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IX

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Il faut avoir visité une chambrée de cavalerie—avant midi—pour s’en faire une juste idée.

Là, dans un espace relativement étroit, vivent, mangent, boivent, dorment, de quinze à quarante hommes.

Des lits, placés autour de la salle, la tête au mur, à un demi-mètre environ les uns des autres, une table massive, deux bancs grossiers, une cruche de grès, une large planche suspendue au plafond, dite la planche à pain, voilà pour l’ameublement.

Dans l’après-midi, aux heures de revues, les armes du cavalier et le harnachement du cheval, symétriquement disposés à leurs râteliers le long des murailles, deviennent un ornement d’un bel effet. Mais tout cet attirail, le matin, lorsque le régiment descend de cheval, par un mauvais temps, donne à la chambrée une certaine analogie avec le chaos.

C’est alors un pêle-mêle horrible de selles et de brides boueuses, d’armes maculées de fange, de gibernes, de sabretaches, de buffleteries, inextricable confusion dont il semble invraisemblable que l’on puisse sortir.

Une incroyable activité règne au milieu de ce désordre. On cire, on polit, on astique, on brûle[A] avec fureur. Le blanc et le cirage coulent à flots.

[A] Bruler—frotter ou brosser un objet jusqu’à le rendre brûlant.

Quant à l’atmosphère, elle est à défier toutes les analyses, à faire pâlir le plus habile chimiste. Toutes les odeurs s’y mêlent, s’y amalgament, s’y confondent, et arrivent à former cette abominable et indescriptible exhalaison que Stendhal appelle le parfum du bivac.—Il est d’ailleurs avéré qu’on s’y habitue très-bien.

Le 13e Hussards, types, profils, esquisses et croquis militaires... á pied et á cheval

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