Читать книгу La question corse - Ernest Judet - Страница 14
ОглавлениеParis, 16 avril.
LE PRÉFET DE LA CORSE ET L’ENQUÊTE SAINT-ELME
Le préfet de la Corse ne se hâte point de retourner à son poste, mais il affecte de traiter avec sans-gêne l’enquête dont il s’est constitué le promoteur pour mieux l’étouffer. Il compte que le public français laissera tomber l’affaire et que les responsabilités disparaîtront avec la décadence de l’indignation.
D’accord avec M. Peraldi, terriblement compromis dans la mort de Saint-Elme, il se propose d’accumuler les pièces diffamatoires pour déshonorer la mémoire de Saint-Elme. Il espère même provoquer une réaction en sa faveur contre la victime de ses patrons politiques.
Le sens moral manque tellement à la coterie opportuniste qu’elle espère se tirer d’embarras en insultant un mort. Ce noble procédé sera jugé comme il le mérite. M. Emmanuel Arène a déjà pu s’apercevoir qu’il égarait sa plume en expliquant avec désinvolture et une sorte de dandysme fort déplacé l’accident de Saint-Elme
Il est inutile et odieux d’attribuer à des hommes du peuple une vengeance qui n’aurait pas de sens, puisque le journaliste assassiné ne s’attaquait qu’aux puissants du jour. Ces misérables chicanes, ces expédients dilatoires aggravent le cas des coteries opportunistes. La vérité sortira malgré tous leurs efforts pour la noyer dans son puits; ile ne perdront rien à nous faire attendre.