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LETTRE CCXXIX

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A M. MOORE

4 novembre 1815.

«Si vous ne m'aviez pas troublé la tête avec les fonds, votre lettre aurait eu une réponse immédiate. N'a-t-il pas fallu que j'aille dans la cité? n'a-t-il pas fallu me rappeler, en arrivant là, ce que j'y venais faire, et ne l'avais-je pas oublié?

»Je serais, sans aucun doute, enchanté de vous voir; – mais je n'aime pas à employer mes goûts personnels pour combattre vos motifs. – Vous viendrez et bientôt, car rester ne vous sera pas possible. – Je vous connais depuis long-tems, vous avez trop du vieux levain de Londres, pour en pouvoir rester long-tems absent.

»Lewis va à la Jamaïque sucer ses cannes à sucre. Il s'embarque dans deux jours. Je vous envoie ci-joint son billet d'adieu. Je le vis hier au soir à D. L. T., pour la dernière fois avant son départ. Pauvre diable! – c'est réellement un brave homme, un excellent homme. – Il m'a laissé sa canne et un pot de gingembre confit; je ne mangerai jamais de ce dernier sans avoir les larmes aux yeux. – C'est si brûlant! – Nous avons un bruit de diable parmi nos ballerinas. – On a fait une injustice à miss Smith, au sujet d'un pas écossais. Le comité s'en est mêlé; mais le maudit maître de ballet n'a pas voulu en démordre. Je suis furieux, et Georges Lamb aussi. – Kinnaird est fort content, il ne sait pas trop pourquoi; et moi je suis très-fâché, à peu près pour la même raison. Aujourd'hui je dîne avec Kinnaird, nous aurons encore Shéridan et Colman; et demain encore une fois chez sir Gilbert Heathcote… .....................

»Leigh Hunt a composé un poème vraiment bon et très-original, et qui, je crois, fera sensation. Vous ne pouvez imaginer à quel point il est bien écrit, et je ne m'en serais pas fait une idée moi-même, si je ne l'avais pas lu. Quant à nous, Tom, eh bien! quand allons-nous paraître? J'aimerais beaucoup mieux, si vous pensez que les vers en valent la peine, qu'ils fussent mêlés avec les Mélodies Irlandaises, que d'être imprimés séparément. – Mais quand votre chef-d'œuvre sera-t-il publié? Quand verrons-nous votre Shah Nameh? – Jeffrey est bien bon d'aimer les Mélodies Hébraïques. Il y a des gens ici qui préfèrent Sternhold et Hopkins, et qui en conviennent. – Que le diable emporte leurs ames, pour les punir d'un tel goût!

»Il faut que j'aille m'habiller pour dîner. – Pauvre cher Murat! quelle fin! Vous savez, je pense, que son panache blanc était comme celui d'Henri IV, le point de ralliement pendant une bataille. – Il refusa un confesseur et le bandeau qu'on lui offrait, ne voulant pas souffrir qu'on aveuglât ni ses yeux, ni son ame. Vous en apprendrez davantage demain ou le jour suivant.

»À jamais, etc.»

Œuvres complètes de lord Byron, Tome 11

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