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L’AFFAIRE SAINT-ELME

Table des matières

La presse est unanime à flétrir comme ils le méritent les événement scandaleux dont la Corse vient d’être le théâtre.

Les Débats, qui ne sauraient être suspectés de passion, disent:

Les auteurs de cette double agression n’ont pas fait mystère de leurs motifs: il s’agissait, pour eux, non pas d’une vengeance privée, mais d’un acte politique; ce n’était pas au particulier qu’ils en voulaient, mais au journaliste.

Si tout cela n’est pas démenti, il faudra avouer que l’on entretient en Corse une singulière justice et d’étranges magistrats.

Dans l’Evénement, M. Magnier, protestant contre l’inertie dont fait preuve l’administration, demande:

Qu’y a-t-il au fond de ce drame? Qui a armé de bâtons ceux qu’on dénonce comme des meurtriers? A quel mobile ont-ils obéi? Quelle fureur de vendetta les a poussés? Ont-ils été les instruments d’une coterie politique ou d’une vengeance privée? Quels sont-ils? Les masques doivent tomber. Il est déplorable qu’on ne les ait pas arrachés sur l’heure.

La Paix conclut en ces termes:

Quand il n’est pas permis de rudoyer un chien galeux ou un cheval de fiacre, il serait curieux qu’il fût permis d’assommer un homme et de trouver cela tout naturel. Cette idée-là n’entre pas dans nos cervelles, et le métier de «bravo» n’est pas plus français de fait que de nom.

. M. Auguste Vacquerie, dans le Rappel, proteste en termes indignés contre cette vengeance politique:

Il faut que les assassins soient recherchés et punis. Qui sont-ils?

L’impunité des assassins fait que l’opinion générale voit là, non une vengeance personnelle, mais une vengeance politique.

L’administration de la Corse ne peut rester sous un pareil soupçon. Il faut qu’elle démontre son innocence en montrant les coupables, ou que le gouvernement la châtie. L’indignation publique somme le gouvernement d’agir.

Citons, pour clore, une série que nous pourrions rendre beaucoup plus longue encore, citons l’opinion du Soleil:

On a dit depuis longtemps que les opportunistes ont organisé en Corse le régime de la terreur. Les incidents de l’affaire Saint-Elme prouvent qu’on a dit la vérité. On assure qu’il va y avoir une enquête. Nous espérons qu’elle sera sérieuse, et que les assassins et leurs complices, quels qu’ils soient, seront jugés et punis.

Nous l’espérons aussi!

La question corse

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