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III L'ART LITTÉRAIRE DE LE SAGE
ОглавлениеTout cela est tout négatif. C'est de quoi éviter les écueils de l'art réaliste: ce n'est pas de quoi y bien faire. Le Sage avait mieux pour lui qu'une absence de défauts. Il avait d'abord, ce qui me paraît le mérite fondamental en ce genre d'ouvrages, un très grand bon sens.
Quand les hommes—car dès qu'il s'agit d'art réaliste il ne faut guère songer à avoir des lectrices— quand les hommes s'éprennent d'art réaliste, c'est par un désir assez rare, mais qui leur vient quelquefois, par réaction, dégoût d'autre chose, ou seulement caprice, de trouver le vrai dans un ouvrage d'imagination. Le cas se présente. Nous aimons successivement toutes choses, en art, et même la vérité. Mais voyez comme pour l'auteur il est malaisé de contenter ce goût particulier. Les termes de son programme sont apparemment, et même plus qu'en apparence, contradictoires. Il doit imaginer des choses réelles. Et ceci n'est pas jeu d'antithèse de ma part. Il est bien exact que nous demandons au romancier réaliste des inventions et non absolument des choses vues, des créations de son esprit, et non des faits divers; mais inventions et créations qui donnent, plus que choses vues et faits divers, la sensation du réel. Et je crois que pour aboutir, ce qu'il faut à notre artiste, c'est un peu d'imagination dans beaucoup de bon sens; un peu d'imagination, une sorte d'imagination légère et facile, qui est surtout une faculté d'arrangement,—et beaucoup de bon sens, c'est-à-dire de cette faculté qui voit comme instinctivement les limites du possible, du vraisemblable, et celles de l'extraordinaire et du chimérique,