Читать книгу Contes du pays d'Armor - Marie Delorme - Страница 11
III
ОглавлениеLe lendemain au matin, il fut très étonné de voir toute la maison plongée dans la tristesse: depuis les maîtres jusqu’aux serviteurs, tout le monde pleurait et se lamentait.
«Qu’y a-t-il donc? dit-il à la vieille cuisinière qui l’avait pris en grande amitié.
–Hélas! mon fils, répondit-elle, nous avons assez sujet d’être dans l’affliction! Tous les sept ans, une jeune fille de la famille de notre maître doit être livrée à un monstre épouvantable, un serpent à sept têtes qui habite dans une forêt sauvage à trois lieues d’ici. Le tour de notre maison est venu et, demain, notre pauvre petite demoiselle Aliette sera conduite à la mort. Et si vous saviez comme elle est bonne, et sage, et jolie! nous la chérissons tous! Et notre vieux maître qui n’a pas d’autre enfant qu’elle!... cela brise le cœur rien que d’y songer!»
Et la vieille se mit à sangloter.
«Personne n’a essayé de tuer ce monstre? dit Robardic.
–Oh! mon Dieu si! on a fait tout ce qu’on a pu. On a envoyé contre lui des troupes nombreuses et vaillantes, il a tout anéanti, jusqu’au dernier homme. Pensez qu’il a sept têtes! et qu’il vomit du feu par sept gueules! comment vaincre un animal si redoutable?»
Robardic baissa la tête et resta silencieux, puis, en soupirant profondément, il quitta la vieille, alla chercher son troupeau et le conduisit au bois. Tout le jour, étendu sur l’herbe, sous l’ombre d’un grand chêne, la tête dans ses mains, il ne cessa de se creuser la cervelle pour trouver un moyen de sauver la pauvre demoiselle.....
Tout était dans la désolation au château, quand il y rentra. La nuit entière se passa dans les cris, les gémissements, personne ne songeait à chercher le repos. Le jour–jour fatal qu’on aurait voulu ne voir luire jamais!
— commença à blanchir l’horizon, puis le soleil se leva tout rose et ses premiers rayons qui doraient la lande, vinrent éclairer un triste cortège. Accompagnée de ses parents et de ses amis, la jeune fille vouée au sacrifice se dirigeait vers la forêt. Sur la lisière du taillis, elle descendit de cheval et serra une dernière fois son père dans ses bras, puis elle entra sous bois, seule, tandis que le pauvre vieillard, abîmé dans sa douleur, tombait inanimé sur le sol.
La forêt était sombre et sauvage, Aliette y cheminait à pas lents, le cœur plein d’une horrible angoisse, mais appelant à elle tout son courage:
«C’est mon devoir de sacrifier ma vie pour ma famille et mon pays, pensait-elle. Si je ne me livre pas au dragon, il dévastera toute la contrée; d’affreux malheurs peuvent être évités par ma mort. Le sang dont je suis doit une victime. Avant moi, que de filles de ma race ont payé le fatal tribut! Que d’autres le payeront encore! O Dieu! ayez pitié de moi!–Allons!»
Et elle allait, frissonnant de terreur au moindre bruit dans le fourré; parfois se mettant à courir d’une course folle pour retourner sur ses pas, tombant à genoux, épuisée, anéantie, pleurant et sanglotant,–puis se relevant, elle reprenait son douloureux voyage.....
Tout à coup, à un détour du chemin, lui apparaît un brillant chevalier monté sur un beau coursier noir. Il est couvert d’une armure couleur de la lune. Sa visière est baissée, une épée nue rayonne dans sa main.....
Aliette le regardait avec une surprise mêlée d’effroi. Un chien noir vint japper doucement près d’elle et lui lécher les mains.
Elle se rassura un peu et leva sur le chevalier ses beaux yeux baignés de larmes.
«Où allez-vous ainsi, damoiselle? lui dit-il.
–Hélas! à la mort! répondit-elle.
–A la mort! si jeune et si belle! je ne le permettrai pas! Je mourrais plutôt moi-même.
Grand merci, preux chevalier, mais nul homme au monde ne peut détourner le sort qui m’attend. Tous les sept ans, une fille de ma maison doit être jetée en proie à un dragon à sept têtes qui habite cette forêt. C’est mon tour maintenant, je n’ai plus qu’à me résigner.....
–Prenez courage, noble damoiselle, et ne vous laissez pas ainsi aller au désespoir sans essayer de lutter un peu contre la destinée. Vous êtes obligée de vous présenter devant le monstre, dites-vous! c’est moi qui vous y conduirai! Montez derrière moi.
–Hélas! noble sire, je n’y arriverai que trop tôt; pourquoi me faire devancer l’heure?
–Ne craignez rien, vous dis-je. Songez que vous êtes plus en sûreté à cheval, protégée par moi, qu ’à pied, seule dans cette forêt.
–C’est vrai», dit Aliette; et posant le bout de son pied délicat sur l’étrier du chevalier, elle lui tendit les deux mains; il l’enleva de terre en un clin d’œil et la fit asseoir sur la croupe du cheval, puis tous deux partirent au galop.
Ils ne furent pas longtemps sans s’apercevoir qu’ils approchaient de la demeure du monstre.
Son haleine brûlante avait desséché les arbres, calciné les pierres, consumé les plantes, les fleurs, les mousses même. On ne voyait plus rien de vivant dans ce lieu de désolation, mais, au sein d’un immense rocher, s’ouvrait une caverne où l’on entendait d’horribles sifflements. Le serpent à sept têtes en sortit. Quand il vit Robardic s’approcher, toutes ses têtes crièrent ensemble:
«Jette-moi cette jeune fille et va-t’en!
–Non certes, dit Robardic, si tu veux l’avoir, viens la prendre! et tu n’y réussiras pas sans combat, je t’en préviens!
–Jeune imprudent! tu ne songes donc pas que j’ai sept têtes!
–Quand tu en aurais quatorze, tu ne me ferais pas plus peur!
–J’ai exterminé des troupes entières d’hommes vaillants et déterminés.
Tu as devant toi un cœur ferme et un bras que rien ne fera reculer!
–Allons! j’ai pitié de toi, jette cette fille à bas de ton cheval et pars d’ici le plus vite que tu pourras.
–Je te l’ai déjà dit, viens la prendre si tu veux l’avoir!»
Le dragon courroucé s’avança sur le chevalier en lançant des jets de feu par la gueule et par les naseaux. Mais l’armure de Robardic écartait les flammes, elles n’approchaient ni de lui ni d’Aliette. A grands coups d’épée, il frappait sur le monstre, lui faisant des blessures terribles par tout le corps, car l’arme, trempée dans du sang d’aspic, avait un pouvoir magique.
Le serpent se tordait, râlait, écumait, poussait des clameurs effroyables, rien n’arrêtait son robuste adversaire.
Six des sept têtes étaient déjà tombées, quand il s’écria:
«Quartier! quartier! jusqu’à demain!
–J’y consens», dit Robardic qui sentait ses forces s’épuiser.
Le dragon rentra dans son antre. Aliette et son défenseur revinrent jusqu’à la lisière de la forêt. Mais le soir était venu, la famille désolée avait regagné le château et il ne restait plus sur la lande que le cheval d’Aliette paissant tranquillement l’herbe de la douve.
La jeune fille mit pied à terre et, les yeux pleins de larmes de reconnaissance, remercia son chevalier.
«Venez avec moi, je vous en prie! dit-elle, je veux vous présenter à mon père; il faut qu’il connaisse le sauveur de son unique enfant.
–Non, damoiselle, je ne puis pas. Pas à présent, du moins.»
Et comme Aliette le pressait.....
«Vous n’êtes point encore délivrée, dit-il, le monstre n’est pas mort! Mais ne craignez rien. Si l’on vous ramène ici demain, vous m’y trouverez encore tout prêt à combattre pour vous. Adieu! montez sur votre cheval et retournez sans moi dans votre demeure.»
En achevant ces mots, le cavalier piqua des deux, et se perdit dans l’épaisseur de la forêt.
La jeune fille reprit, d’un cœur presque gai, cette route, que le matin elle avait suivie, plongée dans un si violent désespoir, et arriva dans sa famille.
On l’y reçut avec les transports de joie qu’on peut imaginer. Son père ne se lassait point de la couvrir de caresses et l’accablait de questions sur son aventure et la rencontre extraordinaire d’un si vaillant chevalier. Même la pensée d’avoir à recommencer l’épreuve le lendemain ne troublait pas trop leur bonheur, car Aliette avait toute confiance en son défenseur et ne doutait point qu’il parvînt à tuer le monstre et à délivrer sa maison de l’horrible servitude qui pesait sur elle.
Quant au héros de la journée,–tandis que, dans la grande salle, chacun répétait ses louanges,–vêtu comme un simple pâtre, il faisait rentrer son troupeau à l’étable, puis venait s’asseoir au coin du foyer de la cuisine, attendant paisiblement son souper.
«N’entends-tu pas le bruit qu’on fait là-bas?» lui dit la vieille cuisinière.
Folle de joie, elle riait et pleurait en même temps.
«Si, j’entends bien; mais pourquoi tout ce tapage?
–Pourquoi? petit! Pourquoi?... tu ne sais donc pas que notre jeune damoiselle est revenue saine et sauve?... Un chevalier, Dieu le garde! l’a défendue contre le serpent à qui il a coupé six têtes, six! entends-tu?... Tu as l’air tout drôle! Cela ne te remue pas le cœur. Voyons, dis?
–Si; mais comment s’appelle-t-il, le chevalier?
–On ne sait pas son nom. Il n’a pas voulu le dire à notre damoiselle Aliette, et il a refusé de venir avec elle au château. Ah! je crois que je l’embrasserais de bon cœur, tout chevalier qu’il est, si je le voyais là devant moi!»
Et la bonne femme servit double portion à Robardic, pour lui faire partager sa joie.
Le lendemain, au lever du soleil, Aliette fut encore conduite à la forêt par tous ses parents. Bien qu’on fût moins triste que la veille, une grande inquiétude étreignait tous les cœurs, car les premiers mouvements de joie passés, chacun s’était dit, qu’après tout, l’épreuve n’était pas finie. Le chevalier serait-il fidèle au rendez-vous? Et puis, serait-il vainqueur cette fois?
Ce fut donc encore au milieu des larmes et du plus violent chagrin que la jeune fille se sépara de son père et de ses amis, et entra dans le bois. Elle n’y avançait pas vite, s’arrêtait souvent et regardait de tous côtés, cherchant son défenseur. Arrivée au pied du grand chêne, elle s’assit,– résolue à l’attendre jusqu’au coucher du soleil, mais son attente ne fut pas longue.–Un beau lévrier gris vint bondir tout près d’elle, et Robardic, visière baissée, épée au poing, apparut monté sur un magnifique cheval gris. Il portait une armure d’argent poli comme un miroir; sa tunique était en drap d’argent semé d’étoiles de saphir; le harnachement de son cheval y était assorti.
«Ah! mon chevalier! vous voici donc! s’écria la jeune fille, j’étais bien sûre que vous viendriez!»
Comme la veille, elle monta en croupe, et le cheval partit, les emportant tous deux dans un galop rapide.
Le monstre les attendait devant sa caverne:
«Jette-moi la jeune fille! hurlèrent quatorze têtes.
–Pas plus aujourd’hui qu’hier! répondit intrépidement Robardic.
—Jette-la! te dis-je.
–Viens me l’enlever!»
Le combat commença, plus terrible, plus acharné que la veille. Robardic frappait d’estoc et de taille, sans trêve, sans relâche, couvrant de son corps Aliette qui se blottissait derrière lui, et infligeant au monstre de cruelles blessures. Presque à chaque coup, il abattait une tête, mais il y mettait tant de force qu’il fut bientôt harassé. Heureusement pour lui, le dragon, après avoir perdu treize têtes sur quatorze, demanda encore une fois quartier jusqu’au lendemain.
«Je te l’accorde, dit Robardic. Abandonnes-tu tes droits sur cette damoiselle?
–Jamais, tant qu’il me restera un souffle de vie! et malheur à son père, malheur à sa famille! malheur à son pays! si elle ne revient pas ici, demain, au lever du soleil.
–Elle y reviendra, puisqu’il le faut, dit Robardic, mais tu me trouveras encore entre elle et toi!»
Le monstre fit entendre un sifflement de rage et le jeune cavalier partit avec sa compagne, tremblante d’émotion. Il la ramena où il l’avait trouvée, et, cette fois encore, refusa obstinément de dire son nom ni de la suivre.
Aliette, sur la lisière du bois se vit bientôt entourée de tous ses parents qui l’avaient attendue, fort inquiets, mais non désespérés. Ils la ramenèrent au château tout joyeux et remplis de confiance dans la valeur du chevalier inconnu.
Robardic, après avoir reconduit son cheval et reporté ses armes au château abandonné, vint comme de coutume, sous ses vêtements de pâtre, faire rentrer son troupeau et reprendre sa place au foyer avec les serviteurs
L’aube blanchissait à peine la cime de la forêt, quand, pour la troisième fois, la damoiselle du château reprit, seule, et à pied, le chemin de la caverne. A l’entrée du bois elle aperçut un cavalier éblouissant d’or et de pierreries. Sur son casque, sur sa poitrine, sur son bouclier, des soleils de diamants étincelaient de mille feux et son épée semblait un trait de flamme. Il maintenait à grand peine un superbe coursier blanc qui rongeait son frein, frappait la terre du pied, se cabrait, balayait le sol de sa longue queue flottante. Aliette resta stupéfaite, elle ne reconnaissait plus son chevalier et n’osait avancer.– Mais il l’appela d’une voix douce et forte à la fois, et elle courut vers lui; un admirable épagneul tout blanc dont le collier d’or avait des clous à tête de diamant bondissait autour d’elle.
Le cheval était si bien dressé, malgré son ardeur, qu’il se baissa doucement sur ses pieds de derrière, et Aliette put monter sur sa croupe sans aucune peine. Alors, se tenant des deux mains à la ceinture d’or du chevalier, elle se laissa emporter. Ils allaient comme la tempête. Ils arrivèrent si vite devant la caverne que le dragon n’en était pas sorti.
«Viens ici, monstre horrible! cria Robardic, en brandissant son épée flamboyante. Viens perdre la dernière tête qui te reste!
–Tu te trompes! mugit une clameur effroyable; tu m’avais laissé une tête hier, mais j’en ai trente aujourd’hui, abats-les si tu peux!
–Si tu en as trente, je ne m’en soucie guère! sors-les, qu’on les voie, et que la bataille commence!»
Le dragon apparut alors dans toute son horreur et Aliette pensa mourir de frayeur. Il vomissait du feu, de la fumée, des flammes, il poussait des cris qui faisaient trembler les hommes et les animaux à dix lieues à la ronde. Mais chaque fois que l’épée de Robardic retombait, une des trente têtes roulait à terre; son bras semblait infatigable, son cheval faisait des prodiges de force et d’adresse, et le chien veillait sur Aliette, aboyant bien haut quand une des têtes du monstre la menaçait de plus près.
Quel combat! quelle. fureur de part et d’autre! que de ruses! que d’audace! que d’attaques sans cesse renaissantes! Aliette, demi-morte, tenait bon pourtant de ses mains crispées, et Robardic ne faiblissait pas. Un dernier coup le rendit vainqueur. La trentième tête tomba, les anneaux du monstre se déroulèrent et sa masse hideuse s’écroula lourdement sur le sol où elle resta gisante.
Robardic mit pied à terre, et fit descendre Aliette. Elle poussa un profond soupir, se jeta dans les bras de son sauveur et y resta pâmée
Les soins du chevalier la firent bientôt revenir à elle, heureusement, et elle lui exprima alors sa reconnaissance dans les termes les plus touchants:
«Maintenant que tout est fini, apprenez-moi votre nom, je vous en supplie! lui dit-elle. Ne doit-il pas être béni de toute ma famille? Venez chez mon père! Je sais qu’il n’y a pas de récompense à la hauteur de vos bienfaits, mais consentez au moins à recevoir quelque témoignage de gratitude, si faible qu’il soit, comparé à ce que nous vous devons.
LE DRAGON APPARUT DANS TOUTE SON HORREUR, VOMISSANT DU FEU, DE LA FUMÉE, DES FLAMMES...
–Non, damoiselle, répondit Robardie d’un ton ferme; le bonheur de vous avoir sauvée suffit amplement à me récompenser de ce que j’ai pu faire. Le temps de me faire connaître n’est pas encore venu.
–Alors quelque jour, nous saurons qui vous êtes? Nous vous reverrons?
–Oui, je vous le jure!
–Sera-ce bientôt?
–Dans peu de temps, sans doute.»
Mais Aliette insistait.....
«Laissez-moi, lui dit-il doucement. J’ai encore lourde besogne ici; allez retrouver votre père. Songez qu’il ne saura jamais trop tôt la bonne nouvelle que vous avez à lui porter. Je vais vous conduire jusqu’à l’entrée du bois.»
Sur la lande, Aliette vit accourir au-devant d’elle une grande multitude de gens. Ses parents, ses amis, ses vassaux, poussèrent des cris de joie en l’apercevant. On la ramena au château par des chemins couverts de fleurs; dans tous les clochers, les cloches tintaient; hommes et femmes chantaient des chœurs joyeux, et son vieux père, se soutenant à peine, tant son émotion était forte, la menait par la main en versant des larmes de bonheur.
Robardic, pendant ce temps, avait mis en pièces le corps du serpent et en avait disséminé les morceaux de toutes parts pour les empêcher de se rejoindre, puis il était allé reconduire son cheval et son chien au château de la forêt. Il déposa aussi sa brillante armure, reprit ses vêtements de laine brune, et revint en chassant son troupeau devant lui.
«Comme tu rentres tard, mon petit Robardic! dit la bonne vieille cuisinière. Est-ce qu’il t’est arrivé quelque chose en chemin? as-tu perdu quelqu’une de tes bêtes?
–Non, aucune, heureusement. Mais pourquoi donc les cloches ont-elles sonné si fort et si longtemps?
–Quoi, tu ne sais pas que notre damoiselle est sauvée? que le dragon est mort, que la famille et le pays sont délivrés pour toujours de cet horrible fléau? D’où sors-tu donc, mon pauvre garçon?
–Je suis bien content que le dragon soit tué et la damoiselle délivrée, dit Robardie d’un ton tranquille; mais qui donc a fait ce beau coup?
–C’est ce cavalier inconnu, un chevalier beau comme le soleil et si brave! penses-tu? tuer un dragon qui avait trente têtes! Ce n’est pas toi qui en ferais autant! Et dire qu’il ne veut ni venir ici ni révéler son nom! Voilà qui est fâcheux! Ah! si je le voyais là devant moi, il me semble que je me jetterais à son cou! Allons, tire-toi un peu de côté, tu me gênes pour passer et on attend le rôti là-bas! on y fait bombance, je t’assure, et j’ai bien du plaisir à leur cuisiner de friands morceaux; mais n’aie pas peur! je penserai à toi et je te garderai quelque chose de bon. Va t’asseoir dans ton coin.»
Robardic lui obéit sans mot dire.....
Les jeux, les danses, les concerts, les festins ne cessèrent pas durant huit jours entiers. Il y avait des plaisirs et des régals pour tous, petits et grands, car le seigneur voulait que tout le pays prît part à sa joie et fêtât le bonheur de sa fille.