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X.

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Il fit une autre chasse à la panthère du côté de l’Oued-Medjerda. Las, cette fois, d’entrer dans les fourrés, de traquer les broussailles, de suivre d’étroits et impraticables sentiers que personne ne connaît que lui, dit-il; n’ayant rien dépisté malgré toutes ses recherches, ayant vainement appelé lions et panthères et jeté des pierres au milieu des broussailles, il résolut d’user de ruse. Il acheta aux Arabes un mouton, le tua, en fit rôtir sur les lieux une moitié qu’il mangea avec un appétit de Gargantua, et glissa l’autre moitié dans une peau de chèvre qu’il suspendit au sommet de l’arbre le plus gros et le plus élevé du bois. Il attendit toute la nuit sans avoir de nouvelles du lion ni de la panthère. De dépit et de fatigue il s’endormit. Quand il ouvrit les yeux, son mouton ne se balançait plus à la branche de l’arbre à laquelle il l’avait attaché. Un lion ou une panthère étaient venus et avaient enlevé le gibier en respectant l’homme, ce qui prouve une fois de plus que la bête féroce n’attaque l’homme qu’avec répugnance. Ben-Amar trouva sur le tronc de l’arbre l’empreinte des griffes de la panthère et se mit aussitôt en chasse. De vingt pas en vingt pas, il trouvait des bribes de son mouton. Guidé par ce nouveau fil d’Ariane, il arriva près d’une grotte qui domine le cours de l’Oued-Zedra. Un monceau d’ossements, composé de squelettes, do détritus d’animaux, se trouvait à l’entrée de la grotte et formait un portique respectable. Le chasseur fit de ces ossements une chaise curule, et appelant, en faisant claquer sa langue contre le palais, la panthère, qu’il apercevait couchée et assoupie dans son antre, et qu’il n’avait pas réveillée, tant sa marche avait été légère! A son appel de langue, la panthère leva la tête. Ben-Amar fit feu sur elle à bout portant et l’atteignit à l’aine. Comme le chat, il est rare que la panthère reste sur le coup. Celle-ci fit un bond en dehors de sa caverne, cherchant son ennemi inconnu. Ben-Amar, abrité derrière un rocher, avait rechargé son fusil et l’attendait de pied ferme. Las de l’attendre, il alla au devant d’elle et la trouva étendue sans souffle sur le flanc du ravin. Ben-Amar la chargea sur son dos d’Hercule et la porta au bureau arabe de Souk-Arras, qui lui remit les quarante francs de prime.

Chasses au lion et à la panthère en Afrique

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