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DES LIMIERS

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Sans d’excellents limiers, que de fois on irait au rendez-vous seulement pour apprendre qu’il n’y a rien au rapport, et que de mauvaises brisées il serait donné ; aussi ne saurais-je trop recommander de s’en procurer, fût-ce à des prix excessivement élevés. Une des grandes jouissances de ma vie de chasseur, c’est certainement d’avoir détourné deux vieilles louves et un vieux loup, le 27 décembre 1849, vers six heures et demie du matin, sans jour et sans clair de lune, en allant à Sucy chercher le garde Prenant. Que de sensations variées j’ai éprouvées ce jour-là. A peine étais-je parti de Neufchâtel, que mes vêtements étaient traversés par une pluie torrentielle qui était survenue, ce qui, je l’avoue, m’avait mis d’assez mauvaise humeur; mais, une demi-heure après, en voyant Charbonneau se rabattre de manière à me donner la conviction que c’était sur un loup et faire immédiatement suite de cette voie, quelle joie a succédé chez moi à la contrariété. Hé ! comment en aurait-il pu être autrement? Mon ambition ne pouvait-elle pas aller jusqu’à espérer de détourner de nuit? J’étais sûr que j’étais sur un loup, et cependant je craignais de me tromper; j’étais aussi tremblant d’émotion qu’un amoureux qui court à un premier rendez-vous. Mon chien me mena droit vers la forêt du Helley; mais, lorsqu’il en fut arrivé à deux cents pas, il fit un angle très prononcé et se dirigea vers une queue de cette forêt qui s’avance en anse dans la plaine et où je détournai les trois animaux. Avec quelle anxiété n’ai-je pas terminé l’enceinte par un chemin intérieur de la forêt. A cette chasse, il fut d’abord tiré une quinzaine de coups de fusil au lancer, puis deux autres plus tard, lorsque je ramenai un des loups de près de Londinières (d’une couple de lieues de là), ainsi que je l’avais promis aux tireurs, qui avaient bien voulu, la plupart, attendre mon retour. Pas un seul animal ne fut tué ni blessé à cette chasse, et pourtant j’en ai fait peu qui m’aient été aussi agréables. Plus loin, je dirai comment on peut ainsi, à son gré, faire prendre aux vieux loups telle direction qu’il plaît.

Un siècle de vénerie dans le nord de la France

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