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III M. LOU-TSEU-SIN.

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M. Lou-tseu-sin, lettré du Céleste-Empire, était natif de la province de Pé-King.

Voici son portrait;–vous le reconnaîtrez aisément s’il passe sous vos fenêtres:

Ses sourcils étaient fins et déliés comme les feuilles des saules, et ses yeux, noirs comme le jade, avaient la pureté des eaux de rivière.

L’élégance de son esprit se reflétait sur toute sa personne, à la fois svelte comme Wei-Kiai, et gracieuse comme Pan-an.

C’était positivement un charmant garçon.

Ses épaules plus belles qu’un poirier à fleurs rouges ployaient légèrement sous la pesanteur des idées poétiques et littéraires, car tout son être exhalait la passion des belles-lettres.

On l’eût pris pour Li-thai-pé lui-même, radieux comme la Grande-Ourse.

Le duvet de ses lèvres ressemblait à une forêt vierge. Son teint était d’un beau jaune foncé, comme l’intérieur des melons cantaloups; son sourire rayonnait sur ses lèvres, aussi lumineux que les constellations Kouei et Pi dans le ciel.

Ses vêtements avaient la légèreté des vapeurs matinales du mois d’avril, où les roses parfument.

Ainsi, sa veste en soie bleue semblait avoir été découpée dans un pan d’azur par une hirondelle; une belle ceinture lui ceignait les reins; ses bottes de velours étaient brodées de lotus et de figures chimériques qui portent bonheur; sa toque mignonne rappelait le couvercle d’un joli moutardier en pâte fine, et enfin ses pantalons avaient assez de largeur pour douze ou treize cuisses occidentales.

Presque continuellement il s’éventait avec un éventail en papier pour éloigner les guêpes qui venaient le piquer, le prenant peut-être pour un vrai melon.

Une maxime avant de terminer:

C’est toujours l’occasion de dire: les cigognes ont le bec pointu; le sage se plaît dans la pratique du bien.

Mademoiselle Baukanart

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