Читать книгу Chasses au lion et à la panthère en Afrique - Benjamin Gastineau - Страница 11
ОглавлениеVIII.
Le lion est l’animal débonnaire et magnanime par excellence. Il se livre, tombe dans tous les piéges, ne craint rien, ne doute de rien, ne prévoit rien. Mais la panthère n’est ni aussi noble ni aussi courageuse, ni aussi large dans ses allures; elle se laisse difficilement surprendre et surprend souvent; aussi est-elle plus rarement tuée, car, dans le règne animal, il est de règle que les natures nobles soient sacrifiées et souffrent la mort, la disette, souvent l’expulsion du foyer, de l’antre, du nid, et que les natures félines et rusées échappent au danger. M. Bombonnelle, d’Alger, en sait quelque chose, lui qui, moins favorisé que beaucoup de chasseurs de lion dont pas un coup de griffe n’a effleuré l’épiderme, a livré corps à corps une lutte avec la panthère qui l’avait terrassé sur le bord d’un abîme, au fond duquel M. Bombonnelle, malgré de sérieuses blessures, a pu, par une adroite et courageuse énergie, faire rouler sa terrible ennemie.
La panthère rampe plutôt qu’elle ne marche; toujours inquiète du danger, elle évite les pièges, se tapit dans un sûr repaire, dans une embuscade, et de là saute sur une proie en la surprenant par derrière. Les quelques Africains que la panthère a tués ont été ainsi saisis par les reins ou par la nuque. Il n’y a donc pas de comparaison à établir entre la chasse du lion et celle de la panthère. Aussi Ben-Amar, qui a tué une quarantaine de lions, n’a-t-il tué que seize panthères.