Читать книгу Toutes les Oeuvres Majeures d'Aristote - Aristote - Страница 103
CHAPITRE IX
ОглавлениеLe premier mobile que meut le moteur immobile et éternel, doit être éternel comme lui ; c’est ce mobile seul qui peut être cause du changement ; l’éternel est immuable, et ne peut produire qu’un seul et Identique mouvement.
S’il existe bien en effet éternellement un principe qui soit, ainsi que nous le disons, moteur tout en étant immobile et éternel, il faut que le premier mobile qu’il met en mouvement soit éternel ainsi que lui. Ce qui le prouve, c’est que la naissance, la destruction et le changement ne peuvent pas se trouver autrement dans les choses qu’à cette seule condition, à savoir qu’un certain mobile communiquera le mouvement reçu par lui. En effet, l’immobile donnera toujours le même mouvement, de la même manière et un mouvement unique, puisqu’il ne change jamais dans son rapport avec le mobile qu’il meut. Mais le mobile, au contraire, mu par l’immobile ou par un mobile qui a déjà reçu le mouvement, se trouvant dans des rapports constamment divers avec les choses, pourra ne plus être cause d’un mouvement identique. Comme il est dans des lieux contraires ou qu’il revêt des formes contraires, ce sera d’une façon contraire aussi qu’il communiquera le mouvement à chacun des autres mobiles, selon qu’il sera lui-même tantôt en repos, et tantôt en mouvement. Ce que nous venons de dire doit résoudre la question que nous nous étions posée au début : Pourquoi tout n’est-il pas ou en mouvement, ou en repos ? Pourquoi certaines choses sont-elles dans un mouvement éternel ? Pourquoi d’autres sont-elles dans un éternel repos ? Pourquoi y a-t-il des choses qui tantôt sont en mouvement, et tantôt n’y sont pas ? La cause en est maintenant évidente : c’est que les unes sont mues par un immobile éternel, et alors elles changent éternellement, tandis que les autres n’étant mues que par un mobile qui change lui-même, doivent nécessairement changer aussi. Quant à l’immobile qui, ainsi que nous l’avons déjà dit, persiste d’une manière absolue, identique et toujours la même, il ne peut donner qu’un seul et absolu mouvement.