Читать книгу Traité raisonné d'équitation, d'après les principes de l'école française - P.-A. Aubert - Страница 4
ОглавлениеDe la Tenue et du Costume de Manège.
Pour qu’un cavalier soit commodément et solidement à cheval et qu’il y paraisse de la manière la plus avantageuse, il importe que son costume soit gracieux et susceptible de résister aux mouvemens du cheval sans en éprouver de désordre, comme cela arrive avec les vêtemens de fantaisie. Tous les auteurs d’équitation et tous les écuyers qui ont dirigé les écoles les mieux ordonnées, ont rappelé les élèves à une tenue uniforme. Je le fais à mon tour avec d’autant plus de raison, qu’aujourd’hui l’on semble choisir pour cet exercice les habits les plus incommodes, les moins gracieux et qui se délabrent le plus facilement. On verra par la suite que cet objet a plus d’importance qu’on ne le croit généralement.
Supposant une Ecole-modèle, dont les élèves seraient susceptibles de manœuvrer militairement, je conseillerais le frac bleu ou vert, large de poitrine, serré de la taille et boutonnant de haut en bas; la casquette militaire en cuir verni, garnie d’une mentonnière servant à la fixer solidement sur la tête quand on monte les sauteurs; le pantalon de drap gris pour l’hiver, et de coutil blanc pour l’été ; large d’enfourchure et juste sur le genou; des bottes à l’écuyère, molles ou demi-fortes, des éperons vernis dits de manège et des gants de daim. (V. planche 1re. )
Cette tenue de manège est la plus convenable et celle qui résiste le plus quand on travaille sérieusement. C’est surtout les bottes qui sont de rigueur, car, outre la difficulté de voir la position des élèves quand ils sont comme enjuponnés dans des pantalons à la mameluck, rien n’est si disgracieux et plus incommode sur des selles à la française.
Avec des chevaux équipés uniformément, des élèves en tenue ajoutent beaucoup d’éclat au coup d’œil des reprises et des manœuvres; il y a aussi l’avantage de pouvoir aller dehors en marchant par colonne; il ne faut qu’avoir vu quelquefois ces bandes disparates d’hommes et de chevaux, qu’on appelle promenades de manéges pour sentir la vérité de mon observation.