Читать книгу La Querelle d'Homère dans la presse des Lumières - David D. Reitsam - Страница 14
1.2 Unification du royaume
ОглавлениеSuite aux explications d’Andreas Gestrich1 et face à la volonté royale d’augmenter et de concentrer le pouvoir politique à la cour au détriment de la noblesse qui perd une grande partie de son autonomie, il ne faut pas seulement s’interroger sur les devoirs d’un bon noble, mais également sur l’identité culturelle du royaume. Il ne sera pourtant pas question de politiques concrètes, mais plus précisément d’un état des lieux ; la langue française en est notamment concernée puisqu’elle constitue depuis l’affaire des inscriptions un sujet important de la Querelle des Anciens et des Modernes et car elle a connu un essor fulgurant pendant le XVIIe siècle. Bien évidemment, il ne sera pas question d’y revenir et d’écrire une histoire de norme linguistique, mais il faut voir si à l’aube des Lumières, la question de la langue française est à même de mobiliser des auteurs et par la suite, dans quelle mesure la France forme déjà un espace public.
Certes, le Nouveau Mercure galant d’Hardouin Le Fèvre de Fontenay paraît à un moment tournant de l’histoire de France – la mort de Louis XIVLouis XIV le 1er septembre 1715 – et ainsi, le périodique est également le témoin d’un changement important de la politique royale2. Néanmoins, il paraît exister un consensus général qui n’est guère remis en question et qui domine dans la revue, bien que la position de Le Fèvre de Fontenay ait évolué par rapport à certaines questions précises, comme par exemple le prestige de l’italien. Pourtant, ces points-là ne seront évoqués que dans un prochain sous-chapitre de cette partie, intitulé « Démarcation de Louis XIVLouis XIV », puisqu’ils touchent à plusieurs domaines différents et non seulement aux questions liées à la langue française ou à l’espace public naissant.