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CHAPITRE VII.

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Table des matières

De la Leçon à la longe. — Elle a pour but d’habituer l’Écolier à conserver sa position au pas et au trot; de lui apprendre à faire tourner son cheval aux deux mains, à le porter en avant, à l’arrêter, à changer ses rênes de main, selon les changements de piste, à les ajuster, etc., etc.

Instruction de l’Elève-Ecuyer.

Il faut choisir un cheval de moyenne taille, dit de longe, docile et doux d’allure, avec une selle demi-piquet, et qui aura un caveçon dont l’écuyer tiendra la longe ou la fera tenir par un jeune élève , pour que l’écolier, déjà bien occupé de sa position, ne soit pas tout de suite obligé de mener son cheval. C’est en voulant faire ces deux choses à la fois qu’on retarde l’élève et qu’on n’obtient ni l’une ni l’autre.

On fera d’abord cheminer le cheval au pas dans un cercle déterminé par un diamètre de 30 pieds environ. Celui qui tient la longe, se plaçant au centre et restant sur place, l’Écuyer qui donne la leçon marchant derrière la longe, dans un plus petit cercle, pour être à même d’arrêter le commençant toutes les fois qu’il perd l’équilibre, tant pour l’empêcher de tomber que pour rectifier sa position. Il devra s’attacher surtout à le faire asseoir en lui rappelant de chasser l’assiette vers le pommeau de la selle; car, sans cette précaution, le mouvement du trot ne manquerait pas de la lui faire reculer.

Dans ses trois leçons de pied-ferme l’écolier aura déjà appris à tenir ses rênes de la main gauche comme de la droite, et à les ajuster. Il faudra lui faire répéter ce dernier mouvement au pas et au trot, ayant soin, lorsqu’il soutient le bouton des rênes de la main droite, de le faire rester au temps, un tour ou deux de longe, la main droite soutenue bien perpendiculairement au-dessus de la gauche, sans déplacer cette dernière, le haut du corps grandi, les épaules effacées. Or, comme cette action de rester au temps (V. pour ajuster les rênes) n’est exécutable qu’autant que le corps est bien dans la ligne d’aplomb, et qu’elle devient une épreuve à laquelle on soumet la position de l’écolier, il faut la répéter plus que moins.

L’élève aura aussi appris, dans ses leçons de pied-ferme, à diriger sa main à droite et à gauche sans la fausser, en accompagnant ce mouvement de la pression de la jambe du même côté. Il saura marquer l’arrêt par la retraite du corps ( V. De la Retraite du corps.), changer ses rênes de main, placer la main au repos. Toutes ces opérations l’auront préparé à faire tourner son cheval des deux côtés pour passer alternativement d’une piste à l’autre par des changemens de main, en coupant le cercle par le milieu. Etant d’ailleurs aidé par la longe, l’écolier n’aura qu’un très-petit mouvement à faire pour que son cheval tourne sans difficulté.

L’usage consacré dans le manège civil ou d’Académie, étant de commencer et finir la reprise sur la piste à droite, on s’y conformera avec d’autant plus déraison qu’il facilite beaucoup la leçon des commençants .

Dans la leçon des changements de main à la longe, on se bornera à expliquer à l’élève:

1° Que la piste est à droite quand le centre du cercle ou du manège est à sa droite, et qu’alors il doit tenir ses rênes dans la main gauche. (V. pl. 5. )

2° Que la piste est à gauche quand le centre du cercle ou du manège est à sa gauche, et qu’alors il doit tenir ses rênes de la main droite. (V. pl. 5.)

3° Qu’en un mot les rênes de la bride doivent toujours être tenues dans la main qui se trouve du côté du mur.

Jusqu’à la seizième leçon, il faudra bien se garder de faire tenir le bridon dans la main du dedans, parce que l’écolier s’en ferait un point d’appui, et qu’il est plus facile de placer une seule main que d’en placer deux à la fois; il tiendra, sur la piste à droite, la gaule haute dans cette main; et sur la piste, à gauche, il placera le poignet gauche à côté du droit, et dans la même position que s’il tenait le bridon, ni plus haut ni plus bas .

Il faut expliquer, dès la première leçon de longe, que l’usage a consacré l’expression de dedans et dehors, que l’on emploie souvent au lieu de dire droit et gauche.

Quand on est sur la piste à droite, le dedans du manège se trouvant à droite, on dira indistinctement la jambe de dedans pour la jambe droite, et la jambe de dehors pour la jambe gauche, cette dernière étant du côté du mur, qui est le dehors du manège.

Comme dans le mouvement du trot en cercle, le cheval se penche un peu en-dedans pour conserver son centre de gravité, le corps du cavalier doit aussi suivre cette inclinaison pour rester uni à son cheval par la même verticale. Ainsi, sur la piste à droite, l’homme en s’unissant le plus possible au mouvement de la masse qui le supporte, pèsera d’avantage sur la fesse droite que sur la gauche, parce que le corps et l’assiette seront attirés un peu en-dedans; mais comme ce n’est qu’avec une certaine habitude qu’on se relâche assez pour se laisser entraîner naturellement à cette inclinaison prise par le cheval, on doit souvent rappeler aux commençants de porter l’assiette en-dedans, de peser sur la fesse de dedans, d’avancer l’épaule et la hanche de dehors, en effaçant celles de dedans.

Si l’on ne rappelait pas l’élève à cette position, il arriverait qu’après quelques tours de longe au trot, l’épaule et la hanche de dehors, se reculant de plus en plus, et l’assiette tournant aussi du même côté, le cavalier finirait par tomber en-dehors du cercle, échappant par la tangente. Cet effet, dont beaucoup de praticiens ignorent la cause, devient bien plus sensible à mesure que le cheval augmente son train ou rétrécit le cercle. Sur les jeunes chevaux qui ne sont point assouplis, et surtout sur ceux qui se défendent sur le cercle, il est si violent que le meilleur cavalier a besoin de jeter fortement l’assiette en-dedans pour ne pas être précipité en-dehors par la force centrifuge. On conçoit que les maîtres qui ne connaissent pas bien ces effets et qui ignorent totalement leur cause, torturent les élèves qu’ils veulent tenir au grand trot à la longe,parce qu’ils les placent de même que sur la ligne droite, et qu’alors ces élèves, toujours prêts à tomber en-dehors, se cramponnent avec les genoux et les talons pour éviter la chute.

Dans tout autre temps que celui où nous vivons, je me serais borné à dire qu’il faut se conformer à l’usage de mettre les commençants à la longe, comme l’ont fait et prescrit tous les grands maîtres de notre École, dont l’autorité est incontestable; mais comme cette leçon exige de la méthode et un écuyer pour chaque élève, on est assez dans la très-mauvaise habitude aujourd’hui de la supprimer, et de mettre dans les reprises en liberté des commençants qui ne savent ni tenir leurs rênes ni se mettre en selle. Ce qui augmente encore les difficultés et le danger, c’est que les prétendus réformateurs des méthodes surannées, au lieu de donner aux débutants des chevaux d’école d’allures douces, avec ces selles de manège si avantageuses pour déterminer tout de suite la belle position, leur en font monter de si durs et si maussades, avec des selles si incommodes, qu’eux-mêmes, ces maîtres de moderne fabrique, ne sauraient se tenir dessus sans le secours des étriers. Or, comme à l’impossible nul n’est tenu, l’écolier est bien obligé de prendre sa tenue sur ses rênes et sur ses étriers, car on lui donne ces derniers beaucoup trop tôt, et souvent il les prend de lui-même sans consulter le maître. Aussi qu’arrive-t-il? C’est qu’ayant débuté par contracter les positions les plus fausses et par employer beaucoup de force et de roideur, il devient presque toujours impossible de rectifier la position de cet élève, quand même cette tâche est entreprise par le meilleur démonstrateur .

Dans les premières leçons à la longe, il ne faudra pas beaucoup exiger de la position des cuisses et des jambes. On s’attachera principalement à ce que l’écolier ait le corps assez en arrière pour être assis; les commençants sont toujours disposés à le porter en avant; la chose la plus essentielle qui vient ensuite, c’est que sa main soit parfaitement placée et ses rênes tenues à leur juste longueur. Les commençants lèvent les coudes quand l’assiette coule de côté, parce que ce mouvement est naturel pour faire contre-poids; ils remontent les genoux et les serrent tant qu’ils peuvent, ce qu’on appelle être raccroché ; tournent les pieds en-dehors, tendent le cou-de-pied la pointe basse ou la tiennent en l’air. Tous ces désordres proviennent de la roideur et du manque d’habitude; quand ils sont trop grands, il faut toujours arrêter au pas et même sur place, et avant tout, rétablir l’assiette comme base fondamentale de la position du cavalier, puis rappeler lentement et à propos les autres principes généraux, dégagés de tous développements qui ne serviraient, quant à présent, qu’à compliquer la leçon et fatiguer la mémoire de l’élève. Dans le chapitre suivant, je suppose tous les déplacements possibles, de même que j’ai indiqué les termes les plus simples et les plus positifs pour les rectifier.

LEÇON LA PLUS SIMPLE, COMME LA PLUS COMPLÈTE,

TANT POUR DONNER, LA BONNE POSITION QUE POUR RECTIFIER LA MAUVAISE.

Instruction de l’Elève-Ecuyer.

De la tête.

Levez la tête. — Ne la renversez pas. — Ne l’appuyez pas sur l’une ou l’autre épaule. — Laissez là libre entre les deux épaules. — Ne la levez pas avec affectation. — Quand vous la placez directe, portez le regard entre les deux oreilles du cheval.

(Je dis quand elle est directe seulement, car je ne prétends pas exiger, comme certains écuyers, que l’élève ne regarde jamais autre part qu’entre les oreilles de son cheval. )

De la poitrine et des épaules.

Ouvrez la poitrine en portant les épaules en arrière. — Ne rendez pas la poitrine saillante. — Effacez vos épaules. — Portez la pointe des épaules en arrière. — Baissez également vos épaules. — Ne levez pas les épaules. Cherchez à sentir que les épaules fassent un point d’appui sur les hanches, et que les hanches fassent à leur tour un point d’appui sur les fesses; par ce moyen, votre assiette sera chargée de toutes les parties supérieures du corps, et la base étant ainsi bien établie, vous n’aurez pas besoin de serrer les genoux pour vous maintenir en selle.

Des bras, des coudes et des poignets.

N’écartez pas les bras d corps. — Ne levez pas les coudes. — Ne serrez pas les coudes au corps. — Laissez tomber les coudes naturellement sur les hanches. — Ne reculez pas les coudes derrière les hanches (défaut qui vient de ce que les rênes sont trop longues et la main de côté). — Ne mettez pas les coudes devant les hanches (défaut provenant des rênes trop courtes et de la main trop loin du corps). — Assurez les bras sans roideur. — L’avant-bras et le poignet placés horizontalement, ou, le pouce soutenu de niveau avec le pli du bras. — La main gauche bien vis-à-vis le milieu du corps. — Tournez 1 es ongles un peu en-dessus, afin de sentir la bouche du cheval par le petit doigt un peu rapproché du corps. — Etendez, allongez le pouce gauche sur les rênes. — Faites passer les rênes bien l’une sur l’autre sur la jointure de la deuxième phalange de l’index. — Rangez bien les doigts l’un à côté de l’autre, les ongles touchant le creux de la main sans le serrer. — Ne roidissez pas le poignet. — Relâchez le poignet. — Plus de moelleux dans le poignet. — N’arrondissez pas tant le poignet. — Ne cassez pas, ne cavez pas le poignet. — Assurez le poignet. — Evitez qu’il batte à chaque temps de trot. — Arrêtez moëlleusement la main bien assurée, en faisant retraite du corps sans le renverser. (V. De la Retraite du corps.) C’est en faisant arrêter souvent du trot au pas que l’on donne cette utile leçon. Quand vous mettez votre cheval au trot, que ce soit du plus grand pas possible au plus petit trot possible. — Quand vous l’arrêtez du trot au pas, que ce soit du plus petit trot possible au plus grand pas possible. — Rendez la main un temps, quand le cheval a répondu à l’arrêt. — Ayez la main légère sans laisser flotter les rênes. — Ne lâchez pas trop les doigts. — Ne serrez pas tant les doigts. — Ne laissez pas flotter les rênes. — Ne tendez pas tant les rênes. — Ajustez les rênes, sans déplacer la main gauche. — Ne tirez pas sur les rênes en les ajustant. — Enlevez la main droite perpendiculairement au-dessus de la main gauche. (V. Pour ajuster les rênes.) — Restez au temps. — Soutenez le bouton des rênes pour les tendre et les égaliser. — Accourcissez vos rênes (jamais plus d’un travers de main à la fois) en baissant doucement la main gauche, et en évitant d’en donner une saccade sur la bouche du cheval. — Allongez les rênes en élevant doucement la main gauche (jamais plus d’un travers de main ). — Prenez vos rênes dans la main droite. — Placez la main droite vis-à-vis le milieu du corps, les doigts rangés sur la même ligne, c’est-à-dire que le petit doigt ne doit pas être plus près du corps que les autres. — La gaule tombant perpendiculairement le long de l’épaule, sans arrondir le poignet (quand elle est basse), et la pointe inclinée vers l’oreille gauche du cheval, le poignet arrondi, les ongles en-dessus ( quand elle est haute ). — Reprenez les rênes dans la main gauche pour les ajuster. — Reprenez vos rênes dans la main droite, en vous rappelant qu’elle ne doit pas être placée comme la gauche.

De l’assiette et de la ceinture.

Laissez-vous asseoir. — Laissez-vous porter naturellement sur les fesses. — Assis, assis. — Chargez l’assiette du poids du corps. — Chassez l’assiette en avant pour vous rapprocher le plus possible du pommeau de la selle. — Soutenez les reins sans les creuser. — Ployez un peu les reins en portant le haut du corps en arrière. — Relâchez la ceinture et liez-vous par son jeu aux mouvements du cheval. — Pesez sur l’assiette à droite. — Pesez sur l’assiette à gauche. — Jetez l’assiette à droite. — Jetez l’assiette à gauche. — Ne creusez pas le côté droit. — Ne creusez pas le côté gauche. — Souvenez-vous d’avancer souvent le côté de dehors en effaçant celui de dedans (ici, côté s’entend par l’épaule et la hanche ). — Formez l’appui de l’assiette sur les ischions et non sur le coccyx. (Ceci exige de la part du maître une explication qui a déjà dû être faite en partie dans la leçon de pied-ferme. Le coccyx porte sur la selle quand la ceinture est rentrée ou creusée, alors l’assiette s’écrase, comme d’ordinaire chez les vieillards, et coule sous le centre de gravité. Il y a des élèves qui ont les dernières vertèbres trop longues, ils sont difficilement bien assis par cette raison.

Des cuisses et des genoux.

Tournez les cuisses en dedans du haut de la hanche pour les mettre sur leur plat. — Ne serrez pas les cuisses. — N’ouvrez pas les cuisses. — Etendez, allongez lès cuisses, sans enlever l’assiette, sans vous mettre sur l’enfourchure, mais seulement par le poids des jambes. — Ne remontez pas les genoux, ou bien, ne vous raccrochez pas. — Baissez et assurez les genoux sur la selle sans les serrer avec force. — Tournez un peu le jarret en dehors. — Ployez le genou pour fermer la jambe derrière les sangles. — Ne ployez pas tant le genou, afin que la jambe ne se ferme pas trop en arrière avec l’éperon soufflant au poil.

Des jambes et des pieds.

Laissez tomber vos jambes près du corps du cheval sans les serrer.

Ici je dois faire une observation: quand on a l’habitude nécessaire, il suffit de laisser tomber les jambes pour qu’elles prennent leur juste place, soit sans étriers, soit avec des étriers. Mais l’élève qui débute, emploie toujours trop de roideur dans la cuisse et le genou pour que la jambe puisse tomber naturellement. Ainsi, en la lui faisant relâcher, il faut encore lui faire ployer le genou, autrement elle se porterait beaucoup trop en avant. Pour donner tout de suite la bonne position de l’assiette, des cuisses et des jambes, il n’y a rien comme l’emploi de la selle à piquet.

Assurez vos jambes. — Observez que vos jambes ne peuvent être en bonne position et servir avec justesse, qu’autant qu’elles sont relâchées et abandonnées à leur propre poids. — Observez encore que ce sont les jambes qui placent les cuisses par cette même pesanteur. — Fermez les deux jambes également pour porter votre cheval en avant sur la ligne droite. — Fermez la jambe droite pour soutenir les hanches à droite ou pour les chasser à gauche (ce qui n’est pas la même chose ). Fermez la jambe gauche pour soutenir les hanches à gauche ou les chasser à droite (on peut dire également pour soutenir en dedans ou pour chasser en dehors). — Augmentez ou diminuez la pression de la jambe ( c’est la même chose que si l’on dit: fermez la jambe plus fort ou plus doucement ). — N’écartez pas la jambe gauche en avant, quand vous fermez la droite. — N’écartez pas la jambe droite en avant quand vous fermez la gauche. (Je dois faire observer que ce défaut, qui est commun à presque tous les commençants, doit être détruit dès son principe; car bien que d’anciens cavaliers fassent souvent la même chose, ce n’en est pas. moins un contre-sens). — Fermez toujours la jambe en ployant plus ou moins le genou, de manière que ce soit la partie postérieure-interne du gras de jambe qui fasse aide ou pression, et non le seul dedans de la jambe, ou ce qui est la même chose: — Ne plaquez pas vos jambes en les fermant. (V. des Etriers. ) — Laissez tomber la pointe du pied naturellement, sans la laisser jouer à chaque temps de trot. — Ne baissez pas la pointe du pied, ne la tournez ni en dehors ni en dedans, ne la levez pas quand vous fermez la jambe. — Rentrez un peu la pointe du pied en dedans, ou bien, portez un peu le talon en dehors, afin que l’éperon ne porte pas au cours du cheval, ou bien encore: dérobez l’éperon (ici nous supposons le commençant sans étriers, car il y aurait encore une infinité d’autres choses à dire sur la position des cuisses, des genoux, des jambes et des pieds, que l’on trouvera à leur lieu et place.

Evitez surtout, quand vous dérobez l’éperon, d’estropier la cheville du pied.

De toute la position en général.

Soyez souple et liant sans mollesse. — Ferme et assuré sans roideur. — Recherchez une position gracieuse et régulière en évitant l’affectation. — Soyez bien uni aux mouvements de votre cheval. — Evitez de le mener par accoup. — Soyez attentif à la leçon, et ne cherchez pointa aller plus vite que le maître. — Grandissez-vous du haut du corps en baissant vos épaules et en pesant sur l’assiette quand vous marquez des arrêts. — Quand vous êtes en place au repos, que votre cheval soit bien droit et d’aplomb sur ses quatre jambes, et conservez vous-même une position régulière et fixe.

Je n’ai pas besoin de dire que Ces termes, consacrés dans la bonne leçon de position comme en étant la démonstration la plus claire et la plus simple, doivent être employés à propos par un Sous-Écuyer intelligent: les chefs d’Ecole n’ayant guère le loisir de s’occuper des leçons de longe qui sont cependant les plus importantes; la meilleure théorie, répétée machinalement et sans nécessité, serait aussi sans résultat, si ce n’est d’ennuyer les élèves et de les dégoûter du manège, comme cela n’arrive que trop souvent.

Dans ses dernières leçons de longe, l’élève apprendra à rassembler son cheval; (V. Pour Rassembler. ) à en allonger et ralentir les allures par des gradations bien ménagées, conséquemment il aura les premières notions de l’effet des aides. (V. des Aides. ) Si nous l’avons conduit jusqu’ici plutôt par routine que par raisonnement, il n’en aura pas moins les deux choses les plus essentielles: bien placé et assis. Bien entendu qu’il ne pourra encore posséder ce qu’on appelle de la grâce, parce qu’il n’a pas assez d’habitude pour apporter dans ses mouvements cette aisance souple qui la caractérise. S’il est encore un peu emprunté, les leçons sur les balloteurs dissiperont bientôt ce léger défaut. Etant bien lié aux mouvements de son cheval, ses rênes seront tenues justes, et quand elles cesseront de l’être, il ne sera pas embarrassé pour les ajuster. Enfin, on n’aura plus la crainte de le voir aller à reculons, comme cela arrive si souvent avec ces élèves qui donnent d’abord de si grandes espérances, et que les maîtres croient devoir dispenser des leçons élémentaires: complaisances ou négligences qui en font à jamais des sujets manqués, pour augmenter le nombre des caricatures qui se heurtent gauchement dans les promenades. Voilà ce qui donne aux étrangers connaisseurs une si pitoyable idée de nos cavaliers, et ce qui les confirme dans celle que leur Ecole est préférable à la nôtre; et tant que nous n’aurons pas d’Ecoles-modèles nous ne pourrons leur prouver leur erreur.

Traité raisonné d'équitation, d'après les principes de l'école française

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