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MORT DE Mme FRY

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Pendant son séjour à Paris, Mme Fry entra avec son inépuisable charité dans les détails de tout ce qu’avait pu faire le Comité, «l’éclairant de ses lumières et de ses sages conseils,» dit le rapport de l’Œuvre. Dans une de ses visites à Saint-Lazare, plusieurs dames de l’association catholique et celles de l’association protestante entourèrent cette sainte femme, dont les paroles empreintes d’amour et de charité réunissaient tous les cœurs dans un doux sentiment de fraternité et d’affection chrétienne. Tandis que les détenues étaient rassemblées dans l’immense salle qui sert de réfectoire, Mme Fry parla aux pauvres pécheresses, avec cette compassion qui brise les cœurs les plus endurcis.

C’était la dernière fois qu’elle devait se faire entendre à Paris: elle touchait au terme de sa carrière. Rentrée en Angleterre, elle tomba malade, et le rapport ajoute ces quelques mots remplis d’amers regrets: «Couchée sur un lit de douleur, l’angélique missionnaire des prisons ne peut plus que prier pour l’œuvre à laquelle sa vie fut consacrée; mais, au milieu de ses cruelles souffrances, elle remplit encore par sa patience, son courage et sa foi, un ministère d’édification, montrant par toutes ses paroles que ses espérances de salut ne reposent qu’en Christ, et en son sang versé sur la croix.»

Les craintes qu’inspirait à ces dames l’état de santé de Mme Fry n’étaient que trop fondées. Usée par ses travaux, par de si grandes préoccupations, par ses voyages missionnaires, la sainte femme sentit ses forces physiques l’abandonner avant l’âge. Les énergies spirituelles qui l’avaient soutenue dans la lutte contre le mal restèrent seules vivantes en elle, constamment proportionnées dans son âme aux besoins de chaque jour et aux angoisses croissantes de la maladie. «Je vois les portes de la miséricorde ouvertes et les rayons de la lumière divine s’en échappent,» disait-elle. Elle mourut le 12 octobre 1845, âgée de soixante-cinq ans. Sa vie et sa foi avaient été en harmonie l’une avec l’autre: elle s’était dépensée au service de ses semblables, elle avait aimé d’un amour passionné ceux que le Christ a tant aimés, le rebut de l’humanité, les femmes perdues, les misérables, les prisonniers, les criminels. Elle avait entendu l’appel du Maître, et fidèlement elle avait obéi à la parole qui, aujourd’hui comme au premier jour, dit à tous les disciples du même Sauveur: «Allez dans les carrefours des routes et invitez aux noces tous ceux que vous trou verez.»

Cinquante années de visites à Saint-Lazare

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