Читать книгу Programme des Épouses Interstellaires Coffret - Grace Goodwin - Страница 9
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ОглавлениеConseiller Roark, Avant-poste Numéro Deux, Continent Sud, Planète Trion
« Conseiller ! »
Je me retourne et regarde entre les deux tentes pour voir qui m’appelle. Les deux soleils augurent une chaude journée radieuse mais je n’ai rien à faire de spécial à l’extérieur. Le jeune homme qui se précipite vers moi, dans le sable, a été récemment affecté à ma garde personnelle. C’est le fils de mon cousin, il est volontaire et fidèle malgré ses vingt printemps. « Oui, Byran ? »
Il est jeune, un mélange d’enthousiasme et d’excitation émane de toute sa personne : « Elle est arrivée ! »
Je le regarde d’un air interrogateur, il poursuit, « Votre femme. L’extraterrestre de la planète Terre. »
Je me redresse, j’ai l’impression d’avoir reçu un coup de poing dans le ventre. « Ma partenaire est ici ? Elle devait arriver au lever du premier soleil. » Je scrute le ciel une fraction de seconde. « Je l’attendais pas avant une demi-journée. »
Il me considère avec l’attention due à mon rang et hausse les épaules. « Je n’ai pas tous les détails, Conseiller, mais elle est là. Je l’ai vue. » Je perçois son regard quelque peu envieux.
« Elle est belle ? » Je ne devrais pas lui poser la question. Que peut-il bien me répondre ? Non monsieur, elle est moche comme un pou ? Bien sûr que non. Même si c’était la stricte vérité. « Belle à se damner, Conseiller. J’ai jamais vu de femme pareille. »
Je me dirige d’un pas pressé vers le terminal de transport provisoire et rustique situé à l’avant-poste. Je suis de passage pour quelques jours, le temps de rencontrer les chefs de tribus, j’ai été sous le choc lorsque le Programme des Epouses Interstellaires m’a informé de son arrivée imminente. Même mes parents ont quitté leur somptueuse demeure à Xalia, la capitale, pour venir à sa rencontre, faire la connaissance de ma promise, de la femme qui portera mes enfants.
J’écarte un pan de la tente, me baisse pour entrer et avise un petit groupe d’hommes. Disposés en demi-cercle, ils contemplent quelque chose au sol, visiblement ma partenaire.
Je me suis inscrit au Programme de Recrutement des Epouses Interstellaires il y a un mois environ. Je ne me rappelle pas vraiment du test en lui-même. Je me suis endormi et me suis réveillé le cœur battant, en érection, visiblement comblé. Je n’ai pas la moindre idée du style de femme qu’ils m’ont envoyé et d’ailleurs, je m’en fiche complètement. J’ai juste envie qu’elle soit là. Un chef fait toujours cavalier seul, et malgré toute l’admiration et le respect que je porte à mes parents, ils ne sont pas d’un grand réconfort quand je me retrouve seul, le soir dans mon lit. Tout seul.
Oui, une ribambelle de femmes de Trion rêverait de chevaucher ma bite mais elles exigent quelque chose en échange. La richesse. Le statut social. Le pouvoir.
La femme qui vient d’arriver n’aspire à rien d’autre que ma main sur elle et ma bite profondément enfoncé dans son vagin …
Je me racle la gorge, les hommes se retournent et s’inclinent. Les terminaux de transport sont forcément mobiles sur Trion, leur emplacement est gardé secret. La faction rebelle de Drovers présente sur le Continent Sud fait preuve d’agressivité et d’une grande détermination. Les Drovers souhaiteraient que Trion renonce à faire partie de la Coalition Interstellaire et n’envoie plus de soldats ni d’épouses. Les Drovers sont persuadés que notre technologie et la tenacité de notre tribu suffisent à nous protéger du fléau qu’incarne la Ruche. Ils sont forts. J’ai vu comment ça se passe dans l’espace. Je suis allé sur le front, à la guerre. J’ai servi pendant quatre ans, comme tous les volontaires Trion. Je sais sans l’ombre d’un doute que la faction Drover se trompe sur toute la ligne.
Sans la protection de la Flotte Interstellaire, la Ruche prendrait le contrôle de Trion en l’espace de quelques semaines.
Certains refusent de l’admettre. C’est la raison pour laquelle les terminaux de transport des avant-postes changent sans cesse d’emplacement, et restent secrets aux yeux du plus grand nombre. D’où ma présence en plein désert à l’Avant-poste numéro Deux, le terminal de transport le plus éloigné du Continent Sud. J’étais bien à la capitale, entouré de mes gardes fidèles et de mes conseillers, loin des complications et des embrouilles qu’engendre le moindre déplacement aux avant-postes. Chez moi, je suis avec mon peuple, je les dirige efficacement. Ici, je suis constamment sur mes gardes, la moindre de mes paroles risque de dégénérer entre tribus rivales, pour des ressources, de l’eau ou des femmes. Il suffirait de lâcher du lest pour que toute la région soit déstabilisée.
Mais je ne suis pas un faible.
Tous les Conseillers de Trion se réunissent ici-même, ces réunions durent des jours et des jours, c’est tout un rituel, lèche-cul et négociation sont légion.
Ma présence à l’Avant-poste Deux est requise pour ce type de réunion, quand j’ai su que ma partenaire était arrivée, j’ai fait mon possible pour faire profil bas et attendre. J’ai attendu, imaginant à quoi elle pouvait ressembler. En pensant à sa chatte toute chaude sur ma bite. J’entends presque ses petits gémissements de plaisir tandis que je la prends sans relâche en levrette sur le banc d’accouplement.
Trois jours d’attente.
C’est fini d’attendre. Elle est là, je vais pouvoir la posséder et rentrer chez moi. Enfin.
Je ne dis rien, je me rapproche, les hommes s’écartent, me permettant de la voir.
J’écarquille les yeux en la voyant endormie. Nue. Elle est tout en courbes, voluptueuse, de gros seins, une taille fine. Elle a la peau claire, pas brûlée par le soleil du désert. Ses cheveux resplendissent sous la lumière de la demi-douzaine de lampes surplombant la plateforme de transport. Personne n’a osé la toucher mais j’examine sa peau douce, elle repose à même le sol du terminal, je m’inquiète qu’elle ait pu se blesser durant le voyage. Pourquoi ne se réveille-t-elle pas ?
Je m’approche, m’accroupis devant elle et contemple ses traits délicats. Ses lèvres roses sont charnues. J’ai envie d’embrasser son visage en forme de cœur. Ses cheveux blonds méchés semblent tout droit sortis des mines d’or pur de Trion.
Elle est belle à couper le souffle, je suis troublé, mon corps réagit face à tant de beauté. Je comprends le désir ressenti par Byran.
Par tous autant qu’ils sont. Les hommes qui m’entourent. Je m’aperçois soudain de leur présence.
Putain !
Je regarde autour de moi, attrape la longue robe que l’un des hommes porte à son bras et couvre ma partenaire, m’assurant que son corps attirant soit entièrement caché. Seuls sa tête et son cou dépassent. Je me tourne et regarde les hommes, nerveux et confus.
« Vous reluquez ma partenaire, dis-je d’une voix glaciale. Vous l’avez vue à poil, je présume que vous savez tous qu’elle a un maître ? »
Tous baissent les yeux au sol.
« Aucun d’entre vous n’a songé à la couvrir ? Personne n’a songé à sa pudeur, au fait qu’elle m’appartienne ? Qu’elle est là pour mon seul et unique plaisir, et non pas pour le vôtre ? »
J’élève la voix au fur et à mesure que je parle. À la fin, je gueule carrément. Tout le campement a dû m’entendre.
Je me redresse et croise les bras sur ma poitrine.
« Byran ! »
Le jeune homme s’approche, épaules rejetées en arrière, tête haute. « Oui, Conseiller ?
—Trouve-moi le docteur et ramène-le ici. Immédiatement.
— Et vos parents ? »
Putain. Je les avais totalement oubliés dans tout ça. Ils ont fait le voyage jusqu’à l’avant-poste pour rencontrer ma partenaire. Très pressés que je me marie pour perpétuer la lignée et fournir une prochaine génération de dirigeants Trion, pure stratégie politique. Comme je suis un fils bien élevé, je leur ai permis de me présenter des femmes, et ce durant des mois. Ma position en tant que Conseiller m’aurait permis de choisir une femme de la capitale, mais je n’avais pas envie de subir leurs regards calculateurs ou leur feinte humilité. Ce sont des femmes nées pour pouponner, protéger des familles en vue. Arrogantes et imbues de leur personne. Lorsque ma mère a insisté pour je fasse mon choix, j’ai refusé. Mon père — pour une fois — a pris ma défense. Il comprend que je puisse avoir envie de choisir ma femme moi-même. Il veut que je puisse bénéficier du traitement dont il a lui-même bénéficié, avoir une vraie partenaire, parfaitement compatible, comme ma mère l’est pour lui. Je veux bien faire plaisir à mes parents en me mariant mais c’est moi qui choisis. Je veux une femme qui me convienne. La femme idéale.
Je regarde Byran qui attend patiemment, les mains croisées devant lui.
« Oui, informe-les de son arrivée. » J’aimerais vraiment faire la connaissance de ma femme en privé mais ce sera malheureusement impossible. Pas ici, à l’Avant-poste Deux. On est cernés par une nuée d’yeux curieux, ma mère la première.
Byran ne se doute pas du bouleversement qui m’envahit. Je reste de marbre tandis qu’il me salue et détale.
« Quant à vous …. dehors ! » dis-je en hurlant.
Le reste des curieux se presse de franchir les pans de la tente, je les entends murmurer tout en s’éparpillant, je ne les écoute pas, seule ma partenaire m’intéresse.
Elle dort. Elle est vivante, sa robe se soulève et s’affaisse. Je ne vais pas la laisser sur le sol de la plateforme de transport, je la prends dans mes bras et la dépose sur un fauteuil. Je la soulève sans effort : apparemment, les Terriennes sont petites. Je me souviens d’Eva, la femme du Haut Conseiller, toute frêle comparée à Tark, son maître. Je m’assois et l’installe sur mes genoux, je pousse un long soupir, ma colère et ma frustration m’abandonnent maintenant qu’elle est dans mes bras.
Ma femme est toute chaude et douce, ses magnifiques cheveux dorés et soyeux caressent mon visage. Je respire son odeur et ferme les yeux. C’est ma femme ! La femme la plus parfaite de tout l’univers. J’ai confiance en elle, même si elle n’a pas encore ouvert les yeux. Elle m’appartient. Je suis entièrement dévoué à mes parents et à ma sœur, mais avoir une femme qui va m’appeler maître n’a absolument rien à voir. Un sentiment de possessivité coule dans mes veines.
Une femme d’une vingtaine d’années, j’en ai trente, entre et me salue. Elle porte l’uniforme d’un médecin Trion et une mallette contenant tout le nécessaire pour diagnostiquer, soigner et guérir la majorité des maladies, blessures et égratignures. « Conseiller, j’ai appris que votre femme était arrivée. Félicitations. Souhaitez-vous que je l’examine avant l’accouplement ?
— Non. Faites-moi juste part de son état général, Docteur. Je me détourne et caresse ses cheveux. Je veux la sentir sous ma main. Je me chargerai personnellement des tests d’accouplement. Je suis quelque peu … protecteur envers ma femme.
— Oui, j’ai appris que vous étiez mécontent. Je sens à sa voix qu’elle n’est pas très contente. Vous préférez que cet examen ne s’effectue qu’en ma seule présence, pour nos archives officielles ?
— Putain, non. Ma réponse est immédiate et presque violente. Presque tout l’avant-poste l’a vue nue.
— Le protocole standard exige que vous la possédiez en présence d’un témoin officiel, afin d’être répertorié dans le système informatique du programme des épouses. »
Je serre ma femme plus étroitement contre moi. L’idée que ces trous du cul de voyeurs nous matent pendant que je tringle ma petite partenaire ne m’attire pas des masses. Personne ne doit entendre ses cris de plaisir, excepté moi.
« Je connais la tradition. Je choisis tout simplement de ne pas m’y conformer. Je vous assure, Docteur, que je vais la baiser plus d’une fois. Le système informatique du Programme des Epouses aura tout le temps d’enregistrer nos ébats. »
Elle esquisse un demi-sourire mais ne fait plus aucun commentaire sur le sujet. Je suis le Conseiller de ce putain de Continent Sud. Ils sont tous préoccupés par le déroulement de l’accouplement, ils comprendront quand ils verront sa tête demain. Elle sera comblée, comme une femme bien baisée. C’est tout ce que ces bâtards récolteront à l’avant-poste. Ces païens dépravés n’ont pas besoin de satisfaire leur curiosité ou leur penchant pour la chair en matant ma femme.
« Puis-je la voir ?
— Oui, Docteur, » je réponds en relâchant mon étreinte. Une doctoresse, ça ne court pas les rues, je suis content qu’elle soit ici sur cet avant-poste, je n’aurais pas pu tolérer qu’un autre homme pose les yeux sur elle, même à des fins médicales.
« Vous préférez la garder dans les bras ou l’allonger sur la table pendant que je la scanne? »
J’apprécie le respect dont elle fait preuve, je ferai en sorte qu’elle soit promue parmi l’élite de nos médecins une fois rentrée. Elle comprend mes besoins et mes attentes vis-à-vis de ma partenaire. Je dois la soutenir. « Là, comme ça. »
Elle hoche la tête et s’agenouille. Elle croise brièvement mon regard et écarte la robe. J’ai à peine aperçu ma partenaire avant de la couvrir. Elle est sur le côté, jambes repliées, je vois la courbe de ses hanches, ses gros seins, sa peau claire, la fine chaînette en or qui pend entre ses mamelons, grâce aux piercings dans ses tétons roses. Le centre de recrutement sur Terre a fait un excellent travail avec toutes les modifications nécessaires en vigueur sur Trion. Je prends le temps de l’observer. Ses seins tiennent bien en main, ses tétons sont rose clair. Les pointes de ses seins rebiquent avec les anneaux d’or. Je reconnais mon sceau gravé sur les médaillons en or fixés sur la chaînette. Cette vision me remplit d’aise, mon besoin primaire d’annoncer à la planète entière à qui appartient cette femme est désormais comblé. Personne ne remettra en doute son identité ou mon appartenance. Son ventre est légèrement bombé, son sexe entièrement épilé mais je ne vois pas grand-chose avec ses jambes repliées. Je bande en rêvant à ce qui m’attend entre ses cuisses souples et accueillantes.
La doctoresse prend une baguette ReGen dans sa mallette et la passe lentement de ses pieds à sa tête, puis elle descend à nouveau. Elle ne quitte pas les capteurs ni les couleurs des yeux.
« Roark, on a appris qu’elle était arrivée. » La voix de mon père résonne dans l’espace confiné de la tente, mes parents entrent à l’intérieur sans me demander la permission. Jusqu’à présent, leur arrogance ne m’a jamais dérangée. Mais une rage sourde m’envahit devant leur intrusion.
« Oui, Père. »
La doctoresse a remarqué la contracture de ma mâchoire, elle se précipite et couvre ma partenaire avec la robe.
Il s’avance, je secoue la tête, ma mère l’arrête et pose sa petite main sur son bras. « Félicitations, mon fils.
— Merci, Mère. » On m’a toujours dit que je ressemblais à mon père. Grand, large d’épaules, avec des yeux et des cheveux noirs. Les siens ont quelques mèches grises. Je porte une barbe rase, lui est rasé de près. Mais je lui ressemble. Pour mes décisions politiques, je tiens mon côté rusé, mon sang-froid et ma logique implacable, de ma mère. Elle est sa fidèle conseillère avisée, son épouse depuis des dizaines d’années. Il a servi en tant que Conseiller du Continent Sud pendant vingt ans avant de me céder la place. Comme c’est le cas depuis des générations, j’ai immédiatement été élu pour le remplacer.
Je n’ai pas refusé d’endosser la fonction, la mission et les lourdes responsabilités inhérentes à ce poste. J’ai grandi pour servir mon peuple. Je respecte mon rôle et l’honneur de ma famille. La tradition. Mon beau-frère est le bras droit du Haut Conseiller sur Trion. Notre famille se fait un devoir d’être au service de son peuple. Je n’ai jamais agi de façon égoïste. Je ne me le suis jamais permis.
La femme que je tiens dans les bras est à moi, et pour la première fois de ma vie, je ressens une intrusion dans ma vie de la part de mes parents, à un moment que je considère privé et sacré. Ma femme. Elle ne connaît rien des enjeux politiques sur Trion, de ma famille appartenant à l’élite de cette planète, de notre richesse, de notre puissance militaire colossale. Le processus de recrutement du Programme des Epouses Interstellaires a estimé que nous étions compatibles en tant qu’homme et femme.
Je vais enfin coucher avec une femme qui n’est pas attirée par moi pour des motifs purement politiques ou inhérents à mon statut social. Elle m’appartient. J’ai une érection, mon cœur se serre. La douleur me prend à la gorge tandis que je contemple son joli visage. Elle dort. Ses longs cils clairs sont fermés sur ses pommettes parfaites. Elle a un joli nez droit, des sourcils délicatement arqués et des yeux que j’ai hâte de voir.
Dorés ? Marrons ? Ou clairs et étranges, comme sa peau et ses cheveux dorés ? Ma mère entre la première et se penche pour l’observer. « Elle est petite. Pourquoi est-elle couverte ? »