Читать книгу Petite histoire de Genève - Louis-Joseph Thévenaz - Страница 18

5me Récit. Puissance de l’Eglise au moyen âge.

Оглавление

Table des matières

Il peut paraître étonnant qu’après le départ de l’empereur, les évêques aient pu tenir tête aux puissants comtes de Genevois. Mais il faut se rappeler que, à cette époque, le prestige et la puissance de l’Eglise étaient immenses. L’évêque dépendait du pape, auquel obéissaient les rois et les empereurs, comme les plus humbles des hommes. Malheur au prince qui refusait de se soumettre aux ordres de l’Eglise! il était excommunié, c’est-à-dire retranché de l’Eglise et son pays mis en interdit. Un excommunié était un être maudit, dont tout le monde fuyait le contact. A sa vue, les chants cessaient, l’orgue se taisait, les cloches restaient silencieuses. Lorsque la sentence d’excommunication était lue, c’était à la lueur des torches et dans le plus sombre appareil; à la fin de la cérémonie, tous les assistants renversaient leurs flambeaux et en éteignaient la flamme sous leurs pieds. Si le coupable était un prince, le pape déliait ses sujets de leur serment de fidélité ; souvent même il interdisait dans tout le pays les cérémonies du culte; les sacrements n’étaient plus administrés; il n’y avait plus de messes ni de prières, pas même pour les nouveaux-nés et pour les morts.

L’interdit était une sentence, prononcée par l’évêque ou le pape, interdisant l’exercice du culte et l’administration des sacrements dans un lieu déterminé. Cette mesure avait pour objet de punir ceux qui avaient causé un scandale public ou qui s’étaient révoltés contre l’autorité ecclésiastique. — En 1200 le pape Innocent III mit le royaume de France en interdit: pendant plus de huit mois, les églises furent fermées; plus de messes, plus de mariages; on n’enterra plus les morts avec des cérémonies religieuses. En présence de l’émotion populaire qui s’ensuivit, le roi dut céder au pape.

L’interdit était quelquefois accompagné de cérémonies lugubres: on voilait les statues des saints, on descendait les cloches des clochers, etc.

L’abus que l’Eglise fit de l’interdit et de l’excommunication fit tomber en discrédit ces armes redoutables. Mais pendant des siècles, grâce à elles, le pape tint à ses pieds tous les princes et les peuples de la chrétienté.

Petite histoire de Genève

Подняться наверх