaisseaux capillaires sans charrier les sels qu’elle tient en dissolution. C’est pourquoi on trouve toujours un ou plusieurs de ces sels dans nos tissus. Ainsi le phosphate de chaux se porte sur les os; — l’affinité du chlorure de soude ou sel de cuisine pour les cartilages est très-remarquable; — les chlorures de potasse et de soude se dirigent sur les muscles, mais la potasse en plus grande quantité que la soude. Dans le foie, la rate et les poumons, l’analyse isole des quantités assez notables de sucre, provenant de la transformation des aliments féculents. Les muscles, outre les sels de potasse et de soude, offrent des traces d’inosite provenant de l’acide lactique.

La quantité de sang contenue dans le corps d’un homme fait, a été évaluée à 12 kilogrammes; — le corps d’une femme n’en contiendrait que dix. La proportion de l’eau est plus considérable chez cette dernière que chez l’homme. — Les tempéraments lymphatiques ont plus d’eau dans le sang que les tempéraments sanguins et bilieux. Chez les vieillards, après 70 ans, les changements qui surviennent dans le sang ne se bornent pas à une augmentation d’eau, on remarque aussi une diminution des globules et conéquemment de la masse du sang. La proportion des sels augmente; c’est à cette augmentation qu’est due l’ossification des vaisseaux chez les vieillards très-âgés.

§ 17

Les ALTÉRATIONS du sang sont, d’après les médecins, assez nombreuses; elles portent, en général, sur l’augmentation ou la diminution d’un ou de plusieurs de ses principes constituants: eau — albumine — fibrine — globules — matières grasses et sels divers. Il y a altération du sang lorsque ces éléments ne sont plus dans les proportions normales; ce qui a lieu dans beaucoup de maladies.

Pour ce qui regarde notre ouvrage, nous ne considérons les altérations légères du sang, que sous le rapport d’un chyle pauvre, mal élaboré, résultat ordinaire de la mauvaise qualité ou de l’insuffisance des aliments. Les jeûnes systématiques et absurdes, — l’habitation en des lieux malsains ou des locaux étroits dépourvus de la quantité d’oxygène nécessaire à la révivification du sang; — la vie molle, étiolée, trop sédentaire; — les grands chagrins qui minent lentement l’organisation, etc., etc., sont autant de causes qui pervertissent la qualité du chyle; mais, dès que ces causes cessent d’agir, l’altération du sang ne tarde pas à s’effacer.

La cornue vivante et ses mystères

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