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DEPUIS le 1er janvier 1806, jusqu’en 1815, une société de Gastronomes et d’Épicuriens, connue sous le titre de Caveau moderne, se réunit au Rocher de Cancale, élevé par M. Alexis Balaine au rang des temples les mieux desservis que le dieu des festins eût dans la capitale du monde gourmand.

La société du Caveau moderne, que, pendant les deux premières années de son institution, on nomma Société des Gourmands, se composait de MM. Grimod de la Reynière (nom classique dans les fastes de la Gastronomie, et que le savant auteur de l’Art de dîner en ville nomme

Archiviste fameux des meilleures cuisines;)

Marie de Saint-Ursin ( docteur savant en us et en os, qui ne prescrivait qu’à son corps défendant la diète à ses malades); Ducray-Duminil (aussi bon gourmand qu’habile romancier ); Gallais ( ancien moine de la congrégation de Saint-Maur); Godefroy de Beaumont-Bouillon (dont les ayeux s’illustrèrent aux croisades, et qui remplissait dans cette société gourmande les honorables fonctions d’écuyer tranchant); Gastermann, Clytophon, Charles Sartrouville, ou C. L. C., gastronomes d’esprit, de cœur et de ventre, qui couvraient sous le voile modeste de l’anonyme des noms et des talens que d’autres moins érudits, mais plus avides de gloire, auraient avoués avec orgueil.

M. Balaine, qui avait reçu l’impulsion des grands hommes de bouche de la fin du dix-huitième siècle, fut nommé maître d’hôtel.

Voilà les savans qui coopéraient à la partie substantielle d’un recueil mensuel que cette Société publia pendant dix ans, d’abord sous le titre de Journal des Gourmands et des Belles, puis sous la désignation de l’Epicurien français, ou les dîners du Caveau moderne.

Les aimables chansonniers qui embellissaient par leurs brillantes saillies et par leurs joyeuses chansons, la longueur de ces dîners, de succulente mémoire, et qui ajoutaient leurs productions légères aux dissertations profondes des savans gastronomes que nous avons cités, étaient Messieurs: Laujon (élève de l’ancien Caveau et membre de l’académie française, président); Philippon de la Madelaine de Piis, de Chazet, Emanuel Dupaty, Désaugiers Armand-Gouffé De Jouy (de l’académie française), Eusèbe Salverte, de Longchamp, Moreau, Béranger Francis, Oury, Capelle (fondateur de cette Société, éditeur-propriétaire du journal), Gentil, Brazier, Antignac Théaulon, Tournay, Rougemont, Coupart, Jacquelin, etc.

Cette Société gourmande et chantante, dont les relations s’étendaient jusqu’à l’île de France, invitait à tous ses dîners, qui avaient lieu le 20 de chaque mois, des convives d’une réputation généralement reconnue dans les lettres et dans l’art des dégustations nutritives: de ce nombre furent le chantre d’Aline, celui de la Gastronomie, le savant d’Aigrefeuille, surnommé le roi des Gourmands, et l’inimitable auteur de la Physiologie du goût, appelé par ses pairs le Voltaire des Gastronomes.

La collection, très-coûteuse, de ce Journal des Gourmands, formant 121 numéros de 90 pages réunis en 40 volumes, est devenue très-rare; et nous avons cru rendre un service éminent aux amphytrions, aux gourmands, aux parasites, aux dîneurs, à tous les philosophes de ce siècle enfin qui ont pris la sage résolution de se consoler à table des tribulations sociales et de la perversité du siècle, en extrayant de ce monument élevé à la gloire de la science gastronomique, tous les articles qui peuvent former l’éducation, entretenir le goût, orner l’esprit des hommes voués par état, par calcul, par appétit ou par résignation au culte de Comus.

Aux dissertations savantes sur l’art manducatoire, aux recettes alimentaires données par ces inimitables professeurs dans l’Art de bien vivre, nous avons ajouté toutes celles que la science culinaire a produites de plus remarquables jusqu’à ce jour; car le nombre des amphytrions, des convives et des vrais gourmands, celui des indigestions et des médecins se sont accrus dans une proportion vraiment effrayante.

Nous avons ajouté les noms des principales maisons de commerce de bouche que Paris renferme, et un itinéraire gourmand de la France.

Les bons mots, les saillies, les observations qui avaient lieu aux dîners de la Société épicurienne, les améliorations qu’il convenait de faire pour le service d’une table, tant dans l’intérêt des amphytrions que dans celui des convives, paraissaient dans le journal de cette Société sous le titre de hors d’œuvres. Ce sont ces petits articles réunis qui forment, en grande partie, le Code de politesse gourmande que nous donnons dans cet ouvrage, sous le titre de Code de la table, et auquel des auteurs spirituels ont emprunté quelques dispositions que nous sommes bien aises de leur avoir fournies, à charge de revanche.

Ce travail important, désiré depuis plusieurs années, et que nous avons seul obtenu le droit de publier, est le résultat des méditations analytiques de deux anciens convives de cette mémorable Société, d’un des premiers maîtres d’hôtel de la Capitale, et d’un praticien moderne, savant expert.

Cet ouvrage contiendra cinq grandes divisions, savoir:

1° Cours de littérature gastronomique, par MM. G. D. L. R., GASTERMANN, CLYTOPHON, etc.

2° L’Année gourmande, renfermant des dissertations sur les productions nutritives de chaque mois, et des recettes alimentaires relatives à ces différentes productions, rédigées par Messieurs G. D. L. R***, B*** et C***, G*** et B***, C. L. C***, P***, etc.

3° Education gastronomique, usages bons à suivre, abus qu’il faut éviter, élémens de politesse gourmande; dessert, chansons de table, café, etc.

4° De l’Hygiéne de la table, par les docteurs Marie de Saint-Ursin et C***.

5° Produits de l’industrie gastronomique; variétés; anecdotes gourmandes, bons mots de table, etc.

L’ÉDITEUR.

Le Gastronome français, ou L'art de bien vivre

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