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1.1. Siegfried et la prescription sur la mise sur pied de l’armée du 18 novembre 1878

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Entre la chute de l’ancienne Confédération et le début de l’Etat fédéral, la mobilisation de l’armée suisse se faisait sans réelle préparation commune entre les différents cantons chargés de la mise sur pied de leurs contingents.131 Les levées de troupes se faisaient avec beaucoup d’improvisation, étaient mal coordonnées et connaissaient des retards dans leur exécution. Peu de choses étaient planifiées en matière d’organisation générale et de structures, de commandement et de stocks de matériels ou de ravitaillement.

A partir de 1848, avec la mise en place des institutions militaires de l’Etat fédéral, une plus grande attention fut portée aux questions de mobilisation. La législation confia au Département militaire fédéral la mission de préparer des plans de mise sur pied et de concentration des troupes. Elle réglementa également les effectifs des contingents à fournir par les cantons en hommes, chevaux et matériels de guerre. Le personnel à disposition du Département militaire fédéral ne lui permettait toutefois pas d’accomplir les travaux qui lui étaient confiés avec toute la rigueur et le suivi nécessaires.

Après la création du poste d’adjoint du Département militaire et instructeur en chef de l’infanterie en 1857, celui-ci fut chargé, dès 1863, de «la mise en œuvre et la préparation de tout ce qui peut être utile et nécessaire lors d’une mobilisation de l’armée et de la prise d’un dispositif, soit notamment le fractionnement de ladite armée, l’adoption de plans de défense en fonction des diverses menaces aux frontières, la préparation d’instructions appropriées en fonction des diverses éventualités possibles, la formulation de propositions pour la prise en compte et la conduite de tous les travaux qui, d’une manière générale, se rapportent, lors d’une éventuelle mobilisation de l’armée, à l’ordonnancement, au rassemblement et à la fourniture en quantité suffisante des moyens, dans la mesure où lesdits moyens ne sont pas du ressort des chefs d’arme ou des administrations; il est aussi responsable de veiller à l’unification des susdits moyens, lorsque les divers chefs d’arme et les administrations sont compétents pour leur gestion».132

En 1865, les tâches liées à la mobilisation et à la concentration furent reprises dans l’instruction pour le chef du Bureau d’état-major, institution qui venait d’être créée. Les compétences de ce dernier et celles de l’instructeur en chef de l’infanterie n’étaient toutefois pas clairement délimitées. De plus, les moyens manquaient toujours et l’organisation militaire de 1850 comportait de nombreux défauts dont les autorités étaient conscientes. La fin des années 1860 et le début des années 1870 furent marqués par deux projets de réorganisation militaire de grande ampleur: le projet Welti de 1868 et le projet de Constitution fédérale de 1872. Par ailleurs, les expériences des mobilisations de 1870–1871 montrèrent de manière exemplaire les énormes carences du système militaire, confirmant les idées de Welti qui avait toujours considéré la mobilisation comme une des plus importantes tâches de la préparation de l’armée à la guerre.133 En octobre 1871, celui-ci, soucieux de trouver un remède à la situation, ordonna la mise en place d’une planification de la mobilisation. Ce fut à nouveau l’instructeur en chef de l’infanterie, le colonel Gustav Hofstetter, qui reçut cette mission. En raison de l’ampleur de la tâche, il ne put la réaliser, d’autant qu’il était déjà très absorbé par sa fonction. Il mourut le 9 février 1874, sans avoir pu mener à bien la mission confiée par Welti.

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