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DES ÉPOQUES DE CHASSER LE LOUP

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Pour faire la chasse au loup le plus utilement, le plus consciencieusement possible, il faudrait la faire en tout temps. Comme chasse d’agrément, il ne faudrait la faire que lorsqu’il y a des louveteaux ou au moment de la folie des louves. L’époque de la neige est la plus avantageuse pour trouver et retrouver l’animal, mais alors la chasse est trop facile pour que des veneurs pur sang, par la filiation de leurs ancêtres ou par goût, puissent y éprouver d’autre jouissance que celle de rendre service.

Si un succès quelconque est votre seul but, chassez des louveteaux dans le mois d’août; on les trouve alors très aisément, on les entend hurler, soit à l’endroit où ils sont habituellement, soit à une distance qui n’en est ordinairement éloignée que de deux à cinq cents mètres. N’y a-t-il pas aussi des mares, des chemins où l’on en revoit? N’y a-t-il pas encore des passées qui prouvent leurs allées et venues journalières et où l’on trouve toujours quelques poils qui viennent donner la conviction qu’on ne s’est pas plus trompé sur le pied que sur les hurlements et les laissées. Vous serez aussi certain à cette époque de réussir à en faire tuer, soit en battues, soit même en les chassant avec un assez médiocre équipage. Plus tôt, ils sont trop petits pour qu’on puisse les chasser, si l’on tient à avoir au moins l’apparence d’un veneur. Plus on retarde à chasser les louveteaux, plus on éprouve de difficultés à les trouver, parce qu’ils voyagent de plus en plus, et dans des contrées de plus en plus éloignées. En décembre, ils ne sont que bien peu cantonnés; ils peuvent être le lendemain à deux ou trois lieues de l’endroit où ils étaient la veille. Il faut donc alors de bons limiers et des valets de limier expérimentés pour convenablement les donner à courre, plus une excellente meute pour les forcer. Pour le veneur qui a le feu sacré, c’est le moment de les chasser, la chasse en étant beaucoup plus belle. Passé cette époque, ils ne se forcent que bien rarement avec des chiens qui n’ont que peu de sang anglais. La folie rend les vieux loups plus voyageurs que jamais, mais, en revanche, ils se cantonnent dans un rayon peu étendu lorsqu’ils sont accouplés.

Un siècle de vénerie dans le nord de la France

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