Читать книгу Люксембургский сад. Из французской поэзии XIX-XX вв. - Коллектив авторов, Ю. Д. Земенков, Koostaja: Ajakiri New Scientist - Страница 22
Переводы
Marceline Desbordes-Valmore
(1786–1859)
Марселина Деборд-Вальмор
(1786–1859)
Détachement
ОглавлениеYet, are there souls with whom my own would rest whom I might bless, with whom I might be blessed!
Byron
Commbien il faut avoir souffert, pour être fatigué même de l’espérance !
Il est des maux sans nom, dont la morne amertume
Change en affreuses nuits vos jours qu’elle consume.
Se plaindre est impossible; on ne sait plus parler;
Les pleurs même du coeur refusent de couler.
On ne se souvient pas, perdu dans le naufrage,
De quel astre inclément s’est échappé l’orage.
Qu’importe! Le malheur s’est étendu partout;
Le passé n’est qu’une ombre, l’attente un dégoût.
C’est quand on a perdu tout appui de soi-même;
C’est quand on n’aime plus, que plus rien ne nous aime;
C’est quand on sent mourir son regard attaché
Sur un bonheur lointain qu’on a longtemps cherché,
Créé pour nous peut-être! qu’indigne d’atteindre,
On voit comme un rayon trembler, fuir… et s’éteindre.