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4me Récit De la féodalité. Genève sous le second royaume de Bourgogne.

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Table des matières

Nous avons dit que les Barbares germains s’étaient emparés de la Gaule, de l’Helvétie et d’autres pays appartenant aux Romains. Les chefs, pour récompenser les officiers qui leur avaient rendu les services les plus signalés, leur distribuèrent des provinces, à condition que ceux-ci leur rendraient hommage, ou, comme on disait alors, qu’ils seraient leurs hommes, c’est-à-dire qu’ils les reconnaîtraient comme leur souverain ou suzerain, leur fourniraient les troupes, et leur laisseraient les droits de haute justice, de lever certains impôts, de battre monnaie, etc., attributs du souverain.

Ces officiers supérieurs ou grands vassaux, n’étaient pas nombreux. Ne pouvant gouverner eux-mêmes la totalité de leurs immenses domaines, ils en cédèrent une partie, sous des conditions analogues, à des vassaux ou sous-vassaux; ceux-ci en usèrent de même avec les arrière-vassaux, etc. Le peuple était esclave. C’étaient les vilains , ou manants, ou serfs, attachés à la glèbe, c’est-à-dire appartenant à une terre, au même titre que les arbres et les maisons. Lorsqu’une terre changeait de maître, les serfs qui l’habitaient devenaient la propriété du nouveau possesseur.

Au Xme siècle, il n’y avait guère en Europe que des villages, habités par des paysans. Mais quelques-uns de ces villages grandirent et finirent par devenir des villes. Pour se défendre, les habitants entouraient celles-ci de murailles et de tours. Ces places, ainsi fortifiées, prenaient le nom de bourgs, et les habitants étaient des bourgeois.

Comme les paysans, les bourgeois furent d’abord soumis à des seigneurs. Mais s’étant enrichis comme artisans ou marchands, ils achetèrent aux seigneurs le droit de se gouverner eux-mêmes. C’est ainsi que nombre de villes devinrent des communes, et leurs habitants, des hommes libres.

C’est là ce qu’on appelle le système féodal, parce que la féauté ou fidélité au suzerain en est la base. Celui qui manquait à à cette fidélité, le félon, était déchu de tous ses droits. Le seigneur, de son côté, devait à son vassal aide et bonne justice. — On donnait le nom de fief aux terres qui dépendaient d’un seigneur, et celui d’alleus aux terres qui ne relevaient que du suzerain.

Le système féodal subit de nombreuses modifications. Ainsi, dans l’origine, le chef militaire qui offrait un fief à un vassal ne faisait que le lui prêter: il pouvait le lui retirer selon son bon plaisir. Ensuite les vassaux désirèrent laisser leurs biens à leurs enfants, et l’hérédité des fiefs s’introduisit peu à peu.

Quelques années après la mort du puissant empereur Charlemagne, son immense empire se brisa en plusieurs morceaux; aucun de ses successeurs n’avait eu son talent ni son énergie. Chacun de ces débris fut cependant assez grand pour former un royaume. C’est ainsi que furent formés les royaumes de France, de Germanie, de Lotharingie (Lorraine), d’Arles, etc., de même que le second royaume de Bourgogne, dont Genève fut une des principales villes.

Rodolphe I, gouverneur de la Bourgogne transjurane, s’empara du trône et se fit couronner roi dans l’abbaye de St.-Maurice, en Valais.

L’histoire de Genève, pendant le règne de Rodolphe et de ses successeurs, est peu connue. On sait que les Sarrasins, les Normands, les Hongrois promenaient sur l’Europe leurs hordes sauvages. La vallée du Léman fut ravagée. On croyait à la fin du monde, car on approchait de l’an 1000.

En 1032, Conrad le Salique, empereur d’Allemagne, mit fin au second royaume de Bourgogne. Le dernier roi, Rodolphe III, n’ayant pas eu d’enfant, avait désigné l’empereur d’Allemagne, son beau-frère, comme son héritier. Celui-ci s’avança avec une armée et prit possession de ses nouveaux États. Il força les habitants à le reconnaître comme suzerain, et se fit couronner roi de Bourgogne, à Genève, dans la cathédrale de St-Pierre, alors inachevée. A cette occasion, il la fit agrandir et embellir. Les travaux de construction durèrent longtemps encore. Ce ne fut guère que vers le milieu du XIIIme siècle qu’elle fut terminée.

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