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LETTRE CCXXIII

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A M. MOORE

7 juillet 1815.

«Grata superveniet, etc. Je vous avais encore écrit, mais commençant à vous croire sérieusement fâché de ma paresse, et ne sachant pas trop comment vous prendriez les bouffonneries que contenait ma lettre, je l'avais brûlée. Depuis, j'ai reçu la vôtre, et tout est au mieux.

»J'avais abandonné tout espoir d'en recevoir de vous. A propos, mon grata superveniet aurait dû être au présent, car je m'aperçois maintenant qu'il a l'air de faire allusion au présent griffonnage, tandis que c'est à la réception de votre lettre de Kilkenny, que j'ai fait l'application de ce respectable sentiment.

»Le pauvre Whitbread est mort hier matin. C'est une perte aussi grande que soudaine. Sa santé était chancelante, mais ne donnait pas lieu de craindre une attaque aussi fatale. Il est tombé, et n'a plus parlé depuis, je crois. Je vois que Perry attribue sa mort à Drury-Lane, opinion très-encourageante, et d'une grande consolation pour le nouveau comité. Je n'ai pas de doute que ***, qui est d'un tempérament apoplectique, ne se fasse saigner de suite, et comme j'ai moi-même, depuis mon mariage, perdu en grande partie ma pâleur, et, horresco referens (car je hais jusqu'à un modeste embonpoint) cette heureuse maigreur à laquelle j'étais parvenu lorsque je fis votre connaissance, cet arrêt du Morning-Chronicle ne me laisse pas sans inquiétude. Tout le monde doit regretter Whitbread. C'était assurément un homme supérieur, et un excellent homme.

»Paris est pris pour la seconde fois. Je présume qu'à l'avenir cela lui arrivera tous les ans. J'ai, ainsi que tout le monde, perdu un parent dans les derniers combats. C'est le pauvre Frédéric Howard, le meilleur de sa race. Je n'avais, depuis quelques années, que fort peu de relations avec sa famille; mais je n'ai jamais vu ou entendu dire que du bien de lui. Le frère d'Hobhouse a été tué; – bref la mort n'a pas épargné une seule famille.

»Tout espoir d'une république est évanoui, et nous continuerons de vivre sous le vieux système; mais je suis profondément las de la politique et du carnage, et le bonheur dont la Providence s'est plue à combler lord *** ne fait que prouver le peu de valeur que les dieux attachent à la prospérité, puisqu'ils ont permis à un… tel que lui, et à ce vieil ivrogne de Blucher, de battre des hommes qui valent mieux qu'eux. Wellington, cependant, mérite une exception: celui-là est un homme et le Scipion de notre Annibal; ce qui n'empêche pas qu'il doit rendre grâce aux glaces de la Russie, qui ont détruit la véritable élite de l'armée française pour le faire vaincre à Waterloo.

»Bon Dieu, Moore, comme vous blasphémez «le Parnasse et Moïse!» en vérité, vous me faites honte. Ne ferez-vous rien pour l'art dramatique? – Nous vous demandons en grâce un opéra. La méprise de Kinnaird a été en partie la mienne. Je voulais à toute force que vous fussiez du comité et lui aussi; mais nous sommes bien aises maintenant que vous ayez été plus sage que nous, car je commence à soupçonner que c'est une fâcheuse affaire.

»Quand vous verra-t-on en Angleterre? Sir Ralph Noël (ci-devant Milbank, et il ne paraît pas disposé à ensevelir de sitôt le nom de Noël avec lui) s'étant aperçu qu'un homme ne pouvait pas habiter deux maisons, m'a donné sa terre, située dans le nord, pour en faire ma résidence, et c'est là que lady B. menace d'accoucher en novembre. Sir R. et madame ma belle-mère établiront leurs quartiers à Kirby, qui appartenait jadis à lord Wentworth. Peut-être viendrez-vous avec Mrs. Moore nous rendre une visite cet automne. Dans ce cas, vous et moi (sans nos femmes), prendrons notre vol vers Édimbourg, pour aller embrasser Jeffrey. Ce n'est pas à beaucoup plus de cent milles de chez nous. Mais nous causerons de ceci, et d'autres affaires importantes, à notre première entrevue, qui aura lieu, je l'espère, sitôt votre retour. Nous ne quittons Londres qu'au mois d'août.

»Tout à vous.»

Œuvres complètes de lord Byron, Tome 11

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