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§ I. Tout ce qui est relatif à l’entendement appartient à la vie. animale.

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Il est inutile, je crois, de s’arrêter longuement à prouver que la méditation, la réflexion, le jugement, tout ce qui tient en un mot à l’association des idées, est le domaine de la vie animale. Nous jugeons d’après les impressions reçues autrefois, d’après celles que nous recevons actuellement, ou d’après celles que nous créons nous-mêmes. La mémoire, la perception et l’imagination sont les bases principales sur lesquelles appuient toutes les opérations de l’entendement; or, ces bases reposent elles-mêmes sur l’action des sens.

Supposez un homme naissant dépourvu de tout cet appareil extérieur qui établit nos relations avec les objets environnans; cet homme-là ne sera pas tout à fait la statue de Condillac; car, comme nous le verrons, d’autres causes que les sensations peuvent déterminer en nous l’exercice des mouvemens de la vie animale; mais au moins, étranger à tout ce qui l’entoure, il ne pourra point juger, parce que les matériaux du jugement lui manqueront; toute espèce de fonction intellectuelle sera nulle chez lui; la volonté, qui est le résultat de ces fonctions, ne pourra avoir lieu; par conséquent cette classe si étendue de mouvemens qui a son siège immédiat dans le cerveau, et qui est une suite des impressions que celui-ci a reçues des objets extérieurs, ne sera point son partage.

C’est donc par la vie animale que l’homme est si grand, si supérieur à tous les êtres qui l’entourent; par elle il appartient aux sciences, aux arts, à tout ce qui l’éloigne des attributs grossiers sous lesquels nous nous représentons la matière, pour le rapprocher des images sublimes que nous nous formons de la spiritualité. L’industrie, le commerce, tout ce qui est beau, tout ce qui agrandit le cercle étroit où restent les animaux, est l’apanage de la vie extérieure.

La société actuelle n’est autre chose qu’un développement plus régulier, une perfection plus marquée dans l’exercice des diverses fonctions de cette vie, lesquelles établissent nos rapports avec les êtres environnans; car, comme je le prouverai en détail, c’est un de ses caractères majeurs de pouvoir s’étendre, se perfectionner, tandis que dans la vie organique chaque partie n’abandonne jamais les limites que la nature lui a posées. Nous vivons organiquement d’une manière toute aussi parfaite, toute aussi régulière dans le premier âge que dans l’âge adulte; mais comparez la vie animale du nouveau né à celle de l’homme de trente ans, et vous verrez la différence.

D’après ce que nous venons de dire, on peut considérer le cerveau, organe central de la vie animale, comme centre de tout ce qui a rapport à l’intelligence et à l’entendement. Je pourrois parler ici de sa proportion de grandeur dans l’homme et dans les animaux, où l’industrie semble décroître à mésure que l’angle facial devient aigu, et que la cavité cérébrale se rétrécit; des altérations diverses dont il est le siége, et qui toutes sont marquées par des troubles notables dans l’entendement. Mais tous ces rapports sont assez connus, il suffit de les indiquer. Passons. à cet autre ordre de phénomènes qui, étrangers, comme les précédens, aux idées que nous nous formons des phénomènes matériels, ont cependant un siège essentiellement différent.

Recherches physiologiques sur la vie et la mort

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