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Les évêques, la maison de Savoie, la commune de Genève, le vidomnat.

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Genève se trouva donc placée sous l’autorité des empereurs d’Allemagne. Mais très occupés à de lointaines guerres, ceux-ci n’exercèrent jamais l’autorité effective. Ils remirent leurs intérêts entre les mains des évêques, et leurs concédèrent la souveraineté temporelle de leurs diocèses, c’est-à-dire tous les droits de haute et de basse justice (droit de condamner à la prison et à mort); celui de percevoir les impôts, avec les revenus qui y étaient attachés. C’est ainsi que les villes épiscopales de Bâle, de Besançon, de Sion, de Lausanne, de Genève, etc., furent constituées en fiefs ecclésiastiques, ne relevant que de l’empire et de leur évêque. La clef et l’aigle de nos armoiries s’expliquent Par la double souveraineté exercée sur la ville, la clef étant l’insigne de l’évêque, et l’aigle, celui de l’empire d’Allemagne.

A Genève, l’autorité de l’évêque fut violemment contestée par les comtes de Genève, ou comtes de Genevois qui, sous les rois de Bourgogne, avaient administré la ville et auraient voulu continuer à le faire. Les comtes, ducs, marquis , étaient des grands vassaux qui avaient réussi à devenir les seigneurs des pays dont ils n’auraient dû être que les gouverneurs.

Tel avait été le cas des comtes de Genevois, c’est-à-dire du territoire genevois (pagus genevensis), qui s’étendait autour de la ville. Ils possédaient un château-fort au Bourg-de-Four.

Les premiers évêques se défendirent avec courage contre les comtes de Genevois et la lutte fut longue et ardente. Toutefois, grâce au prestige de l’Eglise, et au concours des habitants, les évêques finirent par triompher. Les comtes de Genevois conclurent avec un des évêques, Humbert de Grammont (1124) un traité d’une haute importance, l’Accord de Seyssel, par lequel ils reconnaissaient la souveraineté de l’évêque sur la ville.

Vers la fin du XIIIme siècle apparut la Maison de Savoie, qui a joué un rôle si considérable dans l’histoire de Genève. Presque inconnus au Xme siècle, les comtes de Savoie, qui acquirent plus tard la dignité de ducs, devinrent peu à peu les maîtres de tout le pays autour de Genève. Leur pouvoir s’étendait sur le Chablais, le Faucigny, une partie du Piémont, le Pays de Vaud, etc. Ils firent la guerre aux comtes de Genevois et finirent par leur enlever successivement toutes leurs possessions. Genève, isolée au milieu des terres des ducs de Savoie, devait nécessairement devenir l’objet de leur convoitise.

Les Genevois qui, sous l’autorité de leurs évêques, jouissaient, comme nous le verrons plus loin, de grandes libertés, s’opposèrent toujours obstinément aux prétentions de la Savoie. Pour être mieux en mesure d’opposer une vigoureuse résistance à leurs ennemis du dehors, ils eurent l’idée de s’organiser entre eux. Comme beaucoup de villes à cette époque, ils se constituèrent en communauté (commune); ils se nommèrent des magistrats (syndics), chargés de veiller à la sûreté de la ville, de lever les impôts, etc.

On ignore le moment précis où les Genevois s’organisèrent en commune. Mais on sait que ce droit leur fut Sabord contesté par l’évêque, Guillaume de Conflans, qui les somma de «dissoudre la commune soit collège insolite qu’ils venaient de former entre eux.» Cependant, au commencement du XIVme siècle, de nouvelles tentatives furent faites, et l’on sait, d’après les Registres des Conseils, qu’en 1365 une assemblée générale de bourgeois, soit Conseil général (voir leçon suivante), avait pris la résolution de recevoir, avec de grands honneurs, l’empereur Charles IV.

De ce fait, d’ailleurs peu important, on peut cependant déduire que les bourgeois avaient acquis le droit de se réunir en Conseil général, et de prendre les décisions qui concernaient le bien général. Par conséquent, la commune existait en fait.

Toutefois l’évêque restait le souverain (dominus) de la cité. Il déléguait une partie des attributions à un fonctionnaire laïque, qui prit le nom de vidomne (du latin vice-dom(i)nus), c’est-à-dire remplaçant du souverain.

Le vidomne n’avait que des fonctions peu importantes, telles que de faire arrêter les malfaiteurs, de juger les petits délits, etc.

Cependant, espérant s’introduire dans l’administration de notre ville, les comtes et ducs de Savoie réussirent à se faire nommer vidomnes de Genève. Ils n’exerçaient toutefois pas en personne ces fonctions, mais en chargeaient un de leurs officiers.

Petite histoire de Genève

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