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VII
LES SCULPTEURS

Table des matières


IEN que la sculpture ait produit en Alsace, pendant le moyen âge et la Renaissance, un grand nombre d’ouvrages remarquables, la plupart des artistes qui en sont les auteurs sont demeurés inconnus.

Ainsi le célèbre mausolée des frères Ulrich et Philippe de Werd, dans l’église de Saint-Guillaume à Strasbourg, est resté longtemps sans attribution.

C’est seulement depuis peu que Woelfelin de Rouffach a été reconnu pour être l’auteur de ce beau monument. Le landgrave Ulrich, en costume de guerre, avec le casque, la cotte de mailles et les gantelets, est couché à côté de son frère qui porte les habits sacerdotaux. Des lions sont aux pieds du guerrier et un chien à ceux de l’ecclésiastique.

Woelfelin, qui était aussi architecte, a attaché son nom à la belle église Saint-Arbogaste, à Rouffach. Il paraît avoir travaillé dans cette ville jusque vers1341, époque où il est allé s’établir à Strasbourg. La tombe d’Irmengarde, fondatrice du couvent de Lichtenthal près Bade, passe pour être un ouvrage du même artiste.

LERCH

NICOLAS LERCH, que les Allemands regardent comme leur plus grand sculpteur au XVe siècle et que l’Alsace revendique comme bourgeois de Strasbourg, était originaire de Leyde en Hollande.

Les premiers ouvrages que Nicolas Lerch exécuta à Strasbourg étaient pour l’ancienne chancellerie de la ville qui fut en grande partie brûlée en1686et finalement démolie sous la Révolution. Le portail qu’il avait sculpté comprenait des figures, des bustes, des armoiries, des feuillages et des frises d’ornements. Les débris qui en restaient avaient été transportés dans la bibliothèque de Strasbourg, où ils ont été détruits par les Allemands.

Le fameux Christ du cimetière de Bade, qui porte la date de1467, est un ouvrage de Nicolas Lerch, auquel on doit aussi les magnifiques stalles de la cathédrale de Constance. L’empereur Frédéric III ayant demandé à la ville de Strasbourg de lui céder son sculpteur, celui-ci fut chargé d’exécuter le tombeau de l’impératrice Éléonore, dans l’église Saint-Étienne de Vienne.

HAMMERER

LA chaire de Notre-Dame de Strasbourg (fig. 32) est considérée comme le chef-d’œuvre de la sculpture ogivale fleurie, et elle ne cesse d’exciter l’admiration des artistes et des archéologues. Elle est l’œuvre de Jean Hammerer, auquel elle fut commandée en1486. Ce gracieux monument est supporté par un pilier octogone entouré de six colonnettes. Une pieta forme le centre de l’œuvre. La Vierge, saint Jean, les apôtres, les évangélistes avec leurs attributs symboliques, les martyrs, les saints confesseurs, les Pères de l’Église, les anges forment de charmantes statuettes répandues sur tout le pourtour de la chaire où il n’y en a pas moins de cinquante. Des figures grotesques couvraient autrefois la rampe de l’escalier. On croit que les deux figures qu’on voit au pied de la chaire sont le portrait d’Hammerer et de sa femme. Cette admirable chaire a pu être sauvée des bombes allemandes, grâce au blindage dont l’a fait entourer M. le chanoine Straub.


Fig. 32.–Chaire à prêcher dans la Cathédrale de Strasbourg.

L'Art en Alsace-Lorraine

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