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LE DUC DE ROVIGO.

Table des matières

ARRÊT DU 27 DÉCEMBRE 1819.

LE procès du lieutenant-général Savary, duc de Rovigo, a été recueilli et imprimé en 1820, chez les frères Baudouin, avec cette épigraphe qui mérite d’être méditée: «En pareil

«cas en usent bien sagement ceux qui laissent faire l’entrée

«aux autres, et se présentent en seconde ligne pour se justi-

«fier; parce que les dernières accusations sont toujours plus

«douces et plus mollement poursuivies.» ( AYRAULT, de l’ordre, formalité et pratique judiciaires, liv. III., n° 31. )

Le duc de Rovigo, inscrit sur la liste du 24 juillet 1815, avait été traduit devant un conseil de guerre, comme accusé du crime de trahison, et d’avoir pris part au prétendu complot, qui, en 1815, avait ramené Napoléon en France.

Mais l’accusé avait prudemment fait défaut, il était contumax: et bien lui en prit; car un jugement du 24 décembre 1816, le condamna à mort à l’unanimité.

Labedoyère, Ney, les frères Faucher, ceux enfin qui, pour nous servir de l’expression d’Ayrault, avaient fait l’entrée aux autres, tous avaient succombé. Mais en 1819, la réaction avait un peu cédé, et il y avait quelque espoir que le duc de Rovigo se présentant en seconde ligne pour se justifier, l’accusation cette fois serait plus douce et plus mollement poursuivie.

Quoi qu’il en soit, le duc, de retour en France, ayant réclamé jugement, fut constitué prisonnier à l’Abbaye. — Il fit offrir sa défense à Me Dupin qui se rendit aussitôt à sa prison.

L’accusé parut devant le conseil de guerre le 27 décembre 1819.

Après la lecture des pièces et l’audition des témoins, le duc de Rovigo, prononça un discours dans lequel après avoir exprimé sa confiance dans l’équité de ses juges, il terminait par ces mots: «Je sollicite de votre bonté, Messieurs,

«d’entendre l’honorable orateur qui a bien voulu me prêter

«l’appui de son ministère dans une position où l’homme le

«plus rassuré par sa conscience ne doit point s’en rapporter

«à lui-même . Je l’ai chargé spécialement de vous rendre

«compte de la conduite que j’ai tenue pendant mon exil.»

M. le chef de bataillon Chambeau ayant soutenu l’accusation comme rapporteur, M. Dupin lui répondit par le plaidoyer qu’on va lire.

Les juges se retirèrent ensuite pour délibérer, et le résultat de leur jugement fut que le duc qui, trois ans auparavant avait été condamné à mort à l’unanimité, fut cette fois acquitté à l’unanimité.

Il fut mis sur-le-champ en liberté, et comme l’observe l’auteur du procès imprimé chez Baudouin: «Les mêmes

«soldats qui avaient été commandés pour répondre de sa

«personne avant son jugement, lui ont, aussitôt après son

«acquittement, rendu les honneurs militaires dus au rang

«éminent qu’il occupe dans l’armée.»

Choix des plaidoyers et mémoires de M. Dupin aîné

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