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CHAPITRE IX.

Table des matières

De la première leçon en liberté (Voy. Pl. 9. )

Instruction de l’Elève-Ecuyer.

L’élève, conduit comme je l’ai indiqué à cette seizième leçon, sera mis en liberté à la fin de la reprise, et toujours sur un cheval d’Ecole; je n’en admets pas d’autre tant que sa position n’est pas bien assurée , ce qui suppose ordinairement 36 leçons sur ces mêmes chevaux d’Ecole, y compris les 15 leçons élémentaires.

Il n’y aura point d’inconvénient à employer, pour cette première leçon en liberté , la selle rase ou même la selle anglaise, recouverte en veaulac. (V. des Selles. ) Car en éprouvant combien il est plus aisé de soutenir le trot en ligne droite que sur le cercle, l’élève se sentira beaucoup plus solide sur son cheval, et plus confiant dans ses moyens de le faire obéir; il sentira déjà le grand avantage d’avoir une bonne assiette, résultat immanquable d’une position régulière. On devra lui recommander tout de suite trois choses principales: 1° D’observer sa distance (la longueur d’un cheval entre lui et son chef de file); 2° d’entrer dans les coins; 3° d’empêcher son cheval de tourner avant le chef de file dans les doublés, voltes, etc. Il faudra le rappeler encore à avancer le côté de dehors en effaçant celui de dedans. Comme dans ses leçons de longe il aura appris les changemens de rênes, on ne sera pas obligé d’arrêter la reprise, exprès pour lui, à la terminaison de chaque changement de main, en entravant la leçon des autres élèves; il mènera assez bien son cheval pour ne gêner personne.

Quand je dis qu’on peut faire monter en selle anglaise après quinze leçons données en selle à piquet, c’est que je sais, par une longue expérience, que cette dernière selle a déjà déterminé la bonne assiette, et a mis l’écolier à l’abri des défauts que ne manque jamais de lui donner l’emploi trop prompt de la première; fussiez-vous le plus habile démonstrateur, je vous défie de faire tenir un commençant au trot, en selle anglaise, sans étriers; il glissera sans cesse d’un côté et de l’autre, se cramponnera avec les talons pour ne pas tomber, s’attachera à la main, donnera des saccades, et provoquera des contre-temps qui l’exposeront à chaque instant à être jeté à terre, ou à recevoir un coup de la tête du cheval dans la poitrine ou la figure. Si, pour remédier à ces désordres, vous lui faites prendre des étriers, bien entendu qu’il s’en fera un point d’appui, écartera les jambes, se mettra sur l’enfourchure, et s’attachera encore à la main; s’il tombe, sa chute sera beaucoup plus dangereuse ayant les pieds engagés dans les étriers. Et si, par la suite, cet élève ainsi commencé parvient à avoir une assiette passable ( telle que celle de mon élève de 15 leçons en selle à piquet), ce ne sera qu’après en avoir pris un, grand nombre susceptibles de détruire les vices contractés dans les premières.

Dès le début de cette première leçon en liberté, on dit ordinairement à l’écolier, étant sur la piste à droite, de faire entrer son cheval dans le coin, en portant la main à gauche et en fermant la jambe droite.

Or, cet élève qui commence à raisonner sa leçon, croit ce principe en opposition avec ceux qu’il a reçus jusqu’alors, puisqu’on lui a donné pour règle générale, que pour tourner à droite il faut porter la main à droite et fermer la jambe droite, et que pour tourner à gauche, il faut porter la main à gauche et fermer la jambe gauche.

Je dois entrer ici dans une explication importante qu’il ne faut jamais manquer de donner dès la première leçon en liberté ; puisque, comme je viens de le dire, nous sommes arrivés au moment où l’élève commence à raisonner la leçon qu’il n’a exécutée jusqu’alors que passivement sous le commandement du maître, il est donc de la dernière importance que ses premiers raisonnements ne le conduisent pas à des erreurs ou des incertitudes sur les principes les plus simples comme les plus positifs. Cette explication mérite toute l’attention de l’élève et la patience du maître.

Traité raisonné d'équitation, d'après les principes de l'école française

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