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V OÙ NOUS COMMENÇONS A CAUSER.

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Si vous avez quelque pratique des voyages, vous savez qu’il y a des séries inégales de mutisme ou de causerie.

Vous pouvez aller de Paris à Vienne, par exemple, sans échanger une parole avec vos voisins, comme d’autres fois de la Bastille à la Madeleine avec des bavards qui vous cassent les oreilles.

Le plus souvent, les conversations viennent à la suite d’un incident, sans quoi personne ne commencerait.

Il va sans dire que j’en excepte ces gêneurs, assez nombreux, qui, à peine entrés, vous racontent où ils vont, pourquoi, comment, ce qu’ils dépensent, le nom de leur beau-père, et jusqu’à leurs querelles d’alcôve.

Ici, l’apparition du sajou devenait une excellente amorce.

Il était si gentil, que M. Lou-tseu-sin s’écria avec entousiasme:

–Oh! ma sœur aînée, vous avez un enfant plus beau que le jade!

J’ai déjà prévenu que Mme Bittermeineliebe était rieuse. Par conséquent, comme elle ne connaissait pas ces façons de politesse asiatique, lesquelles consistent à s’appeler «frère aîné,» ou «sœur aînée,» par respect, et aussi à s’accabler d’injures pour rehausser encore plus les éloges adressés à ses partenaires,–sans en penser un mot, ça va sans dire–elle fut prise d’un fou rire irréprimable.

Finalement, elle pria le mandarin de remarquer que Pipi était un singe, non un Poméranien.

L’autre répliqua, sans se déconcerter, que tous les deux méritaient l’estime des sages.

De fil en aiguille, nous nous demandâmes où nous allions.

Le prince russe commença par crier:

–Té! je vais à Blankenberghe!

Et nous, de répondre successivement:

–Tiens, moi aussi!… Moi aussi!… Nous aussi!…

Bref, nous étions toute une wagonnée de baigneurs pour le même point.

Mademoiselle Baukanart

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