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8me Récit. — Aspect de la ville au XVe siècle. Les foires Origine du nom de quelques rues.

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Depuis les grands incendies de 1324, la ville s’était considérablement embellie. Un article des Franchises défendait de recouvrir les maisons autrement qu’avec des tuiles. On avait élargi les rues et fait pénétrer dans les maisons un peu plus d’air et de lumière.

Cependant la propreté publique laissait beaucoup à désirer. Pas de canaux, pas d’égouts. L’eau de pluie tombait directement des toits dans la rue; elle s’écoulait, en entraînant les immondices qui se trouvaient devant chaque maison. Les fortes pluies d’été étaient les bienvenues, car elles nettoyaient les rues.

Cette malpropreté, d’ailleurs commune à toutes les villes du moyen âge, était une des causes de la visite périodique de la peste, ce terrible fléau, qui faisait de nombreuses victimes.

Chaque rue de Genève avait son commerce particulier. Quelques-unes ont gardé le nom qu’elles portaient jadis, et qui indiquait presque toujours le genre de métier qui s’y pratiquait. Ainsi les bouchers étaient au Grand Mézel (Mécel, du latin Macellum, marché à la viande, boucherie); plus tard ils se transportèrent à Longemalle (longum macellum). Les tripiers et marchands de boyaux étaient à la Tour-de-Boël (ou du Boyau, du latin botellus, boyau).

Les cordonniers demeuraient à la rue de la Cité, aussi appelée «rue des Cordonniers» ; les «taconniers» ou savetiers, à la Taconnerie. Cependant ce dernier fait n’est pas certain. La Taconnerie était le marché aux fromages, qui ne pouvaient se vendre ailleurs. Il est possible que le terme de «Taconnerie» Provienne de l’antique et puissante famille patricienne des «Tacon», qui jouissait d’un grand crédit, et dont la maison se trouvait dans le voisinage.

Les Rues Basses n’ont porté ce nom que depuis le XVIIme siècle. Autrefois on disait «la grande rue de la Rivière;» les maisons avaient des dômes, ou immenses avant-toits, qui recouvraient une partie de la rue. Au milieu de la chaussée étaient des échoppes d’artisans, nommées hauts-bancs. Cette longue rue portait, comme encore de nos jours, autant d’appellations différentes, qu’il y avait d’interruptions latérales. Les Suisses allemands en séjour résidaient à la rue des Allemands, les orfèvres, à la rue des Orfèvres (plus tard Croix-d’Or, ainsi appelée d’une auberge de ce nom). Au port de la Fusterie, on débarquait, entreposait et travaillait les fustes, ou grandes pièces de bois de construction, qui arrivaient par des barques. C’était donc le quartier des fustiers ou charpentiers. Les Chaudronniers ou Peyroliers exerçaient leur bruyant métier dans la rue des Chaudronniers, où se trouvaient de nombreux ateliers d’objets en cuivre. Les marchands de fourrure étaient à la Pélisserie, les professeurs et les régents, dans la paisible rue Verdaine. Les riches et les nobles demeuraient dans le quartier alors aristocratique de la Madeleine et des environs.

Il se tenait à Genève, trois ou quatre fois l’an, des foires très importantes, qui duraient plusieurs semaines, et auxquelles se rendaient des marchands de France, d’Allemagne et d’Italie. L’emplacement des foires était primitivement sur les bords du Rhône, à l’endroit où se trouvent aujourd’hui les maisons des Rues-Basses.

Le Molard était le port de Genève. Il s’avançait dans le lac en formant comme une pointe, un promontoire d’où lui est venu son nom (du latin moles, digue).

On ne commença, d’une manière un peu générale, à paver les rues de la ville, que dans le courant du XVme siècle. En 1474, le Conseil fit une collecte pour avoir de quoi paver la place de la Fusterie. En 1490, on pava le chemin qui allait de la Maison de ville à Plainpalais.

C’était l’usage, dans toutes les fêtes publiques, de jouer en plein air des sortes de comédies, tirées soit de l’histoire sainte, soit de quelques traditions populaires. Le peuple aimait beaucoup ces spectacles, et le Conseil, pour lui plaire, en faisait souvent les frais. Les acteurs étaient généralement des artisans; les ecclésiastiques prenaient part à ces divertissements, et permettaient qu’on élevât des théâtres provisoires à l’entrée des églises ou des chapelles.

Le peuple aimait aussi la danse et les mascarades; maïs elles donnaient souvent lieu à des désordres; aussi le Conseil dut-il les interdire, ainsi que le port des faux nez. En 1484, il défendit à tous les habitants, sous peine de trois coups de corde, de porter des armes offensives, et d’aller de nuit dans les rues.

Le métier des armes et les exercices militaires étaient en grand honneur. L’arc, l’arbalète et plus tard l’arquebuse, furent les armes les plus recherchées. Il y avait déjà de grands tirs à la cible, où de beaux prix, offerts par la communauté, étaient disputés par les plus habiles.

Petite histoire de Genève

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