Читать книгу Lettres de Mmes. de Villars, de Coulanges et de La Fayette, de Ninon de L'Enclos et de Mademoiselle Aïssé - de Lenclos Ninon - Страница 33
LETTRES DE MMES. DE VILLARS, DE COULANGES, ET DE LA FAYETTE; DE NINON DE L'ENCLOS, ET DE MADEMOISELLE AÏSSÉ; Accompagnées de Notices biographiques, de Notes explicatives, et de la Coquette Vengée, par Ninon de l'Enclos.
SECONDE ÉDITION.
TOME PREMIER
LETTRES DE MADAME DE VILLARS, A MADAME DE COULANGES
LETTRE XXX
ОглавлениеMadrid, 26 janvier 1681.
Il faut vous dire deux mots de la connétable Colonne. Je trouvai le confesseur de la reine, il y a deux jours, au palais, qui avoit apporté une lettre pour la montrer à cette princesse, avant qu'il la fermât. Il venoit de chez le connétable Colonne, qui l'avoit écrite à sa femme, en présence du confesseur. Elle contient que le mari consent qu'elle vienne à Madrid, dans un couvent nommé; qu'elle prenne l'habit de religieuse le même jour qu'elle y entrera; et, trois mois après, qu'elle fasse profession. Je ne doute pas qu'elle n'accepte ces conditions pour quitter le lieu qu'elle habite présentement. Je ne conseillerois pas à la reine de répondre qu'elle n'en sortira jamais.
Cette princesse continue de se bien porter, et de passer à l'église sept ou huit heures les jours et veilles de grandes fêtes. Je ne voudrois pas vous répondre qu'elle en fût plus dévote. J'ai toujours l'honneur de la voir souvent. Le roi l'aime autant qu'il peut; elle le gouverneroit assez; mais d'autres machines, sans beaucoup de force ni de rapidité, donnent d'autres mouvemens, et tournent et changent les volontés du roi. La jeune princesse n'y est pas trop sensible. Elle parle présentement très-bien espagnol. Elle connoît toute la cour, et les différens intérêts de ceux qui la composent. La reine, sa belle-mère, qui est très-bonne princesse, l'aime toujours fort tendrement.
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